La fête de la Sainte Marie
En fait, le 15 août les
Roumains orthodoxes marquent la Dormition de la Mère de Dieu, une fête appelée
en raccourci « la fête de la Sainte Marie ». C’est aussi la journée de la
Marine, car la Vierge Marie est la protectrice des marins du monde entier. Du
coup deux types de célébrations ont lieu chez nous : l’une laïque,
militaire, au bord de la mer Noire, avec un défilé des navires de la marine
roumaine, l’autre religieuse, marquée par de nombreux pèlerinages. Comme le nom
de Maria est très répandu en Roumanie, c’est un moment très important pour les
familles aussi. Et puis, dans les communautés traditionnelles, de nombreux
rituels sont associés à cette fête. Dans le monde rural traditionnel, la
mi-août était le moment où la nature commençait à changer. Brûlées par le soleil
très fort, les feuilles des arbres commencent à jaunir, les oiseaux migrateurs
se préparent pour partir ailleurs, les gens commencent à ramasser leurs
récoltes. On pensait que l’automne approchait et on faisait le passage vers les
rituels d’automne, explique l’ethnologue Natalia Lazar, au micro de notre
collègue Monica Chiorpec. La fête de la Sainte Marie du 15 août se superpose à
d’autres moments importants du calendrier préchrétien. Par exemple, il y a des
millénaires, une déité féminine était célébrée en cette même période de l’année,
dont la fonction était de relier la terre et le ciel dans un équilibre parfait
avant l’équinoxe d’automne. Un des rituels observés dans les communautés
rurales roumaines est le carême observé à compter du 1er août,
lorsqu’il est absolument interdit de consommer des produits d’origine animale,
explique dans la même interview, l’ethnologue Natalia Lazar. Le 15 août, le
carême finit et le jour est consacré aux pèlerinages.
Valentina Beleavski, 19.08.2021, 15:47
En fait, le 15 août les
Roumains orthodoxes marquent la Dormition de la Mère de Dieu, une fête appelée
en raccourci « la fête de la Sainte Marie ». C’est aussi la journée de la
Marine, car la Vierge Marie est la protectrice des marins du monde entier. Du
coup deux types de célébrations ont lieu chez nous : l’une laïque,
militaire, au bord de la mer Noire, avec un défilé des navires de la marine
roumaine, l’autre religieuse, marquée par de nombreux pèlerinages. Comme le nom
de Maria est très répandu en Roumanie, c’est un moment très important pour les
familles aussi. Et puis, dans les communautés traditionnelles, de nombreux
rituels sont associés à cette fête. Dans le monde rural traditionnel, la
mi-août était le moment où la nature commençait à changer. Brûlées par le soleil
très fort, les feuilles des arbres commencent à jaunir, les oiseaux migrateurs
se préparent pour partir ailleurs, les gens commencent à ramasser leurs
récoltes. On pensait que l’automne approchait et on faisait le passage vers les
rituels d’automne, explique l’ethnologue Natalia Lazar, au micro de notre
collègue Monica Chiorpec. La fête de la Sainte Marie du 15 août se superpose à
d’autres moments importants du calendrier préchrétien. Par exemple, il y a des
millénaires, une déité féminine était célébrée en cette même période de l’année,
dont la fonction était de relier la terre et le ciel dans un équilibre parfait
avant l’équinoxe d’automne. Un des rituels observés dans les communautés
rurales roumaines est le carême observé à compter du 1er août,
lorsqu’il est absolument interdit de consommer des produits d’origine animale,
explique dans la même interview, l’ethnologue Natalia Lazar. Le 15 août, le
carême finit et le jour est consacré aux pèlerinages.
Personnellement j’ai eu l’occasion
d’assister à une telle fête, il y a deux ans, au Maramures, une contrée du nord
de la Roumanie où les traditions sont encore respectées. Le 15 août, les
habitants des villages du Maramures mettent leurs costumes traditionnels et se rendent
à l’église. Au village où j’étais, tout le monde s’est rendu d’abord à l’église
nouvelle, pour rentrer ensuite à l’église la plus ancienne du village. Tous les
villageois s’y rendent ensemble, au même moment, cela s’appelle une
« procession ». Ils parcourent lentement le village et chantent des chants
religieux. Les enfants vont devant la foule. Ils sont tous habillées en
costumes traditionnels. C’est vraiment impressionnant à voir, même pour un
Roumain. Dans les villes, ces processions n’existent plus. Mais au Maramures,
toute la journée est consacrée à ces rituels. Au village que j’ai visité, les
gens ont assisté à la messe dans l’église nouvelle, puis, une fois arrivés à
l’église ancienne ils se sont répandus dans le jardin et à l’intérieur pour une
demi-heure de prière. Silence total, partout. Certaines personnes touchent le
murs de l’église pour être encore plus près de la divinité. C’est un moment
extrêmement solennel. Et puis, une fois la procession terminée la fête commence.
C’est la fin du carême, le gens peuvent enfin goûter à leurs plats préférés.
C’est aussi le premier jour où les mariages sont permis après 15 jours de
carême. Vu que les jeunes des villages travaillent généralement à l’étranger et
qu’ils rentrent au pays en vacances, ils en profitent pour se marier avant de
repartir. C’est pourquoi, le soir du 15 août, au Maramures, on voit des jeunes
mariés partout et tous les restaurants sont archi-pleins. Alors si jamais vous
êtes de passage en Roumanie à la mi-août, sachez que cela vaut vraiment la peine
de visiter un village du Maramures le 15 août. Moi, j’ai été émerveillée par
tout ce que j’ai vu et vous en serez aussi, j’en suis sûre.