Georges Boulanger
Célèbre en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, le violoniste, compositeur et chef d’orchestre Georges Boulanger, de son vrai nom Gheorghe Pantazi, est né en Roumanie et il est connu ne serait-ce que pour sa chanson « Avant de mourir ». Composée par Georges Boulanger sous ce titre en 1926, elle est connue aussi plus tard, avec les paroles de Jimmy Kennedy, comme « My Prayer » – « Ma prière ». La liste des artistes qui l’ont chantée au fil du temps est longue et elle ne cesse de s’agrandir. Mentionnons, entre autres, Roy Orbison, Brenda Lee, The Platters, Tom Jones ou Adriano Celentano. En 1956, la version de The Platters de « My Prayer » a été, pendant 4 semaines, numéro 1 du classement Billboard Hot 100. Elle fait également partie de la bande originale de plusieurs films, dont October Sky (Ciel d’octobre – 1999), Ocean’s Twelve (2004) ou The Curious Case of Benjamín Button – L’Etrange histoire de Benjamin Button – 2008).
Luana Pleşea, 04.11.2016, 16:19
Célèbre en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, le violoniste, compositeur et chef d’orchestre Georges Boulanger, de son vrai nom Gheorghe Pantazi, est né en Roumanie et il est connu ne serait-ce que pour sa chanson « Avant de mourir ». Composée par Georges Boulanger sous ce titre en 1926, elle est connue aussi plus tard, avec les paroles de Jimmy Kennedy, comme « My Prayer » – « Ma prière ». La liste des artistes qui l’ont chantée au fil du temps est longue et elle ne cesse de s’agrandir. Mentionnons, entre autres, Roy Orbison, Brenda Lee, The Platters, Tom Jones ou Adriano Celentano. En 1956, la version de The Platters de « My Prayer » a été, pendant 4 semaines, numéro 1 du classement Billboard Hot 100. Elle fait également partie de la bande originale de plusieurs films, dont October Sky (Ciel d’octobre – 1999), Ocean’s Twelve (2004) ou The Curious Case of Benjamín Button – L’Etrange histoire de Benjamin Button – 2008).
Le musicologue Alex Vasiliu nous raconte les premiers pas de Georges Boulanger dans le monde de la musique: « Il est né le 18 avril 1893, à Tulcea, dans le sud-est de la Roumanie, dans une vieille famille de ménétriers. Son père s’appelait Vasile Pantazi, mais on l’avait surnommé Boulanger, car il ressemblait beaucoup au général français Georges Boulanger. Tous les membres de sa famille étaient instrumentistes. Ils n’avaient pas d’études musicales, mais ils jouaient très bien du violon, de la contrebasse ou de la guitare. Georges Boulanger apprit, lui, à jouer du violon. A 12 ans, il fut admis au Conservatoire de Bucarest. Quelques années plus tard, le célèbre pédagogue et violoniste allemand Leopold Auer l’a entendu jouer et, charmé par ses qualités artistiques, l’a accepté comme élève à Dresde et lui a offert une bourse. A la fin se des études avec Leopold Auer, son professeur allemand a été tellement satisfait de la façon de jouer de Georges Boulanger qu’il lui a fait cadeau d’un violon. »
C’est toujours grâce à Leopold Auer que Georges Boulanger est embauché comme violoniste au café le plus connu de Saint Pétersbourg – le « Café Chantant » – fréquenté par l’aristocratie russe. En 1917, Georges Boulanger revient en Roumanie, où il travaille dans l’armée. En 1923-1924, il part pour Berlin, où il est très apprécié, notamment par les exilés russes, qui viennent l’écouter au Restaurant Fӧrster.
Alex Vasiliu renoue le fil de l’histoire : « Il a eu un très grand succès partout en Europe. Il a beaucoup joué en Allemagne, où il failli tomber en disgrâce auprès des autorités nazies, qui le soupçonnaient d’être d’origine juive. Il a pourtant réussi à prouver, documents à l’appui, que sa famille était chrétienne-orthodoxe de Roumanie. Ensuite, il quitte l’Allemagne et s’établit au Brésil, où il connaît le succès jouant à l’Hôtel Copacabana Palace de Rio de Janeiro. Il participe à de nombreuses émissions de radio – grâce auxquelles il se fait connaître sur le continent sud-américain – et réalise de nombreux enregistrements. »
Le violoniste et compositeur Georges Boulanger passe les dernières années de sa vie en Argentine. Son tremplin y fut la Radio Belgrano.
Le musicologue Alex Vasiliu poursuit: « C’est par la radio qu’il a touché les cœurs d’un grand nombre de gens non seulement en Europe, mais aussi aux Etats-Unis. Ses enregistrements sont conservés et, de même que, de nos jours, nous écoutons encore Grigoraş Dinicu, le Roumain qui a joui d’un si grand succès à l’étranger, nous devrions écouter Georges Boulanger, qui, plus que Grigoraş Dinicu, a réussi à faire connaître dans le monde la musique des ménétriers de Roumanie. Sa musique, on pourrait l’appeler « légère » ou de variétés. Agréable à écouter, elle n’est pas simple et facile. Elle ne ressemble pas du tout à la musique diffusée actuellement par tant de radios et de télévisions commerciales. C’est une musique nostalgique, lyrique, qui s’adresse aux âmes sensibles, mais qu’il faut aussi savoir comprendre et apprécier. C’est d’ailleurs là la grande qualité de la musique de Georges Boulanger. Une musique européenne qui prend sa source dans les traditions musicales tziganes. »
Le violoniste et compositeur d’origine roumaine Georges Boulanger s’est éteint en 1958 à Olivos, en Argentine. Ses chansons, elles, vivent encore. (Trad. : Dominique)