La biennale Art Encounters de Timişoara
Elle vise à rapprocher l’art du public, à engager des dialogues et à encourager la réflexion. L’édition de cette année met surtout l’accent sur la cohérence et la continuité, affirme Anca Rujoiu, une des commissaires de l’événement :
Carmen Săndulescu, 24.10.2019, 14:35
Elle vise à rapprocher l’art du public, à engager des dialogues et à encourager la réflexion. L’édition de cette année met surtout l’accent sur la cohérence et la continuité, affirme Anca Rujoiu, une des commissaires de l’événement :
« Nous avons conçu la biennale comme un programme d’un an. Elle a commencé au mois de janvier avec des présentations mensuelles aux Beaux-arts, mais aussi à la Faculté d’architecture et dans d’autres espaces. Nous avons demandé aux artistes et aux autres participants à la biennale de rencontrer les étudiants, les professeurs pour présenter leurs travail, leur pratique artistique, leurs idées. Par la suite, nous avons mis en place des ateliers animés par les artistes, mais aussi des lectures collectives. C’est un moment où l’on se retrouve pour lire un texte de différentes manières et chaque séance est parrainée par un invité de différents horizons : des écrivains ou historiens de l’art jusqu’aux artistes. Nous avons aussi voulu faire vivre des œuvres dans l’espace public. Je pense à la superbe mosaïque de Dan Acostioaiei que nous avons inaugurée au mois d’août. Enfin, il y a l’exposition principale de l’édition 2019 qui reste ouverte jusqu’à fin octobre. »
Une autre particularité de cette édition d’Art Encounters, c’est la création de nouvelles œuvres par des artistes roumains et étrangers en lien avec la ville de Timişoara. Anca Rujoiu, commissaire de l’événement, revient au micro :
« Il y a plus de 20 œuvres produites comme une réponse des artistes à l’histoire et à la culture de Timişoara. Ces pièces sont parfois montrées aux côtés d’autres ou bien elles ont une existence individuelle dans différents espaces de la ville. Il y a eu, par exemple, des œuvres qui ont fait référence à la période ottomane de Timişoara, peu visible dans l’espace urbain. Mais aussi les œuvres plutôt militantes du groupe « Zefir » / « Zéphire », constitué cette année à la biennale, et qui s’attaquent au problème de la pollution, de la qualité de l’air à Timişoara. »
La biennale est en fait une continuation naturelle de la mission de la fondation Art Encounters d’impliquer le grand public dans des débats sur la société contemporaine et de créer une plateforme dynamique d’échanges culturels entre la scène artistique roumaine et celle internationale. Anca Rujoiu :
« Nous mettons aussi l’accent sur les différentes façons de rencontrer l’art et ces événements connexes — les rencontres directes avec les artistes, les visites d’atelier ou l’exposition elle-même – sont toutes des manières de tisser des liens entre la communauté, les habitants de Timişoara, et les artistes. Pour la dernière semaine de la Biennale nous avons invité des maisons d’édition indépendantes de Roumanie, comme Idea de Cluj, Institutul Prezentului et Punch de Bucarest, mais aussi Balamuc de Timişoara. Ovidiu Hrin, graphiste-illustrateur de Timişoara, fera une sélection de livres d’artistes. Nous avons aussi invité des maisons d’édition de Serbie : kuda.org, une organisation de Novi Sad, mais aussi des chercheurs qui vont dresser la cartographie de la scène éditoriale indépendante de Belgrade. Toutes ces rencontres auront lieu en collaboration avec le Festival de littérature de Timişoara. Nous invitons alors les personnes qui veulent visiter l’exposition de la Biennale, mais participer aussi à ces rencontres littéraires. Cette période sera très riche. »
L’invitation est lancée, rendez-vous à Timişoara ! (Trad. Elena Diaconu)