Les travailleurs ukrainiens de Roumanie
Clin dœil sur le marché du travail de Roumanie, avec sous la loupe, cette fois-ci, les travailleurs ukrainiens.
Sorin Iordan, 05.10.2023, 01:08
Près de 7 000 ressortissants ukrainiens
ont été embauchés en Roumanie depuis le début de la guerre au pays voisin et
jusqu’à septembre 2023, a fait savoir le ministère du Travail de Bucarest. L’institution
souhaite continuer à aider les réfugiés ukrainiens à intégrer le marché national
du travail, en appuyant tant les patrons roumains confrontés à un déficit de
main d’œuvre qualifiée, que les réfugiés qui ont fui la guerre et qui ont besoin
d’un emploi pour vivre. Jusqu’ici 500 sociétés de Roumanie ont manifesté leur disponibilité
d’embaucher des citoyens ukrainiens.
Ces derniers peuvent se renseigner sur
les offres d’emploi mises à leur disposition en se rendant tous les lundis et
les mardis au bureau pour les réfugiés de l’Agence municipale pour l’occupation
de la main d’œuvre de Bucarest, organisé au complexe d’expositions ROMEXPO,
dans le nord de la capitale. Le bureau y a été ouvert depuis déjà juillet 2022
et il leur fournira toutes les informations nécessaires concernant les emplois
et les autres services dont ils peuvent bénéficier. Plus encore, toutes ces informations
leur sont transmises aussi sur Telegram, l’application mobile préférée des
ressortissants ukrainiens. Des dépliants contenant les informations relatives
aux emplois de Roumanie sont également distribués aux réfugiés, ainsi qu’un code
QR qui leur donne l’accès en temps réel à la plate-forme en ligne comportant
les postes disponibles.
Malgré le contexte difficile, « l’intégration
des ressortissants ukrainiens sur le marché du travail de Roumanie, a été une
véritable bouffée d’oxygène pour l’économie nationale, confrontée depuis des
années à un manque aigu de personnels », a récemment déclaré la ministre
roumain du Travail, Simona Bucura-Oprescu. Et d’ajouter que : « Cette pénurie
de main d’œuvre qualifiée a limité la production et la livraison de services
dans plusieurs secteurs de l’économie roumaine. S’il y a quelques années, les
plus grand soucis du milieu des affaires avaient trait à la fiscalité,
désormais, le déficit de main-d’œuvre hautement qualifiée est la réalité du
moment », a encore précisé la ministre. Elle s’exprimait devant les représentants
de la Chambre de commerce américaine de Roumanie (AmCham), formée de 540 membres,
soit des compagnies réunissant plus de 250 000 employés. L’occasion aussi pour
la ministre roumaine du Travail de souligner que les politiques de formation et
d’occupation de la main-d’œuvre menées par son institution devaient avoir un rôle
actif pour faire baisser ce phénomène et pour répondre aux transformations et
aux défis du marché de l’emploi. « Je souhaite que, par un effort commun,
nous puissions rendre autant attrayant que possible le marché de l’emploi de
Roumanie, tant pour ceux qui se trouvent au pays, que pour ceux qui vivent au-delà
des frontières roumaines, que nous puissions stimuler les investissements et contribuer
ainsi au développement durable de l’économie roumaine », a conclu Simona
Bucura-Oprescu.
Effectivement, l’exode des
Roumains en Europe Occidentale à la recherche d’un travail mieux rémunéré a
laissé un énorme vide au pays, les patrons se voyant maintenant obligés de le
combler à l’aide de travailleurs vivant en dehors de l’espace communautaire. Si
bien que ces dernières années, l’Exécutif de Bucarest a majoré constamment le
nombre de travailleurs étrangers qui peuvent entrer sur le marché national de main-d’œuvre.
Rien qu’au cours des 8 premiers mois de cette année 140 000 tels travailleurs ont
déjà obtenu un permis de travail dans notre pays. Venus d’Asie notamment, on les
voit de plus en plus souvent à Bucarest, la capitale, mais aussi dans les
principales villes roumaines. A l’instar des Roumains partis à la recherche d’une
vie meilleure à l’étranger à commencer par les années 1990, désormais les
étrangers qui bâtissent les maisons des Roumains, qui livrent leurs colis et
réparent leurs routes sont venus en terre roumaine, à la recherche d’un
meilleur avenir. (trad. Valentina Beleavski)