Le 1er mars est la fête du Mărțișor
Son principal élément est le fil tressé rouge et blanc, allégories de la lumière et de l’obscurité, de la chaleur de l’été et du froid de l’hiver, du jour et de la nuit, de la vie et de la mort. Initialement un simple fil tressé noir et blanc, le mărţişor évolue, le rouge remplace le noir et on y attache des pièces de monnaie ou de petits objets symboliques. De nos jours, le mărţişor peut être tout objet de petites dimensions auquel l’on attache un fil bicolore rouge et blanc. Bref – un porte-bonheur. Pour sa part, l’ethnologue Ion Ghinoiu définit le mărţişor comme « le fil bicolore des jours, des semaines et des mois de l’année ». Pour le spécialiste du folklore Simeon Florea Marian, c’est un porte-bonheur qui apporte le bien-être à son possesseur. Explications supplémentaires avec Virgil Ștefan Nițulescu, manager du Musée national du paysan roumain à Bucarest : « C’est une partie du trésor mondial et pas seulement un élément du patrimoine culturel immatériel roumain. D’ailleurs, le dossier qui a été admis à l’UNESCO illustre le fait que cette tradition est spécifique à une zone délimitée par les rivières Dniestr et la Grèce, la Bulgarie et jusqu’aux anciennes républiques yougoslaves. Presque tout l’espace chrétien des Balkans est marqué par cette tradition. Certes, il s’agit du passage de l’hiver au printemps, c’est une tradition marquée par cette renaissance de la nature. Sans aucun doute, il s’agit d’un moment d’espoir que la vie poursuivra son cours normal. »
Monica Chiorpec, 01.03.2023, 11:31
Son principal élément est le fil tressé rouge et blanc, allégories de la lumière et de l’obscurité, de la chaleur de l’été et du froid de l’hiver, du jour et de la nuit, de la vie et de la mort. Initialement un simple fil tressé noir et blanc, le mărţişor évolue, le rouge remplace le noir et on y attache des pièces de monnaie ou de petits objets symboliques. De nos jours, le mărţişor peut être tout objet de petites dimensions auquel l’on attache un fil bicolore rouge et blanc. Bref – un porte-bonheur. Pour sa part, l’ethnologue Ion Ghinoiu définit le mărţişor comme « le fil bicolore des jours, des semaines et des mois de l’année ». Pour le spécialiste du folklore Simeon Florea Marian, c’est un porte-bonheur qui apporte le bien-être à son possesseur. Explications supplémentaires avec Virgil Ștefan Nițulescu, manager du Musée national du paysan roumain à Bucarest : « C’est une partie du trésor mondial et pas seulement un élément du patrimoine culturel immatériel roumain. D’ailleurs, le dossier qui a été admis à l’UNESCO illustre le fait que cette tradition est spécifique à une zone délimitée par les rivières Dniestr et la Grèce, la Bulgarie et jusqu’aux anciennes républiques yougoslaves. Presque tout l’espace chrétien des Balkans est marqué par cette tradition. Certes, il s’agit du passage de l’hiver au printemps, c’est une tradition marquée par cette renaissance de la nature. Sans aucun doute, il s’agit d’un moment d’espoir que la vie poursuivra son cours normal. »
La foire dédiée au mărţişor organisée comme chaque année au Musée du paysan roumain de Bucarest réaffirme les significations profondes du fil bicolore rouge et blanc. Cette initiative de l’institution est déjà connue dans l’espace urbain et plusieurs milliers de Bucarestois passionnés d’art traditionnel roumain visitent cette foire chaque printemps. Détails avec Virgil Ștefan Nițulescu : « Cette foire constitue un moment au cours duquel la communauté se réunit pour célébrer l’apparition du soleil dans le ciel. Ce n’est pas seulement la fin d’un hiver astronomique, météorologique, mais aussi un moment de renaissance spirituelle. Notre foire a réussi à réunir des personnes qui respectent strictement le métier traditionnel de la réalisation des mărţişoare, et certains de ces porte-bonheurs sont très simples, de véritables objets d’art paysan qui mettent surtout l’accent sur le fil blanc-rouge plutôt que sur les objets qui l’accompagnent. Par ailleurs, nous encourageons la créativité. Il y a beaucoup d’artistes, de jeunes et même d’étudiants en art qui font état de leur créativité proposant au public des « mărţişoare » novateurs, créatifs, très beaux et très appréciés. Des foires dédiées au mărţişor ont lieu à plusieurs endroits de Bucarest, mais sans fausse modestie, je dois avouer que celle accueillie par le Musée du paysan roumain est la plus appréciée par les Bucarestois et sans aucun doute la plus visitée. »
Le « mărţişor » était porté dans les communautés d’autrefois à la veille d’une des fêtes du printemps ou jusqu’au fleurissement des premiers arbres. Dans certaines parties du pays, les enfants portaient le mărţişor jusqu’au retour des oiseaux migrateurs. C’était le moment d’attacher le fameux fil blanc-rouge aux branches des arbres pour reconfirmer le lien entre l’homme et la nature.