La République de Moldova lors des élections locales
Les pro-européens moldaves nont pas réussi à conquérir les grandes villes au premier tour des élections municipales.
Ştefan Stoica, 07.11.2023, 10:58
Ces trente
dernières années, la République de Moldova, voisine de la Roumanie, est passée
du statut de vassal de Moscou à l’époque soviétique à celui de candidat à l’UE.
Suite à la condamnation par l’administration pro-occidentale moldave avec à sa
tête, la présidente Maia Sandu, de l’agression russe en Ukraine, le pays a
accéléré son parcours européen, la seule chance d’obtenir la stabilité
démocratique et la prospérité. N’empêche, l’opposition de la gauche pro-russe n’est
pas négligeable, comme le prouvent les résultats des élections municipales de
dimanche.
Crédité par 40% des suffrages exprimés, le Parti Action et Solidarité
de la présidente Maia Sandu est arrivé en tête dans près des deux tiers des
régions et a emporté les élections dans 240 mairies sur près de 900. Pourtant,
il n’a pas réussi à s’imposer dans les grandes villes. A Chisinau, il a été
battu par l’actuel maire, Ion Ceban. Cet ancien membre du parti socialiste
pro-russe se dit désormais pro-occidental et a obtenu un second mandat avec près
de 51% des voix, contre 28% seulement pour le PAS. N’empêche, son parti n’a pas
enregistré le même succès au sein du Conseil municipal. L’analyste Ion
Tăbârţă constate que le parti au pouvoir a obtenu moins de suffrages que prévu.
On ne saurait ignorer
le fait que les positions des socialistes et des communistes demeurent assez
solides. Les prévisions étaient optimistes, puisqu’elles parlaient d’une société
où deux tiers de la population regardaient vers l’Europe et seul un tiers vers
l’Est. Or, la réalité est différente. Les partis de gauche ont plus de
suffrages que ceux de droite.
Considéré un
véritable teste pour la politique pro-européenne de la présidente, Maia Sandu,
le scrutin local a eu lieu dans le contexte de plusieurs tentatives de
déstabilisation en provenance de la Russie qui rejette toutes ces accusations. Dans un rapport préliminaire, l’Organisation
pour la Sécurité et la Coopération en Europe avait précisé que toute la
campagne a été dénaturée par des flux financiers illicites censées influencer
la volonté de l’électorat. Reuters note qu’avant le scrutin, les autorités
moldaves ont accusé Moscou d’avoir versé 5 millions de dollars à des
groupements criminels dirigés par l’oligarque
moldave, Ilan Şor, pour acheter des
voix. Ilan Sor avait pris la fuite après avoir été condamné pour des fraudes
bancaires.
Deux jours avant les élections, les autorités ont disqualifié les
candidats du parti pro-russe Chance, de Sor, pour des raisons de sécurité, une
décision qui a limité les options des électeurs, selon l’OSCE. Le scrutin de
dimanche a été le dernier avant celui présidentiel qui aura lieu le 24 novembre
2024. En 2025, la République organisera des élections parlementaires.