Traditions pascales dans les communautés catholiques de Roumanie
Elle est célébrée chaque année par les communautés catholiques simultanément ou bien – le plus souvent – une semaine avant les orthodoxes. Pâques est une fête mobile, la date étant établie en fonction des phases de la Lune, conformément à une décision du Concile de Nicée de 325. Explication avec Sabina Ispas, directrice de l’Institut d’ethnographie et de folklore « Constantin Brăiloiu » de Bucarest : « Après de longs débats, les conciles œcuméniques ont décidé de calculer la date de Pâques selon une configuration astronomique. C’est une date mobile, parce qu’elle est calculée en fonction des phases de la Lune. C’est pourquoi les chrétiens ont hérité du système de calcul de l’ancienne Pâque juive, période durant laquelle les événements ont eu lieu du point de vue historique. C’est pourquoi la date du dimanche des Rameaux et des Pâques varie entre certaines limites. Ce qui nous intéresse le plus, c’est la limite maximale, c’est-à-dire le début du mois de mai. »
Monica Chiorpec, 16.04.2022, 16:02
Elle est célébrée chaque année par les communautés catholiques simultanément ou bien – le plus souvent – une semaine avant les orthodoxes. Pâques est une fête mobile, la date étant établie en fonction des phases de la Lune, conformément à une décision du Concile de Nicée de 325. Explication avec Sabina Ispas, directrice de l’Institut d’ethnographie et de folklore « Constantin Brăiloiu » de Bucarest : « Après de longs débats, les conciles œcuméniques ont décidé de calculer la date de Pâques selon une configuration astronomique. C’est une date mobile, parce qu’elle est calculée en fonction des phases de la Lune. C’est pourquoi les chrétiens ont hérité du système de calcul de l’ancienne Pâque juive, période durant laquelle les événements ont eu lieu du point de vue historique. C’est pourquoi la date du dimanche des Rameaux et des Pâques varie entre certaines limites. Ce qui nous intéresse le plus, c’est la limite maximale, c’est-à-dire le début du mois de mai. »
La tradition pascale la plus connue parmi les communautés catholiques de Roumanie, c’est l’arrosage. Initialement, les jeunes s’arrosaient avec de l’eau, mais de nos jours, les jeunes hommes et les adolescents des villages transylvains arrosent de parfum les filles auxquelles ils font la cour. Cette tradition de l’arrosage symbolise la purification et l’eau en tant qu’élément vital est elle aussi mise à l’honneur par les villageois qui décorent leurs fontaines d’œufs peints en rouge. Davantage de détails sur ce rituel avec Delia Şuiogan, ethnologue de l’Université du Nord de Baia Mare : « Tous les chrétiens catholiques des communautés rurales respectent ce rituel qui est entré dans l’espace roumain par filière germanique. Les jeunes s’arrosent les uns les autres durant le premier et le deuxième jour de Pâques. Au début, ils utilisaient l’eau, en signe de purification. Cet arrosage provient évidement de la période préchrétienne, ayant à l’origine un rituel imposé par Ostara, déesse de la fertilité et de la renaissance. Durant ces journées de fête, tout le monde s’arrosait réciproquement dans le cadre d’un rituel de purification, mais aussi de fertilité. Aujourd’hui, les chrétiens catholiques s’arrosent avec du parfum, en signe d’évolution de la fertilité vers la renaissance spirituelle, l’odeur du parfum ayant cet effet de la renaissance, d’annulation de tout ce qui est mauvais, pourri et de l’institution d’un état d’ordre ».
La célébration de la Résurrection du Christ s’est transformée dans la société moderne en une occasion de joie collective, dominée par des influences occidentales, notamment dans l’espace urbain. Les figurines en chocolat, les petits lapins et les œufs colorés font partie de l’offre de chaque supermarché qui se respecte, les produits étant proposés aux clients bien avant les jours de fête. Delia Şuiogan évoque les deux symboles annuels de la fête. « C’est toujours via cette filière germanique qu’est arrivée cette légende de la déesse Ostara. En se promenant à travers les champs elle aurait trouvé un oiseau avec les ailes cassées. Touchée par cette image, la déesse souhaite aider l’oiseau pour qu’il ne meure pas. Une voix divine lui dit que si elle réussit à le transformer en un animal qui n’a pas besoin de voler, l’oiseau survivra. Et la déesse choisit de transformer l’oiseau en lapin. Ce qui est intéressant, c’est que ce lapin pond toujours des œufs. C’est pourquoi une fois par an, l’oiseau transformé en lapin offre en cadeau à la déesse qui lui a redonné le droit à la vie des œufs colorés, qui symbolisent la renaissance sous une autre forme. On dit que dès lors, les œufs sont peints et qu’il faut les chercher dans l’herbe en suivant les traces du lapin. Voilà donc comment est expliquée cette renaissance. »
Tout comme à Noël, les cierges sont des éléments centraux de la fête de la Résurrection du Seigneur. Mais dans les communautés rurales, les cierges sont utilisés dans toute une série de rituels. Les cierges utilisés à Pâques sont gardés le long de l’année parce qu’ils portent une lumière sacrée, qui peut annuler les ténèbres et le chaos. Le cierge signifie aussi le sacrifice. La cire brûle et fond et en allumant des cierges, nous assumons le péché, le désordre, afin justement de restituer le sacré et l’équilibre.Joyeuses Pâques à ceux qui les célèbrent !