District antisismique
L’Association roumaine pour la culture, l’éducation et la normalité — ARCEN — œuvre depuis des années déjà pour la valorisation du patrimoine architectural des quartiers historiques de Bucarest. L’équipe de l’association a répertorié, à compter de l’année dernière, 40 zones importantes du centre de Bucarest. Le périmètre ainsi délimité a été nommé District 40. Le président de l’association, Edmond Niculuşcă, détaille :
Monica Chiorpec, 22.07.2019, 14:11
L’Association roumaine pour la culture, l’éducation et la normalité — ARCEN — œuvre depuis des années déjà pour la valorisation du patrimoine architectural des quartiers historiques de Bucarest. L’équipe de l’association a répertorié, à compter de l’année dernière, 40 zones importantes du centre de Bucarest. Le périmètre ainsi délimité a été nommé District 40. Le président de l’association, Edmond Niculuşcă, détaille :
« District 40 est une zone historique de Bucarest, avec le Jardin Icoanei en son centre. Nous avons identifié et divisé cette zone à l’aide d’une recherche historique et anthropologique. District 40 va de la rue Mihai Eminescu à la Place de l’Université, et du Boulevard Magheru à la rue Vasile Lascăr. Il y a donc cette parcelle importante du centre-ville que nous avons nommé District 40 où il y a, d’ailleurs, beaucoup d’institutions culturelles. C’est tout l’enjeu du projet, finalement, d’utiliser le maillage culturel existant pour redynamiser cette partie de la ville. »
Le projet District 40 a deux volets. Le premier, culturel, s’appelle « Les insomnies du district » et compte une série d’événements se déroulant dans différents espaces du quartier. Récemment, ARCEN a aussi lancé le volet communautaire de District 40. Ce sous-projet, « District antisismique », part d’une évidence qui s’est imposée à l’association : une des principales menaces qui pèse sur les immeubles de patrimoine, mais aussi sur leurs habitants, est le grand tremblement de terre qui pourrait se produire un jour dans la capitale roumaine.
Le lancement de « District antisismique » a eu lieu à l’Institut français de Bucarest, en présence d’habitants du quartier Icoanei, ainsi que de représentants d’autres associations et des autorités. Le projet, qui aura lieu pendant neuf mois, produira une méthodologie qui pourra ensuite être appliquée dans tout quartier à risque sismique de Bucarest et du pays. Edmond Niculuşcă, le président d’ARCEN, précise :
« ARCEN a une histoire de dix ans dans le quartier du Jardin Icoanei. Il y a dix ans, nous avons sauvé l’Ecole centrale, en débloquant six millions d’euros pour la restauration et la consolidation de ce monument historique conçu par l’architecte Ion Mincu en 1891. Cela a été le point de départ de toute l’histoire qui s’est tissée dans le quartier Icoanei. A un moment donné, dans nos interactions soutenues avec les habitants du quartier, nous nous sommes rendu compte qu’un des problèmes majeurs de cette zone, c’est le risque sismique. »
Bucarest compte, à présent, 350 bâtiments évalués qui figurent dans la classe 1 de risque sismique et encore 1.500 immeubles dans les classes de risque 2 et 3. Malgré ces chiffres déjà alarmants, on estime que dans la capitale il y aurait deux fois plus de bâtiments qui ne sont pas encore recensés, mais qui présentent des marques visibles de fissures, des traces laissées par les tremblements de terres qu’ils ont déjà traversés.
Aux côtés des experts de l’Ordre des architectes de Roumanie, de l’Institut national du patrimoine et de la Commission des monuments historiques, l’équipe ARCEN a mis au point une méthodologie pour recenser 98 zones protégées d’ici 2021 dans le cadre du projet « Catalogue de Bucarest ».
La conscience du danger, la vitesse de réaction et, surtout, la manière correcte de réagir lors d’un tremblement de terre important pourraient sauver des milliers de vies. C’est pour cela qu’ARCEN s’est fixé pour objectif, après le recensement des zones les plus vulnérables de la capitale, de mener des campagnes d’information et des exercices pratiques avec les bucarestois qui vivent dans ces immeubles à risque sismique. (Trad. Elena Diaconu)