Les dépôts de gaz de la Roumanie sont pleins
Le gouvernement a annoncé que la Roumanie pourrait passer lhiver sans importer de gaz naturel.
Bogdan Matei, 17.10.2023, 11:04
Les dépôts de gaz sont actuellement pleins à 100,6%, nous sommes donc au-dessus des 100% de nos capacités de stockage, a annoncé le ministre de l’Energie roumain, Sebastian Burduja. En considérant la production des mois à venir et l’hypothèse d’un hiver plutôt doux, un scénario que le ministre considère comme modéré, le pays devrait atteindre le printemps sans avoir besoin de recourir à des importations de gaz. Ce niveau de stockage a été atteint bien que les importations de gaz en Roumanie pendant les 8 premiers mois de l’année aient été moins important qu’à la même période en 2022, une baisse d’environ 16%.
Le ministre de l’Energie a précisé que pour l’hiver sont prises en compte les moyennes des températures mais aussi la possibilité que la Roumanie doivent soutenir la République de Moldova, pays voisin à majorité roumanophone, ou l’Ukraine toujours sous le coup de l’invasion russe. Les analystes politiques de Chisinau rappellent que la République de Moldova a dû faire face récemment à un chantage à l’énergie orchestré par Moscou mais que le gouvernement pro-européen a réussi, avec le soutien de la Roumanie à traverser cette crise profonde, aux nombreuses implications économiques et sociales. Bucarest a fourni la République de Moldova en électricité tandis que le gaz naturel a été acheté sur les marchés européens et importé notamment par le gazoduc Iași-Ungheni-Chișinău, financé et géré par la Roumanie et l’Union européenne. Sebastian Burduja, le ministre de l’Energie a précisé que si malgré tout l’hiver était très froid et que la République de Moldova sollicitait le soutien de la Roumanie au-delà des réserves de gaz existantes, il serait possible d’importer du gaz d’Azerbaïdjan ou d’acheter du gaz liquéfié. Par ailleurs, les effets du conflit au Proche-Orient se font déjà ressentir sur les marchés gaziers et pétroliers. Le ministre a déclaré qu’il allait gérer cette nouvelle crise grâce aux moyens qu’ils avaient déjà à sa disposition, à savoir notamment les réserves de sécurité.
Concernant les prix de l’énergie, il a souligné que de multiples facteurs internationaux pouvaient venir les perturber. D’après les médias spécialisés, le prix de référence du gaz naturel en Europe a baissé de 6.5% lundi, après avoir connu la semaine dernière une augmentation de l’ordre de 40%, le marché suit les prévisions météorologiques favorables et les efforts de la communauté internationale pour tenir sous contrôle la situation au Proche Orient. Pour les consommateurs roumains, le ministre a assuré que dans l’état actuel des marchés de l’énergie et face au conflit incertain au Proche Orient, le schéma de plafonnement-compensation mis en place l’hiver dernier demeurait une mesure adaptée.