Dumitru Prunariu
S’arracher à la terre, prendre son envol, s’élever vers l’immensité infinie de l’espace, c’est le désir insatiable que l’homme a toujours nourri, depuis sa création, et cela sous tous les cieux. Connoté de maintes façons, le vol a toujours été assimilé au dépassement de la condition humaine. Mais le vol dans le cosmos est un privilège encore plus rare, que peu d’hommes et de femmes ont connu à partir de la seconde moitié du XXe siècle. La Roumanie a eu la chance d’avoir un tel homme, resté, c’est vrai, le seul jusqu’à ce jour. Il s’agit de l’ingénieur aviateur Dumitru Prunariu, qui prit part à la mission soviétique « Soiuz 40 », déroulée entre le 14 et le 22 mai 1981. Né le 27 septembre 1952 dans la ville de Brasov, Prunariu débute sa carrière dans l’aviation, avant d’être choisi pour rejoindre le soviétique Leonid Popov, dans ce que sera la première aventure d’un Roumain dans l’espace.
Steliu Lambru, 10.12.2021, 12:31
S’arracher à la terre, prendre son envol, s’élever vers l’immensité infinie de l’espace, c’est le désir insatiable que l’homme a toujours nourri, depuis sa création, et cela sous tous les cieux. Connoté de maintes façons, le vol a toujours été assimilé au dépassement de la condition humaine. Mais le vol dans le cosmos est un privilège encore plus rare, que peu d’hommes et de femmes ont connu à partir de la seconde moitié du XXe siècle. La Roumanie a eu la chance d’avoir un tel homme, resté, c’est vrai, le seul jusqu’à ce jour. Il s’agit de l’ingénieur aviateur Dumitru Prunariu, qui prit part à la mission soviétique « Soiuz 40 », déroulée entre le 14 et le 22 mai 1981. Né le 27 septembre 1952 dans la ville de Brasov, Prunariu débute sa carrière dans l’aviation, avant d’être choisi pour rejoindre le soviétique Leonid Popov, dans ce que sera la première aventure d’un Roumain dans l’espace.
Invité au lancement de sa biographie, Dumitru Prunariu parlait du sentiment de peur que peut vivre, dans certaines conditions, même le plus brave des hommes : « J’avais peur au moment même où j’envisageais de devenir astronaute. Lorsque je me suis lancé dans cette aventure, je l’ai fait le cœur serré, car j’ignorais ce qui m’attendait. Mais la suite d’épreuves passées tout au long de la période de préparation m’a appris à contrôler non seulement la technologie, mais aussi ma propre personne, m’a appris à pouvoir affronter l’inconnu et envisager sereinement la mission qui nous attendait. Là encore, pendant la mission, j’ai parfois eu des moments d’angoisse, il ne faut pas se leurrer, on est des humains, mais je n’ai plus eu peur. J’étais sûr de pouvoir affronter quasiment toute situation imprévue. Le moment le plus critique, le plus difficile d’ailleurs, ce fut celui de l’entrée dans l’atmosphère terrestre, l’atterrissage, qu’il s’agisse d’un avion ou d’un vaisseau spatial. L’appel à la technologie est à ce moment essentiel, mais il subsiste toujours des impondérables, et le contrôle de la technologie est moins important lors des manœuvres d’atterrissage que lors du décollage. Lorsqu’on avait décollé, on partait avec un vaisseau de 300 tonnes, bardé de capteurs et d’installations. L’atterrissage on le faisait à bord d’un module de 2 tonnes et demi, doté de ses propres systèmes pour manoeuvrer dans l’atmosphère et pour atterrir. Avec des émotions. On a eu chaud lorsque le parachute a tardé à s’ouvrir, et, au sol, les gens s’affolaient. Mais nous nous sommes posés sains et saufs. La mission a été un succès. »
Il est certain que Dumitru Prunariu a vécu une expérience unique. Si, un jour, un autre Roumain est en mesure de retenter l’aventure, il est certain que son ressenti et son vécu seront encore différents, dans l’air de son temps. (Trad. Ionut Jugureanu)