Les meilleurs films de l’année 2021
Sur l’ensemble des productions cinématographiques dont la sortie en salle était prévue en 2020, plusieurs sont devenus accessibles au public seulement en 2021, en raison de la pandémie. Quant aux festivals de film, annulés ou organisés en ligne tout au long de l’année 2020, ils ont repris cette année aussi bien en présentiel, qu’à distance. Quels sont donc les films ayant marqué le cinéma roumain dans le courant de cette année ?
Corina Sabău, 28.12.2021, 11:23
Sur l’ensemble des productions cinématographiques dont la sortie en salle était prévue en 2020, plusieurs sont devenus accessibles au public seulement en 2021, en raison de la pandémie. Quant aux festivals de film, annulés ou organisés en ligne tout au long de l’année 2020, ils ont repris cette année aussi bien en présentiel, qu’à distance. Quels sont donc les films ayant marqué le cinéma roumain dans le courant de cette année ?
Aux dires du critique de film, Andrei Gorzo, c’est le dernier titre du réalisateur Radu Jude, « Loony Porn », Ours d’or 2021, qui domine le classement. C’est un des meilleurs films de Radu Jude, affirme Gorzo qui qualifie ce long-métrage « d’agressif, expérimental, débordant d’idées et marqué par un sens incisif de la contemporanéité ». « Si l’Académie américaine de film veut faire preuve de bonne foie envers le cinéma, alors, elle devrait parier sur ce film visionnaire » a affirmé pour sa part le site web américain, IndieWire dédié au cinéma indépendant. D’ailleurs, selon cette source, le film de Radu Jude se trouve sur la liste des préférences des critiques étrangers pour les Oscars 2022. L’actrice Katia Pascariu qui joue le rôle principal a été incluse par The New York Times sur la liste des meilleurs acteurs de l’année 2021 aux côtés des stars tels Denzel Washington, Joaquin Phoenix ou Kristen Stewart.
La liste des meilleurs films roumains sortis depuis le début de l’année se poursuit par « Champs de coquelicots » d’Eugen Jebeleanu. D’après le scénario de Ioana Moraru, le film a eu sa première mondiale lors de la 24ème édition du Festival international de film Tallinn Black Nights. Retenu dans plus de 40 sélections officielles par des festivals de films du monde entier, Champs de coquelicots a dans son palmarès six prix internationaux dont deux de la meilleure interprétation masculine accordé à Conrad Mericoffer par le jury du Festival international de film Gijon et par celui du Festival international de film de Turin. Présentée en première en Roumanie, au Festival international de film de Transylvanie, TIFF, la production s’est vu couronner de deux trophées : celui du meilleur réalisateur et celui du public. Inspiré des faits réels, « Champs de coquelicots » présente un jour de la vie du jeune gendarme Cristi, interprété par Conrad Mericoffer.
Troisième coup de cœur aussi bien des critiques que du public, le premier long-métrage de Ruxandra Ghițescu, « Otto le Barbare ». Un film qui devrait être vu aussi bien par les parents, par les adolescents et par les psychologues, affirme la critique Iulia Blaga, avant d’ajouter. « C’est pour la première fois qu’un film roumain arrive à expliquer au public ce qui se passe dans la tête d’un adolescent de nos jours ». Récompensé du trophée du meilleur long-métrage roumain par le jury du Festival TIFF, le film raconte ce qui se passe dans la tête d’un adolescent rebelle de 17 ans après la mort de sa petite amie. L’ado se retrouve prisonnier d’un cercle vicieux créé autour de lui par ses parents, son grand-père, la mère de sa copine et les assistantes sociales qui mènent l’enquête.
Et nous voilà arrivé au dernier titre de notre classement. Il s’agit d’Intregalde, dernier long-métrage du réalisateur Radu Muntean, projeté en première par la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes. Avec un scénario signé Radu Muntean, Alexandru Baciu et Răzvan Rădulescu, le film raconte l’histoire de trois copains qui participent à un voyage humanitaire en voiture. Au long des chemins de montagne poussiéreux du village roumain d’Întregalde, ils rencontrent un vieil homme qu’ils décident d’aider. En l’accompagnant à la scierie où il dit travailler, leur voiture se retrouve coincée dans un fossé et la scierie s’avère être abandonnée. Alors qu’ils sont obligés de passer la nuit avec le vieil homme sénile, leurs idées sur l’empathie et l’altruisme sont mises à rude épreuve, peut-on lire sur le site de la Quinzaine des réalisateurs. Aux acteurs professionnels Maria Popistaşu, Ilona Brezoianu et Alex Bogdan, s’ajoute l’amateur Luca Sabin qui, disent les critiques, est une véritable révélation. « Je pense pouvoir dire la vérité qui se cache en nous, mais dont on est rarement conscient, parfois parce qu’on ne veut pas l’être. Voilà pourquoi dans mes films, j’aime bien mettre mes personnages dans des postures inconfortables. Car je pense que de cette manière, nous arrivons à se poser des questions sur nos actes. Et quand je dis nous, je pense plutôt aux spectateurs, qu’aux protagonistes » a conclu le réalisateur Radu Muntean. (Trad Ioana Stancescu)