Mécontentements en début d’année
Des manifestations de transporteurs, agriculteurs et médecins de famille marquent ce début dannée.
Ştefan Stoica, 16.01.2024, 12:53
L’année 2023 a été agitée du point de vue social en Roumanie, marquée notamment par une grève historique des enseignants. 2024, qui va voir se tenir en Roumanie toutes les élections possibles dans une démocratie européenne, commence par des manifestations massives de transporteurs et agriculteurs qui ont perturbé la circulation à proximité des grandes villes du pays, ainsi que par des tensions et des inquiétudes dans le milieu médical notamment chez les médecins de famille.
Demandes des conducteurs de poids lourds
Les conducteurs de poids lourds demandent le plafonnement de la police d’assurance obligatoire, la RCA et après le 31 mars l’évitement de la double taxation, des mesures de fluidification du trafic aux postes douaniers et la reconnaissance du transport routier comme un secteur économique stratégique. Les agriculteurs estiment quant à eux qu’ils sont obligés de produire cher et de vendre bon marché. Ils réclament un paiement urgent des subventions, la compensation des pertes enregistrés par les agriculteurs roumains ayant souffert des importations ukrainiennes et la réintroduction des frais douaniers pour les marchandises venant d’Ukraine. Leurs représentants revendiquent également que des crédits puissent être accordés avec un taux d’intérêt subventionné de 2% et que les aides d’Etat pour l’achat de gazole soient revues à la hausse.
Nombre de revendications ont été approuvées
Après de longues discussions avec les représentants d’une association d’agriculteurs, l’exécutif a approuvé nombre de leurs revendication, à savoir le paiement sous un régime d’urgence des subventions, la compensation des pertes liées aux importations ukrainiennes, des crédits à taux d’intérêt subventionnée ainsi que la mise à jour des aides étatiques pour l’achat du gazole utilisé dans l’agriculture. Par la suite, le premier ministre Marcel Ciolacu a déclaré à la télévision que 99% des revendications des agriculteurs avaient été acceptées et il a assuré que les céréales ukrainiennes n’étaient pas en vente en Roumanie, surtout depuis qu’un système de licence d’exportation a été mis en place entre les deux pays.
Des négociations en cours
Concernant les transporteurs, les négociations sont toujours en cours pour le plafonnement de l’assurance obligatoire et les subventions sur le gazole. Marcel Ciolacu a expliqué que la Roumanie ne pouvait pas se permettre que des compagnies d’assurance entrent en faillite ce qui rendait risqué le plafonnement de l’assurance obligatoire à un prix que les assureurs pourraient ne pas supporter. Il a promis de trouver des solutions à toutes les revendications des chauffeurs de poids lourds tout en attirant au passage leur attention sur le risque de blocage de l’économie généré par leurs manifestations. Par ailleurs, le premier ministre a assuré qu’aucun cabinet de médecine familiale ne fermerait ses portes et que le montant des services médicaux pris en charge par la sécurité sociale était en cours de négociation.
Protestations des médecins
Le chef du gouvernement a néanmoins plaidé pour qu’un équilibre soit trouvé entre les revenus d’un médecin de famille officiant en ville et ceux d’un médecin travaillant en zone rurale. Les médecins de famille et les médecins spécialistes libéraux ont en effet commencé à manifester, mécontents des montants proposées par les autorités pour la prise en charge des services médicaux. Ils sont soutenus dans leur démarche par les syndicats de la profession qui estiment que la baisse du budget alloué à la médecine familiale aura de graves conséquences pour l’ensemble du système de santé.