Le film « Ivana the Terrible », Grand prix du Festival du film de Zagreb
« Le prix est attribué au portrait cinématographique d’une génération qui semble figée dans la puberté. Des jeunes trop intelligents pour choisir de vivre la vie de leurs parents, mais trop faibles pour bâtir un monde nouveau. Le film parvient à trouver le moyen de capter le public grâce au charme, à la spontanéité, à l’auto-ironie de l’actrice principale qui en est aussila réalisatrice. Un film qui joue avec le flou des frontières entre le documentaire et la fiction ». C’est ainsi que le jury a motivé son choix. Inspirée de la vie de sa réalisatrice, cette création cinématographique tourne autour du moment où Ivana Mladenović décide de passer l’été dans sa ville natale, Kladovo, entourée des siens. Ecoutons Ivana Mladenović, réalisatrice, coscénariste et actrice :
Corina Sabău, 27.01.2020, 15:06
« Le prix est attribué au portrait cinématographique d’une génération qui semble figée dans la puberté. Des jeunes trop intelligents pour choisir de vivre la vie de leurs parents, mais trop faibles pour bâtir un monde nouveau. Le film parvient à trouver le moyen de capter le public grâce au charme, à la spontanéité, à l’auto-ironie de l’actrice principale qui en est aussila réalisatrice. Un film qui joue avec le flou des frontières entre le documentaire et la fiction ». C’est ainsi que le jury a motivé son choix. Inspirée de la vie de sa réalisatrice, cette création cinématographique tourne autour du moment où Ivana Mladenović décide de passer l’été dans sa ville natale, Kladovo, entourée des siens. Ecoutons Ivana Mladenović, réalisatrice, coscénariste et actrice :
« Mon film précédent, « Soldats. Une histoire de Ferentari », esttiré du roman éponyme d’Adrian Şchiop, qui y joue son propre rôle. Dans cet autre film, « Ivana the Terrible », j’ai choisi d’aller un peu plus loin, de prendre pour point de départ ma propre expérience, mon histoire à moi. Je lui ai sans doute conféré des allures de ciné-fiction, mais j’ai choisi de faire interpréter leurs propres rôles à mes amis et aux membres de ma famille. C’est une formule qui débouche sur la comédie et qui oblige en même temps à se mettre à nu, car, je pense que trop souvent on a tendance à se prendre au sérieux. Faire ce film n’a pas été chose facile, car il part de mon vécu, qui n’a pas été forcément agréable. Bref, il y est question d’un moment de détresse que j’ai traversé il y a deux ans. J’y parle de la santé physique et mentale, des relations entre deux pays, d’une jeune fille qui choisit de partir en Romanie et puis de revenir en Serbie, des divergences entre les générations. Vous voyez bien que ce n’est pas chose aisée que de mettre tout ça dans un film. »
« Ivana the Terrible », qui a également remporté le Prix spécial du jury du Festival de Locarno, parle avec humour et tendresse de gens et de lieux, d’appartenance, du mal du pays. La famille et les amis de la réalisatrice sont invités à livrer leurs propres émotions, à s’interpréter eux-mêmes dans ce récit cinématographique construit autour d’une femme qui ne trouve sa place sur aucune des deux rives du Danube. Ivana Mladenovic signe la réalisation du film et en cosigne le scénario avec Adrian Şchiop. La réalisation artistique du film appartient à Ana Szel et à Andrei Rus, Carmen Tofeni en est la responsable d’image, tandis que le montage porte les signatures de Patricia Chelaru et de Cătălin Cristuţiu. Voici ce que déclarait Ivana Mladenovic à propos de sa décision de confier la réalisation de l’image au duo Ana Szel – Andrei Rus :
« Ce fut un excellent choix. Ana Szel avait signé il y a dix ans la réalisation du film « Le ventre de la baleine », diffusé en première au festival de Locarno, dans la même section où allait être inclus, en 2019, le film « Ivana the Terrible ». Ana Szel avait choisi d’y jouer elle — même, aux côtés de sa famille et de ses amis. Autant dire que l’expérience d’Ana Szel m’a énormément aidée à prendre la décision de faire appel à mes proches pour tourner « Ivana ». Ça a été une belle expérience pour moi. Ana Szel, Andrei Rus et Adrian Şchiop sont de très bons amis et le fait de travailler avec des gens si proches m’a aidée à me livrer avec mes bons et mes moins bons côtés. »
(Trad : Mariana Tudose)