La fête de la Sainte Parascève
Après la Sainte Marie, la fête de Sainte Parascève, marquée le 14 octobre, est une des plus connues en Roumanie, grâce notamment au nombre impressionnant de pèlerins qui se rendent à Iasi, ville dans l’est de la Roumanie, important centre culturel, administratif et religieux de la région de Moldavie. C’est la cathédrale métropolitaine de Iasi qui abrite les reliques de la Sainte Parascève qui est aussi la patronne de ce lieu de culte. L’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu nous dit davantage sur cette figure si importante du calendrier orthodoxe: « Il s’agit d’une des fêtes les plus importantes pour les Roumains du monde entier. Nous n’avons pas encore de statistiques sur les églises ayant choisi Sainte Parascève pour patronne, mais il est sûr qu’elles sont nombreuses dans toutes les provinces historiques habitées par les Roumains. Parascève est une sainte de Thrace dont les reliques ont été apportés en Moldavie (contrée historique dans l’est de la Roumanie), à Iasi, par le prince régnant Vasile Lupu, en 1641 ».
Monica Chiorpec, 13.10.2017, 14:55
Après la Sainte Marie, la fête de Sainte Parascève, marquée le 14 octobre, est une des plus connues en Roumanie, grâce notamment au nombre impressionnant de pèlerins qui se rendent à Iasi, ville dans l’est de la Roumanie, important centre culturel, administratif et religieux de la région de Moldavie. C’est la cathédrale métropolitaine de Iasi qui abrite les reliques de la Sainte Parascève qui est aussi la patronne de ce lieu de culte. L’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu nous dit davantage sur cette figure si importante du calendrier orthodoxe: « Il s’agit d’une des fêtes les plus importantes pour les Roumains du monde entier. Nous n’avons pas encore de statistiques sur les églises ayant choisi Sainte Parascève pour patronne, mais il est sûr qu’elles sont nombreuses dans toutes les provinces historiques habitées par les Roumains. Parascève est une sainte de Thrace dont les reliques ont été apportés en Moldavie (contrée historique dans l’est de la Roumanie), à Iasi, par le prince régnant Vasile Lupu, en 1641 ».
Qui est Sainte Parascève ? Elle est née dans un village thrace, près de Constantinople, dans une famille riche et croyante. A l’âge de 10 ans, en entendant à l’église la phrase « si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive », elle décide de suivre cette voie. Contre la volonté de ses parents, Parascève commence à faire don de ses vêtements aux pauvres. Elle est punie si sévèrement qu’à un moment donné, elle décide de fuir la maison parentale. Elle arrive à Constantinople pour mener une vie de religieuse ; plus tard, elle s’établit à Jérusalem. Elle mène une vie de privations et de prière. Elle jeûnait presque tout le temps, portait des vêtements plus que simples, dormait à même le sol et priait sans cesse. Parascève passe plusieurs années dans un couvent de Jérusalem. A l’âge de 25 ans, un ange lui dit dans son rêve de renter dans sa ville natale, où elle s’éteint 2 ans plus tard.
On dit aussi qu’un marin mort sur un bateau fut jeté à la mer. Les vagues le portèrent sur la rive, où un moine a demandé qu’il soit enterré. En creusant la tombe, les gens ont découvert le corps de Sainte Parascève qui n’était pas pourri, au contraire : il était parfumé. Le marin fut enterré à côté de la femme, mais la nuit même, un des hommes qui avait creusé la tombe vit dans son rêve une reine entourée d’anges dont un lui reprochait de ne pas avoir sorti le corps de la femme de la terre. Considérant ce rêve comme un signe divin, les gens ont transféré le corps de la sainte dans une église de la ville grecque de Kallicrateia.
Des guérisons miraculeuses ont commencé à avoir lieu suite aux prières devant des reliques de Sainte Parascève. Dans l’imaginaire populaire roumain, Sainte Parascève est une vieille femme qui punit les erreurs commises par la communauté afin de rétablir l’équilibre cosmique à la fin de la saison froide. Elle est aussi connue comme protectrice, capable de guérir les gens et de faire des miracles. L’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu explique : « Sainte Parascève est connue aussi sous le nom de Sainte Vendredi, car elle protège les femmes enceintes. Il est possible que cette fête se soit superposée à une autre fête préchrétienne respectée par les bergers. C’est la période de l’année où les béliers rejoignent les brebis. Par conséquent, le jour du 14 octobre est aussi connu comme «les noces des moutons ». Ce jour-là, les chrétiens orthodoxes évitent tout travail à la ferme, que ce soit dans leurs demeures, dans les cours ou dans les champs. La nuit d’avant, les bergers veillent le sommeil des moutons pour en extraire les signes de l’hiver. Si les moutons dorment les uns à côtés des autres – cela veut dire que l’hiver sera rude. Si les moutons dorment séparément, l’hiver sera doux. »
Le pèlerinage à Iasi à l’occasion de la fête de Sainte Parascève est sans doute un moment unique dans l’espace roumain. Chaque année, les Roumains y sont rejoints par des orthodoxes d’autres pays. Florin-Ionuţ Filip Neacşu : « Des centaines de milliers de pèlerins des 4 coins de la Roumanie et non seulement participent à la cérémonie de Iasi. Les autres églises ayant la même patronne sont très visitées elles aussi. C’est le moment où l’on fait des offrandes à la mémoire de morts, on offre surtout du vin et du moût. On n’offre pas de bretzels ni d’autres aliments, qui portent à d’autres occasions le signe de la croix, parce que c’est un symbole qui rappelle la souffrance de Sainte Parascève au nom de la foi. Pourtant, les gens apportent des fleurs d’automne qu’ils déposent tant aux reliques de la Sainte dans la cathédrale de Iasi qu’à d’autres églises. C’est une fête lumineuse, spécifique à toutes les communautés. Elle est très présente en Moldavie, mais aussi dans d’autres zones de Roumanie ». (Trad. Valentina Beleavski)