La cobza, instrument traditionnel roumain, fait son grand retour sur le devant de la scène
La « cobza »
est un instrument à corde surtout utilisée pour accompagner les groupe de
musique traditionnelle tzigane appelés « Taraf ». Sa sonorité confère une dimension singulière
qui séduit les mélomanes et amateurs de sonorités surprenantes. Après être
tombée dans l’oubli pendant une large période de l’histoire roumaine, la cobza
a fait son grande retour, notamment chez les jeunes et les amoureux de musique
du monde, et pas seulement. On la retrouve principalement en Roumanie et
République de Moldova, mais aussi en Ukraine. Cet instrument fascine par son
caractère intemporel, mais aussi et surtout car elle s’apparente au oud arabe
ou au barbat perse. Il y a fort à parier que la cobza soit arrivée en Roumanie
par le truchement des Ottomans. C’est ce que nous explique Sașa-Liviu
Stoianovici, muséographe au sein du Musée national du paysan roumain et
commissaire de plusieurs expositions consacrées à ce vieil instrument et à sa
réhabilitation sur la scène musicale.
Monica Chiorpec, 21.01.2023, 11:18
La « cobza »
est un instrument à corde surtout utilisée pour accompagner les groupe de
musique traditionnelle tzigane appelés « Taraf ». Sa sonorité confère une dimension singulière
qui séduit les mélomanes et amateurs de sonorités surprenantes. Après être
tombée dans l’oubli pendant une large période de l’histoire roumaine, la cobza
a fait son grande retour, notamment chez les jeunes et les amoureux de musique
du monde, et pas seulement. On la retrouve principalement en Roumanie et
République de Moldova, mais aussi en Ukraine. Cet instrument fascine par son
caractère intemporel, mais aussi et surtout car elle s’apparente au oud arabe
ou au barbat perse. Il y a fort à parier que la cobza soit arrivée en Roumanie
par le truchement des Ottomans. C’est ce que nous explique Sașa-Liviu
Stoianovici, muséographe au sein du Musée national du paysan roumain et
commissaire de plusieurs expositions consacrées à ce vieil instrument et à sa
réhabilitation sur la scène musicale.
« La cobza est de mieux en mieux accueillie en
Roumanie et je suis ravi de pouvoir affirmer qu’elle touche un public de plus
en plus large. Cet instrument a connu des hauts et des bas. On sait désormais
qu’il est devenu de plus en plus rare dans la période de l’entre deux guerre,
ce que beaucoup ont déploré à l’époque. Il est revenu sur le devant dans la
scène dans les années 50, quand de grands solistes se sont fait connaître. Je
pense que l’on assiste aujourd’hui à la même tendance. Après plusieurs
décennies passées dans l’ombre, la cobza retrouve un nouveau souffle. »
Le
Musée national du paysan roumain de Bucarest propose à ses visiteurs une
rencontre unique avec la cobza : une expérience visuelle, auditive et
sensorielle. L’exposition « Ghizunariu », du nom d’un fabricant de
cobza de la région de Moldavie roumaine, est le fruit d’un travail de longue
haleine consistant notamment à interviewer des amoureux de musique. Sașa Liviu
Stoianovici nous en dit plus :
« L’exposition
se trouve à la frontière entre l’art visuel et l’ethnographie, l’élément ethnographique
jouant ici un rôle central. Nous disposons de deux espaces physiques : le
premier, intérieur, dans la maison, et le second, extérieur, avec la cour. A
cela s’ajoute la mémoire, qui s’étale sur plusieurs plans et englobe plusieurs
réalités, et que l’on découvre au fur et à mesure de l’exposition. Les
visiteurs peuvent admirer et écouter une partie de l’exposition composées d’archives
musicales des groupes de musique traditionnelle tzigane (lautari), issus de la
collection de Neculai Florea, et une autre partie réalisée par moi-même. De
très vieilles cobza traditionnelles sont aussi exposées, ainsi qu’une plus
récente fabriquée en usine. A cela s’ajoutent des éléments visuels, des
photographies, des couleurs ou encore des éléments tactiles. Les cobzas qui ne
font pas partie de notre collection ont été empruntées à plusieurs musées de
Roumanie : le musée de l’Art du bois de Câmpulung Moldovenesc (dans le
département de Suceava), le musée ethnographique Samuil et Eugenia Ioneț de Rădăuți
(Suceava) ou encore de la collection « Comoara Vrancei » de Năruja (dans
le département de Vrancea). Et au milieu trône la figure emblématique de Ghizunariu,
l’un des plus grands fabricants de cobza de la région située au nord de la
ville de Iaşi. Dans cette exposition, il fait figure de personnage central avec
lequel se confondent d’autres fabricants et artisans que j’ai rencontrés au
cours de mes recherches. »
C’est
la dernière semaine pour profiter de cette superbe exposition au Musée national
du paysan roumain de Bucarest alors ne perdez pas une seule minute et partez à
la découverte de cet instrument magique qu’est la cobza.
(Trad :
Charlotte Fromenteaud)