Vladimir Cosma
Né à Bucarest, un 13 avril, le compositeur, violoniste et chef d'orchestre Vladimir Cosma a fêté ses 80 ans, à Paris.
Ana-Maria Cononovici, 25.05.2020, 19:52
Issu d’un père pianiste et chef d’orchestre et d’une mère musicienne, le jeune Vladimir Cosma commence à étudier la musique dès un âge très tendre. A huit ans déjà, il se produit sur scène en compagnie de son père. Après des études au Conservatoire national de Bucarest, il va à Paris en 1963, pour y continuer à étudier au Conservatoire supérieur de musique de la capitale française. A partir de 1964, il commence à faire des tournées à travers le monde comme violoniste, avant de se consacrer de plus en plus à la composition. Il écrit différentes œuvres dont : Trois mouvements d’été pour orchestre symphonique, Oblique pour violoncelle et orchestre à cordes, des musiques de scène et de ballet.
Son nom, on l’associe le plus souvent à la musique de film après qu’en 1968, Yves Robert lui confie sa première musique de film pour « Alexandre le bienheureux », en remplacement de Michel Legrand, trop occupé. Son succès allait être reconfirmé en 1972, quand Vladimir Cosma signe la musique du film « Le grand blond avec une chaussure noire ». Depuis, il a composé plus de trois cents partitions pour des films de long métrage et des séries télévisées. Sur l’ensemble de ses compositions, plusieurs sont devenues des tubes, tels « Reality » de « La Boom », ou encore « L’amour en héritage » de « Père Noël est une ordure ».
A ses 80 ans, Vladimir Cosma s’est confié à notre collègue, Magdalena Tara, en avouant qu’il ne faut pas célébrer tous les âges : « Chaque fois que je ressens la chaleur humaine de mon pays natal, j’en suis très ému, même si c’est à l’occasion d’un âge que je n’aime pas forcément célébrer. Ce sont bien les années de jeunesse qu’on doit fêter, non pas les dernières années de vie, quand la célébration risque de devenir ridicule sauf s’il s’agit d’un âge particulier. Par exemple, mon père a vécu jusqu’à 102 ans et à partir de 90 ans, chaque année de plus était un record qu’il voulait marquer. Vous savez, on aurait dit qu’il s’était inscrit dans une course et qu’il était en train de remporter un trophée. Mais moi, je n’y suis pas pour l’instant. Pour moi, ce n’est qu’une nouvelle étape qui commence. »
A l’occasion du même entretien, Magdalena Tara a demandé à Vladimir Cosma le cadeau qui lui ferait plaisir de recevoir pour son anniversaire : « Les cadeaux, ce n’est pas moi qui les choisis, mais le bon Dieu qui fait ses propres choix. Et Il m’a bien gâté, vue la quantité de cadeaux qu’Il m’a offert et pour lesquels je lui suis reconnaissant. Bien sûr que moi aussi, j’ai eu droit à des souffrances, à des maladies, à des difficultés, mais, à la fin, le résultat est positif et j’espère qu’il demeure ainsi. Je n’ai pas de souhait particulier. De temps en temps, j’aurais envie d’un verre de « bragă », cette boisson rafraîchissante acide-sucrée, à base de millet, maïs ou seigle. Ça me rappelle ma jeunesse. »
Ces dernières années, les concerts symphoniques représentent une partie importante de l’activité de Vladimir Cosma. Il se produit sur des scènes du monde entier, de Genève à Budapest, de Saint-Pétersbourg à Moscou, en passant par Bucarest, Paris et ainsi de suite. Il s’est vu décorer de la Légion d’honneur, il est Commandeur des Arts et des Lettres et il détient l’ordre du Mérite culturel roumain. (Trad. Ioana Stancescu)