La semaine du 09 au 15 octobre 2023
La Roumanie exprime sa solidarité avec Israël/ Visite à Bucarest du président ukrainien Volodymyr Zelensky/ Le ministre de la Défense détaille le rapport sur les fragments de drone russes trouvés en Roumanie/ La lutte contre la drogue devient une priorité
Leyla Cheamil, 15.10.2023, 10:51
Solidarité
avec Israël
Le Parlement de Bucarest a adopté une déclaration de
solidarité avec Israël et a condamné les attaques terroristes de l’organisation
Hamas. Selon le document, des mécanismes plus efficaces sont nécessaires pour
assurer la protection de la liberté, de la démocratie et des vies humaines. Les
parlementaires roumains ont soutenu le droit de cet Etat à l’autodéfense pour
éliminer le terrorisme, ainsi qu’à l’adoption de toutes les mesures nécessaires
pour protéger les civils. Au début de la réunion commune des deux chambres du
Parlement, les sénateurs et les députés ont observé une minute de silence en
hommage aux victimes des attaques terroristes contre l’Israël. Les
représentants de tous les groupes parlementaires ont condamné les attaques
terroristes et ont exprimé leur solidarité avec Israël. Aux dires de Lucian
Romaşcanu, le leader du groupe des sénateurs du Parti
Social-Démocrate (un des membres de la coalition à la gouvernance), dans le
millénaire où l’on vit, c’est tout à fait douloureux d’être les témoins de deux
guerres injustes et odieuses, sans aucune justification. A son tour, le Parti
National Libéral (l’autre membre de la coalition au pouvoir) condamne fermement
les attaques terroristes, se dit solidaire avec Israël et réitère le soutien
pour le droit souverain de l’Etat d’Israël à s’autodéfendre.
Du
côté de l’opposition, l’Union sauvez la Roumanie (USR) estime que les auteurs
de l’attaque contre Israël souhaitent à tout prix répéter les tragédies douloureuses
de l’histoire et souligne qu’il n’existe aucune justification pour le
terrorisme. Toujours dans l’opposition, l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR)
a condamné dès le premier jour les attaques contre Israël, et que son
président, George Simion a mentionné qu’il fallait réaffirmer l’engagement pour
la paix et le dialogue. Enfin, au nom de la minorité magyare, l’Union démocrate-magyare
de Roumanie (UDMR) a exprimé sa solidarité totale avec l’Etat d’Israël et le
peuple juif.
Par
ailleurs, le premier ministre Marcel Ciolacu a fait savoir que la plupart des citoyens
roumains se trouvant en Israël et qui ont demandé le rapatriement avaient déjà été
rapatriés, soit plus de 2 000 personnes au total. Il a remercié les
institutions impliquées dans ce processus, dont le ministère des Affaires Etrangères
et la compagnie nationale de transport aérien, TAROM.
Visite
à Bucarest du président ukrainien Volodymyr Zelensky
Le
président ukrainien Volodymyr Zelensky a effectué mardi sa première visite en Roumanie,
depuis le début de la guerre dans son pays. L’occasion pour Bucarest et Kiev de
décider de porter leurs relations bilatérales au niveau de Partenariat Stratégique,
soit le plus haut niveau de collaboration qui peut exister entre deux pays. Une
déclaration commune en ce sens a été signée par le chef de l’Etat roumain,
Klaus Iohannis, et son homologue ukrainien. La Roumanie a de nouveau assuré
Kiev qu’elle continuerait d’appuyer l’Ukraine, y compris d’un point de vue
militaire, et qu’un nouveau couloir destiné au transport par voie ferrée des
céréales ukrainiennes serait ouvert en République de Moldova. L’armée ukrainienne
recevra des systèmes antiaériens et d’artillerie, a précisé de son côté le
président Zelensky à la fin de sa visite à Bucarest. La Roumanie soutiendra l’Ukraine
tant que cela sera nécessaire, a réitéré le chef de l’Etat roumain, précisant
que l’aide accordée à ce pays voisin de la Roumanie avait une importance
stratégique. A Bucarest encore, Volodymyr Zelensky s’est entretenu avec les
présidents des deux chambres du Parlement et avec le premier ministre roumain
Marcel Ciolacu. Dans les semaines à venir une réunion commune des responsables
gouvernementaux roumains et ukrainiens est également prévue.
Le ministre
de la Défense détaille le rapport sur les fragments de drone russes trouvés en
Roumanie
Le
ministre roumain de la Défense, Angel Tîlvar, a expliqué mercredi, devant
le plénum du Sénat, que le rapport sur les fragments de drone tombés en
septembre, en Roumanie, près du Danube, avait été finalisé et se trouvait
désormais sur la table du Parquet général de Bucarest. Lancés par la
Russie contre le port danubien d’Ismail, les drones auraient été abattus par
l’Ukraine et par la suite, ils avaient violé accidentellement l’espace aérien
roumain, avant de tomber sur le territoire roumain. Aucune intention belligérante
ne se cache derrière ces incidents, la Roumanie n’a pas été prise pour cible, a
rassuré le ministre Tîlvar. A ses dires, les drones n’ont pas pu être détectés
par les radars en raison de la basse altitude à laquelle ils volaient. De
même, les drones en question n’étaient pas équipés de système de lutte et ils
n’ont pas causé d’explosions, ni de victimes, ni de dégâts. C’est durant « L’heure
du gouvernement » que le ministre de la Défense a été convoqué par l’Union Sauvez
la Roumanie (d’opposition) pour donner toutes ces explications. Il s’agit d’une
procédure faisant partie du contrôle parlementaire exercé par le Législatif sur
l’Exécutif.
L’occasion
aussi pour Angel Tîlvar d’assurer que la Roumanie, en tant que membre de l’OTAN,
était protégée et que ses citoyens n’étaient pas en danger. Il a également
déclaré que la Roumanie venait de renforcer ses systèmes de surveillance
aérienne dans la région du delta du Danube, à proximité des infrastructures
portuaires ukrainiennes attaquées par les forces russes.
La lutte
contre la drogue, une priorité pour l’Etat roumain
Le Conseil Suprême de Défense du Pays, avec à sa tête le chef de l’Etat,
Klaus Iohannis s’est réuni ce jeudi pour débattre du phénomène de la drogue en
tant que risque majeur pour la sécurité nationale. Il a été décidé de la
création d’un groupe de travail formé de membres de plusieurs institutions dont
la mission sera de prévenir et de lutter d’une manière plus efficace contre les
risques engendrés par le trafic et la consommation de substances illicites. Plus
précisément, le groupe réunira des secrétaires d’Etat, des représentants du Service
roumain de renseignements, des procureurs et des spécialistes antidrogue, sous la
coordination du gouvernement. Ils élaboreront un plan d’action commun, avec des
objectifs, des mesures et des responsabilités claires afin de mieux lutter
contre ce fléau. Qui plus est, des groupes de travail opérationnels seront aussi
créés au niveau local, dans les départements, puisque le problème n’est pas
limité à la seule capitale. De son côté, l’Exécutif examinera le cadre
législatif portant sur le trafic et la consommation de drogue et avancera des
propositions pour modifier et compléter les actes normatifs en vigueur, de
sorte à en éliminer les lacunes. Et c’est toujours ce jeudi que le Gouvernement
roumain a décidé de supplémenter le nombre de postes de procureurs du Parquent antimafia
et antiterrorisme, si bien que 25 nouveaux employés seront répartis pour lutter
contre le trafic de la drogue à Bucarest et dans le département satellite de la
Capitale, Ilfov, ainsi que dans d’autres points chauds du pays. Toutes ces mesures
ont été prises en réaction à notamment à un incident produit en août dernier,
lorsqu’un jeune chauffeur sous l’influence de la drogue, issu d’une famille très
riche, a tué dans un accident de la route deux personnes dans une station au
bord de la mer Noire. C’est pour la première fois que le trafic et la consommation
de drogue sont traitées de risque majeur pour la sécurité individuelle et
nationale en Roumanie.