« Le livre des villes » …
Christine Leșcu, 19.02.2022, 14:08
Connue par le
grand public et par les spécialistes comme une écrivaine spécialiste de la
ville de Bucarest, tant dans ses études de géographie littéraire que dans sa
prose de fiction, Andreea Răsuceanu a récemment coordonné le volume « Le
livre des villes » et encouragé ainsi d’autres auteurs à transformer les
lieux en personnages. Cette anthologie composée par les textes de 16 auteurs
contemporains est récemment sortie aux Editions Humanitas.
Pourquoi ?
Andreea Răsuceanu explique : « Je m’occupe de ce thème depuis pas mal de
temps dans mes livres de critique et de non-fiction, ainsi que dans mes romans.
J’ai pensé partir à l’inverse, non pas depuis la littérature vers les auteurs,
mais depuis les auteurs vers les textes de fiction qu’ils pourraient écrire au
sujet de leurs villes natales ou d’adoption ou bien des localités qui
constituent un repère sur leurs parcours personnels. Je me suis rendu compte
que c’était un bon thème à exploiter et un sujet qui mettait en valeur le
potentiel littéraire de villes roumaines, autres que la Capitale, Bucarest.
Mais le livre offre au lecteur aussi une sorte de panorama de la littérature
roumaine écrite aujourd’hui par des auteurs jeunes et moins jeunes qui ont une
grande diversité de styles et utilisent plusieurs formules narratives. J’ai eu
ces deux choses dans ma tête lorsque j’ai pensé à une anthologie : d’un
côté réaliser un exercice de géographie littéraire, et de l’autre, montrer au
public le potentiel des jeunes et des auteurs qui écrivent aujourd’hui de la
littérature roumaine. »
Parmi les
auteurs qui écrivent dans le « Livre des villes » figure Corina Sabău,
notre collègue journaliste chez RRI, avec la ville de Câmpulung Muscel, Adrian
G. Romila – Piatra Neamț, Marius Chivu – Râmnicu-Vâlcea, Viorica Răduță -
Ploiești et Angelo Mitchievici – Constanța.
Voici les
impressions d’Andreea Răsuceanu au sujet de la collaboration avec ces écrivains :
« Je leur ai demandé des textes de fiction dans lesquels la ville jouait
un rôle important, un rôle central, qu’il soit un cadre pour l’action ou tout
simplement une pièce de décor ou encore un personnage presque. Ils ont eu toute
la liberté de se rapporter au thème comme ils le souhaitaient, à condition
qu’ils produisent un texte de fiction. Certes, nombre de ces textes contiennent
aussi des éléments autobiographiques parce que généralement, il s’agit des
villes natales des auteurs, il y a aussi quelques éléments spécifiques aux
essais. Certains textes sont une sorte de description narrative des villes,
avec peut-être moins d’éléments de fiction, mais en général ce volume est un
recueil de prose courte. »
La coordinatrice
de l’anthologie a également dédié sa propre fiction à sa ville natale,
Bucarest. Andreea Răsuceanu : « C’est
un texte dont le cadre est la ville de Bucarest, importante pour moi et pour ma
prose. Il s’agit en fait d’un fragment un peu adapté, pour qu’il se constitue
en une prose indépendante du roman que je suis en train d’écrire. C’est une
double image de Bucarest : une ville de l’entre-deux-guerres, avec un
accent particulier sur la rivière Dâmboviţa, sur la Place Unirii et l’ancien
quartier Uranus, et une ville plus ancienne même qui inclut aussi l’avenue de
la Victoire. C’est en général un quartier important pour moi qui apparaît aussi
dans les deux premiers romans que j’ai écrits. »
Finalement, tous
ces textes peuvent constituer un autre moyen de découvrir une ville, mais aussi
d’explorer son passé par le biais de l’art. (Trad. Alex Diaconescu)