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Le premier chemin de fer des Principautés roumaines : Bucarest – Giurgiu

En plein processus de modernisation, les Principautés roumaines inauguraient au milieu du 19e siècle le premier chemin de fer qui reliait la gare de Filaret au port de Giurgiu, soit au total 67 kilomètres. Mais pourquoi a-t-on choisi ce trajet comme premier chemin de fer des Principautés roumaines ? Réponse avec Mircea Dorobantu, directeur du musée des chemins de fer de Bucarest : « A l’époque, soit dans les années 1860, on a pensé construire des voies ferrées dans le sud de Bucarest puisque c’était là que se trouvait la voie commerciale la plus importante : le Danube. Tout comme de nos jours, le fleuve reliait de nombreuses capitales européennes. L’idée de la construction d’un chemin de fer est apparue dès le règne d’Alexandru Ioan Cuza, soit dans les années 1850, mais malheureusement, à l’époque, la Roumanie ne possédait pas de spécialistes dans ce genre de constructions. Les entreprises privées qui possédaient le réseau ferroviaire britannique étaient intéressées par le développement des relations commerciales avec les pays de cette partie de l’Europe. Une de ces sociétés a proposé de construire un chemin de fer entre Bucarest et Giurgiu afin de pouvoir l’exploiter en concession pendant 99 ans. L’entrepreneur John Trevor Barclay est celui qui a construit cette voie ferrée selon des principes typiquement anglais. De nos jours encore, en marchant le long des voies, on peut observer les châteaux d’eau de 1869 : un à la station de Comana et un autre à celle de Giurgiu, près du dépôt de locomotives. On peut y voir encore des plaques d’origine de 1869. »

Le premier chemin de fer des Principautés roumaines : Bucarest – Giurgiu
Le premier chemin de fer des Principautés roumaines : Bucarest – Giurgiu

, 10.11.2017, 15:00

En plein processus de modernisation, les Principautés roumaines inauguraient au milieu du 19e siècle le premier chemin de fer qui reliait la gare de Filaret au port de Giurgiu, soit au total 67 kilomètres. Mais pourquoi a-t-on choisi ce trajet comme premier chemin de fer des Principautés roumaines ? Réponse avec Mircea Dorobantu, directeur du musée des chemins de fer de Bucarest : « A l’époque, soit dans les années 1860, on a pensé construire des voies ferrées dans le sud de Bucarest puisque c’était là que se trouvait la voie commerciale la plus importante : le Danube. Tout comme de nos jours, le fleuve reliait de nombreuses capitales européennes. L’idée de la construction d’un chemin de fer est apparue dès le règne d’Alexandru Ioan Cuza, soit dans les années 1850, mais malheureusement, à l’époque, la Roumanie ne possédait pas de spécialistes dans ce genre de constructions. Les entreprises privées qui possédaient le réseau ferroviaire britannique étaient intéressées par le développement des relations commerciales avec les pays de cette partie de l’Europe. Une de ces sociétés a proposé de construire un chemin de fer entre Bucarest et Giurgiu afin de pouvoir l’exploiter en concession pendant 99 ans. L’entrepreneur John Trevor Barclay est celui qui a construit cette voie ferrée selon des principes typiquement anglais. De nos jours encore, en marchant le long des voies, on peut observer les châteaux d’eau de 1869 : un à la station de Comana et un autre à celle de Giurgiu, près du dépôt de locomotives. On peut y voir encore des plaques d’origine de 1869. »

La société anglaise « John Trevor Barclay & John Staniforth » a démarré les travaux en 1866 et le 19, soit le 31 octobre 1869, le chemin de fer Bucarest – Giurgiu était inauguré. Les locomotives, les voitures et les wagons étaient évidemment similaires à ceux d’Angleterre, explique Mircea Dorobantu : « Les premières séries de locomotives étaient utilisées pour tirer des trains de voyageurs et de marchandises. Il y avait pourtant une différence entre les deux types. Les locomotives utilisées pour des trains de voyageurs avaient deux essieux moteurs qui mettaient le train en marche à l’aide de roues à grand diamètre. Les locomotives devaient circuler à une vitesse assez élevée pour l’époque, soit 83 km à l’heure. Les locomotives utilisées pour les trains de fret avaient trois essieux moteurs pour pouvoir tirer des rames beaucoup plus lourdes. Un train de voyageurs, par exemple au début des chemins de fer de Roumanie, sur la ligne Bucarest-Giurgiu même, comprenait deux voitures de première classe, deux voitures de deuxième classe, trois voitures de troisième classe et deux wagons à bagages. Tant les voyageurs que le grand public en général étaient souvent terrifiés. Pour eux, voyager avec ce qu’ils appelaient « le carrosse de feu » était une expérience très étrange puisqu’ils étaient habitués aux attelages tirés par des chevaux qui pouvaient contourner les obstacles dans la rue. C’est pourquoi des accidents ont eu lieu. Des trains ont heurté des gens se trouvant sur les lignes ou tout près de celles-ci. C’est pourquoi, avant les tout premiers voyages en train, un homme à cheval filait en avant du train pour annoncer son arrivée en sonnant du cor. »

Le deuxième chemin de fer à être construit dans les Principautés roumaines traversait la Moldavie, en prolongement d’un chemin de fer existant provenant de l’extérieur des frontières du pays, sur la route Lemberg – Cernauti – Suceava – Roman. Le prolongement roumain commençait à Roman et se poursuivait vers le sud, jusqu’à Bucarest. Mais dans ce cas, le terminus n’était pas la gare de Filaret dans le sud de la capitale, mais une nouvelle gare, érigée sur la route Bucarest – Târgoviste.

La gare du Nord, qui allait devenir le principal nœud ferroviaire de la capitale, fut inaugurée en 1872. Au début, les gares de Filaret et du Nord ne communiquaient pas, explique le directeur du Musée des Chemins de fer roumains, Mircea Dorobantu :« A compter de 1880, en raison notamment de l’importance des chemins de fer, on a pensé créer une administration unique et très bien organisée. C’est ainsi que les deux gares bucarestoises ont été reliées par un autre chemin de fer. Entre temps, l’Etat roumain a racheté les chemins de fer aux sociétés qui les avaient construites et qui les exploitaient en concession pour les inclure dans un système unitaire, dirigé par une seule et unique administration », conclut Mircea Dorobantu.

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