Le château d’Arcalia
Et pourtant, un tel bâtiment est à retrouver dans la localité d’Arcalia, près de la ville de Bistrita. Son apparence exotique date des années 1880, mais le domaine d’Arcalia, sur lequel se trouve aujourd’hui le château, est mentionné dans des documents du 14e siècle. A la fin du 17e siècle, le domaine est la propriété de la famille Banffy, et suite au mariage d’une des filles du gouverneur Gheorghe Banffy avec un représentant de la famille Bethlen, c’est cette dernière qui arrive à le posséder. Des informations sur l’existence d’une résidence sur ce domaine apparaissent également vers la fin du 17e siècle et le début du 18e.
Christine Leșcu, 18.03.2017, 13:05
Et pourtant, un tel bâtiment est à retrouver dans la localité d’Arcalia, près de la ville de Bistrita. Son apparence exotique date des années 1880, mais le domaine d’Arcalia, sur lequel se trouve aujourd’hui le château, est mentionné dans des documents du 14e siècle. A la fin du 17e siècle, le domaine est la propriété de la famille Banffy, et suite au mariage d’une des filles du gouverneur Gheorghe Banffy avec un représentant de la famille Bethlen, c’est cette dernière qui arrive à le posséder. Des informations sur l’existence d’une résidence sur ce domaine apparaissent également vers la fin du 17e siècle et le début du 18e.
L’actuel château a été érigé en 1880 et c’est l’unique monument en style mauresque-byzantin de Transylvanie. Le nom de ce style architectural est donné par un des éléments architecturaux du toit qui a la forme d’un bulbe qui rappelle en quelque sorte de la forme des casques que portaient jadis les soldats des armées musulmanes et ottomanes. Malheureusement, on ne connait pas le nom de l’architecte qui a construit le château d’Arcalia, mais uniquement celui de la société qui a effectué les travaux. Elle était enregistrée à Cluj.
Mais pourquoi ce style ? Réponse avec Ana Maria Stan, chercheuse au Musée de l’Université Babes-Bolyai de Cluj : « Il y a peu d’informations qui puissent expliquer ce choix. Mais le style mauresque-byzantin était un des styles utilisés dans l’Empire d’Autriche-Hongrie à la fin du 19e siècle. Par exemple, il existe un autre bâtiment érigé dans un style similaire : le palais métropolitain de Cernauti, dans le nord de la Bucovine, qui à l’époque faisait partie de l’Autriche-Hongrie. A mon avis, ce style était à la mode parmi les élites de l’époque. Ce fut probablement aussi une option personnelle du propriétaire du domaine, car le bâtiment était une résidence privée. On ne sait pas si c’était la résidence principale, puisque la famille Bethlen avait plusieurs propriétés à travers la Transylvanie. Mais tenant compte de l’ampleur des travaux d’aménagement du bâtiment, et aussi du parc, il est possible que la famille y ait passé beaucoup de temps. Malheureusement, les pièces de mobilier, les livres et d’autres objets ayant appartenu à la famille Bethlen n’existent plus, puisque le château a partagé le sort d’autres édifices similaires après l’installation du régime communiste roumain. Il a été nationalisé et utilisé à d’autres fins. Les seuls éléments d’origine qui ont été préservés sont les cheminées en terre cuite décorées avec les armoiries de la famille, un serpent avec un globe qui porte une croix dans sa bouche. Le château est formé en fait d’un bâtiment central et de deux annexes. Le bâtiment central renferme des salles de conférence, alors que les annexes disposent de chambres à coucher et de salons. »
Vers le début des années 1960, le château et le domaine d’Arcalia sont confiés à l’Université Babes-Bolyai de Cluj.
Le château en style mauresque est entouré d’un parc dendrologique, explique Ana Maria Stan de l’Université de Cluj : « Le parc et le domaine qui entoure le château ont fait partie de la propriété d’origine, mais il fut aménagé en deux étapes. Au début du 19e siècle, en 1801, le comte Janos Bethlen imagine un parc à l’anglaise, une nouveauté pour la Transylvanie de l’époque. Qu’est-ce qu’un parc à l’anglaise ? Eh bien, à travers la forêt qui entourait à l’époque le château, il dessine des allées et fait aménager des coins où ses invités pouvaient passer quelques instants. Par exemple, un tel endroit de repos est formé d’un banc, couvert par une pergola naturelle, d’où on pouvait admirer la maison du comte. Dans un autre endroit du parc, il a fait bâtir une cabane en bois qui s’appelait « la maison de l’ermite » et c’était un endroit propice à la méditation. C’étaient des éléments spécifiques pour un jardin à l’anglaise du début du 19e siècle. Des arbres exotiques sont ensuite introduits, des citronniers et des orangers. La deuxième étape a été la transformation de ce jardin public en parc dendrologique, après la construction du château en style mauresque byzantin. »
Conformément au plus récent inventaire du parc dendrologique d’Arcalia, effectué en 2014, celui-ci accueille une centaine d’espèces de plantes et 3500 arbres et arbustes. La majorité des espèces sont des conifères, mais il y a également 6 espèces d’érable et huit espèces de chêne. Les créateurs du parc ont souhaité que ses couleurs soient variées à travers l’année. Mais les espèces les plus spectaculaires sont le tulipier, le cyprès chauve, le chêne à feuille simple lobée, le chêne du Caucase, ainsi que le pin canadien Douglas. (Trad. Alex Diaconescu)