L’ours brun, à l’attention du Ministère de l’environnement
En Roumanie, selon certaines études, il y a au moins le double du nombre optimal d'ours. Les autorités cherchent, donc, des solutions
Daniel Onea, 08.02.2024, 21:03
Plus de 22 000 ours vivent dans les forêts d’Europe, dont environ 17 000 sont
des ours bruns. En Roumanie, selon certaines études, il y a au moins le double
du nombre optimal d’ours. Les résultats préliminaires du recensement des ours,
basé sur des échantillons génétiques, montrent que des milliers d’ours de
Roumanie ne disposent pas d’un habitat adéquat. La loi actuelle permet aux municipalités
de prendre des décisions finales qui peuvent aller de l’éloignement par divers
moyens jusqu’à la tranquillisation et à la relocation, voire à l’euthanasie ou
à la chasse.
De son côté, Mircea Fechet, le ministre de l’Environnement, affirme que les
dégâts causés par les ours sont importants et que ces animaux représentent une
menace pour les humains, raison pour laquelle des solutions efficaces doivent
être mises en place. Écoutons-le :
« Je n’ai
jamais dit que la solution était de les abattre. Nous devons toujours essayer
de garder l’équilibre entre les mesures que nous prenons, c’est-à-dire tenir
compte des avantages environnementaux de ces mesures et les coûts associés. Je
ne pense pas que le sanctuaire de Zărnești puisse accueillir encore quelques
centaines d’ours. On pourrait parler de l’hypothèse où la Roumanie décide
d’investir de l’argent du budget public pour faire aménager des sanctuaires
pour la population croissante d’ours. Mais, à mon avis, c’est au niveau de la
Commission européenne qu’il faudrait mener davantage de discussions très
sérieuses sur cette situation de Roumanie, où, très probablement, la population
d’ours est une des plus importantes (en Europe). Et je ne pense pas me tromper
quand j’affirme cela. Et pour cause. On a rencontré des ours dans la commune de
Sascut, par exemple, dans le département de Bacău, où la forêt est plutôt rare
et dont les habitants de 70 ans ont avoué n’avoir jamais vu d’ours dans les
parages. Nous pouvons donc affirmer haut et fort que les ours sont devenus un
problème. Un autre exemple est à retrouver dans la station de Slănic Moldova,
toujours dans le département de Bacău, où presque tous les soirs, les touristes
et les habitants reçoivent un message d’alerte à l’ours sur leurs téléphones ».
L’ours brun a besoin de vastes espaces forestiers pour survivre, des
espaces que, malheureusement, l’homme envahit de plus en plus. Mircea Fechet,
le ministre de l’Environnement le confirme :
Sans nul
doute, ces derniers siècles, la superficie forestière de la Roumanie a
considérablement diminué, pour acquérir de nouveaux terrains agricoles et
assurer le développement des communautés. Ceci a entraîné une réduction des
habitats, tout en mettant davantage une grande pression sur l’habitat restant. C’est
valable non seulement pour la Roumanie, mais pour toute l’Europe. Mais ce
processus est réversible, et cela est essentiel. D’ailleurs, nous utilisons
déjà des fonds issus du Plan national de relance et de résilience pour faire augmenter
la superficie forestière nationale. Il s’agit de 56 000 hectares qui seront
boisés, soit des terres où il n’y a actuellement aucun arbre. Ainsi, nous espérons
pourvoir remédier à cette situation (de diminution des habitats).
Officiellement, il y a environ 7 000 ours en Roumanie,
mais en réalité ils seraient beaucoup plus nombreux. Il faudra attendre le
recensement de printemps 2024 pour savoir la situation réelle. (Trad. Rada
Stanica)