Le monastère Maria Radna
Lieu de pèlerinage pour les fidèles de l’Eglise catholique, le monastère Maria Radna de Lipova, du comté d’Arad (ouest de la Roumanie) s’est vu conférer en 1992, par le Pape Jean-Paul II, le titre de basilique mineure.
Christine Leșcu, 05.02.2016, 15:09
Lieu de pèlerinage pour les fidèles de l’Eglise catholique, le monastère Maria Radna de Lipova, du comté d’Arad (ouest de la Roumanie) s’est vu conférer en 1992, par le Pape Jean-Paul II, le titre de basilique mineure.
« Il existe, dans le diocèse de Timişoara, une église consacrée à la Sainte Vierge, que les gens simples appellent Maria Radna », affirmait le souverain pontife à propos de ce couvent franciscain reconnu comme tel dès le Moyen Age. Cet ordre religieux a survécu à l’occupation ottomane de la province historique roumaine du Banat, laquelle s’est étendue du XVIe au XVIIIe siècles. C’est à cette même époque que remontent les premières attestations documentaires de Maria Radna.
Voici les explications de Nicolae Lauş, chancelier de l’Evêché catholique de Timişoara : « Les documents turcs parlent de l’existence, dès 1642, d’une vieille église délabrée, qui fut remise à neuf en ces temps-là, puis, une nouvelle fois, en 1681. Durant les 164 années de domination ottomane au Banat, il y eut plusieurs confrontations entre les armées impériale autrichienne et ottomane. En 1695, les Turcs ont tout brûlé sur leur passage, y compris l’église de Radna. En 1723, on fit construire une nouvelle église, plus grande, laquelle allait elle aussi être agrandie en 1756. Cet édifice, on peut l’admirer aujourd’hui encore ».
L’objet le plus précieux de l’église du monastère Maria Radna est l’icône faiseuse de miracles représentant la Sainte Vierge sur le mont Carmel. Cette icône, peinte sur papier, a miraculeusement échappé à l’incendie de 1695.
Nicolae Lauş : « Les documents antérieurs à 1750 montrent que cette icône se trouve à Radna depuis 1668. Un vieux Bosniaque, vivant à Radna, l’avait achetée chez un marchand italien, puis il en avait fait don à l’église Maria Radna. Depuis 1767, elle trône dans l’autel principal de l’église actuelle dont la construction avait commencé en 1756. Entre 1769 et 1771, le maître joaillier Joseph Moser confectionna à Venise un splendide encadrement en argent pour cette icône. C’est toujours lui qui offrit le grand chandelier situé devant l’autel principal. L’encadrement de l’icône peut être considéré comme l’ouvrage le plus important en son genre en Europe de l’Est. Puisque le vieil autel en bois, de style baroque, était détérioré, on décida, en 1895, que le sculpteur Stefan Toth, de Budapest, réalise un autre, cette fois-ci en marbre de Carrare. Cet autre autel fut béni à l’occasion du bicentenaire de l’icône ».
L’actuelle église Maria Radna, dont les travaux de construction remontent à 1756, a conservé son allure majestueuse à travers le temps. La nef fait 56 m de long, 20 m de large et 21 m de haut. Les tours, rehaussées en 1911, sont hautes de 67 m. Au dessus de l’autel principal, on voit la fresque représentant l’Ascension au ciel de la Sainte Vierge, peinte par le Viennois Ferdinand Schlissel en 1762. En 2013, grâce à un financement européen, le monastère Maria Radna a connu un ample processus de restauration. Celui-ci s’est achevé à l’automne 2015 et a visé notamment l’ensemble monastique.
Nicolae Lauş : « On a refait seulement la façade principale et les tours. A l’intérieur on a seulement changé l’installation électrique. Le point central de la restauration a été le monastère, qui se trouvait dans un état de dégradation avancé. On a refait les trois parties adjacentes du monastère, dont une abrite le musée et une autre est destinée aux salles de conférence. Ce projet vise à attirer les touristes dans l’ouest du pays. A une cinquantaine de mètres plus loin, on a réussi à ouvrir aussi un centre d’informations, pour que les pèlerins et les touristes qui arrivent à Maria Radna puissent se renseigner avant de visiter le musée et l’ancien monastère des franciscains ».
Les moines franciscains y ont vécu jusqu’en 2003, lorsque faute de frères, l’ordre quitte le monastère Maria Radna de Lipova, qui passe sous la tutelle de l’Evêché de Timişoara. (Trad. Mariana Tudose)