« Autos, sucreries et histoires sur la ville de Ploiesti »
2021 a été une année importante pour l’Association pour l’Education et le développement urbain (AEDU) dont l’activité est ciblée surtout sur l’histoire de la ville de Ploiesti, ce centre pétrolier du département de Prahova, sis à une soixantaine de km au nord de Bucarest. L’ONG a organisé des tours guidés dans la ville, des expositions et parrainé la publication de nombreux volumes parmi lesquels « Ceux que nous avons oubliés. La répression communiste à Ploiesti (1948 – 1964) » et « Troquets, balles et palais. 12 histoires à Ploiesti ». Ce dernier fait partie de la collection « Memento » qui a marqué le début de la maison d’édition de l’Association. Fin 2021, un nouveau volume est sorti dans cette même collection : « Automobiles, sucreries et autres histoires sur la ville de Ploiesti ».
Christine Leșcu, 11.01.2022, 14:57
Suivant le modèle des autres livres de la série, il s’agit d’un volume collectif, dont les auteurs de différents âges remémorent les périodes historiques vécues à Ploiesti. Détails avec l’historien Lucian Vasile, directeur de l’Association d’éducation et de développement urbain : « Il y a une quinzaine d’auteurs. Ils sont originaires de Ploiesti et d’autres villes roumaines et étrangères, d’Allemagne et d’Italie. C’est un volume très varié dans lequel tout lecteur trouvera sans nul doute quelque chose relatif à son univers, à son époque préférée et aux lieux qu’il aime. La plupart d’entre eux ont déjà participé à l’élaboration d’au moins un des livres précédents, mais il y a aussi de nouveaux auteurs, tels Livia Dimulescu et Emilio Cives. D’ailleurs, l’histoire de la vie de M Cives est impressionnante, vu qu’il était membre d’une famille italienne de Ploiesti durant l’entre-deux-guerres et qu’il fut forcé de quitter la Roumanie au début de la période communiste. A l’époque, quelque 10 % des habitants de la ville étaient Italiens, Français, Américains, Britanniques ou d’autres ethnies que celle majoritaire roumaine. »
Le volume « Automobiles, sucreries et autres histoires sur Ploiesti » vise le 20e siècle et contient des histoires d’avant et d’après l’installation du communisme. Il s’agit d’un siècle entier comprimé en 336 pages, poursuit Lucian Vasile. « Certes, d’autres histoires vont vous amuser, comme celle des autos d’autrefois, notamment de celles héritées d’avant-guerre et qui constituaient des présences à part dans les années 1960-1970. Mais il s’agit aussi des autos que la génération de mes parents a connues, c’est-à-dire celles produites à l’époque communiste. La présence du mot « sucrerie » n’est pas le fruit du hasard non plus, puisque le livre présente plusieurs recettes schématiques des sucreries produites dans les maisons des familles de la ville de Ploiesti. Je mentionnerais une seule histoire qui vaut la peine d’être découverte : celle de Letzler Penchaș, un des leaders de la communauté juive qui a connu tous les états : victime, collabo, héros, personnage coupable et ainsi de suite. Ce n’est qu’un exemple de la manière dont l’histoire injuste nous met dans toute sorte de postures. »
Les lecteurs de ce récit de mémoires sur la ville de Ploiesti sont également invités à découvrir cette ville ou du moins ce qu’il reste de la vieille ville dans le cadre de tours guidés organisés par l’Association AEDU.