Pegas, le vélo moderne
Andrei Botescu est un jeune roumain qui s’est vu voler son vélo. Suite à cet incident malheureux, il a pensé à faire renaître la marque nationale de bicyclettes Pegas, célèbre durant l’époque communiste, mais tombée dans l’oubli après 1989.
Ana-Maria Cononovici, 16.10.2017, 11:58
Andrei Botescu est un jeune roumain qui s’est vu voler son vélo. Suite à cet incident malheureux, il a pensé à faire renaître la marque nationale de bicyclettes Pegas, célèbre durant l’époque communiste, mais tombée dans l’oubli après 1989.
Le premier retour sur le marché de vélos portant le logo Pegas a eu lieu en 2012, lorsqu’une gamme de bicyclettes dont le design rappelait celui des vélos d’antan fut lancée.
Quels ont été les pas qu’Andrei Botescu a suivi après ce lancement ? Andrei Botescu : « D’abord, j’ai dû former une équipe de travail et après de longues recherches, j’ai réussi à trouver un très bon designer de produit, Ciprian Frunzeanu, un très bon ingénieur-technicien, Adrian Tasa, et un spécialiste en marketing extraordinaire, Alexandru Mandea. Ils composaient l’équipe initiale, celle avec laquelle nous avons démarré le projet. En fait, nous avons commencé à travailler à compter de 2010 pendant deux années avant de sortir sur le marché. Ce projet nous a pris du temps parce qu’il est assez difficile de faire des vélos. C’est simple de construire deux ou trois vélos, mais il est plus difficile de produire des vélos en série, même s’il s’agit de petites séries, comme dans notre cas. Nous vendons toute notre production car il y a une demande très importante à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Nombre de Roumains ayant émigré commandent des vélos Pegas sur Internet. A l’heure où l’on parle, nous avons reçu une commande faite par une cliente des Pays-Bas qui travaille à l’Agence spatiale européenne. Nombre de Roumains souhaitent s’afficher avec ce produit roumain dont ils sont fiers dans les universités d’Angleterre, de France, du Luxembourg. »
En vue d’une meilleure promotion sur le marché, la marque de vélos Pegas est non seulement active sur la toile et notamment sur les réseaux sociaux, mais elle est présente à toute sorte de campagnes, explique Andrei Botescu : «Nous avons réalisé plusieurs campagnes publicitaires intéressantes qui ont décroché des prix à des concours spécialisés. Une de ces campagnes s’appelait l’Internet du peuple. On a même créé un site : internetulpoporului.ro, où nous essayons de nous imaginer Internet à l’époque de Ceausescu. Nous avions déroulé par le passé des campagnes qui tablaient sur la nostalgie avec des vélos qui foncent et tombent amoureux. Depuis un certain temps, nous avons commencé à aborder la culture urbaine d’aujourd’hui par le biais d’une campagne qui s’appelle « Couleur urbaine ». Elle vous permet de choisir par le biais d’une application sur téléphone portable une couleur que vous avez vue dans la ville, et nous pouvons peindre votre vélo de cette couleur.»
Une autre initiative de marketing a été celle d’offrir un vélo Pegas à la gagnante de la course de sprint à talons organisée dans le cadre du festival « Femmes sur la rue de Matasari ».
Andrei Botescu : « Ce festival a un thème social qui vise la lutte contre la discrimination et une course à pied à talons hauts est un symbole puissant. Nous avons offert comme prix un vélo à la gagnante de la course. Nous aimons nous impliquer dans des projets qui ont un penchant social positif nous allons toujours le faire. »
A la fin 2016, Pegas et une marque roumaine qui a une longue histoire, Braiconf, ont lancé une collection de chemises pour les cyclistes. Ces vêtements fonctionnels, qui allient le design moderne, non conformiste, à la haute qualité des tissus et au savoir-faire des tailleurs, sont conçus pour servir au mieux ceux qui souhaitent se rendre au travail à vélo et n’avoir pas à se changer pour une réunion, par exemple.
C’est ce qui explique le nom sous lequel on a réuni les trois modèles de chemises. L’appellation roumaine de la collection, « Îmbracă-te la 4 spiţe », est un jeu de mots ayant pour point de départ l’expression « Etre tiré à quatre épingles », à cette différence près que le terme « épingle » a été remplacé par les rayons des roues de vélo.
Andrei Botescu explique l’origine de cette idée: « Notre idée est intéressante. La croissance exponentielle du nombre des usagers du vélo ces cinq dernières années et son doublement d’une année à l’autre fait ressortir la nécessité d’avoir des vêtements, un équipement approprié pour se déplacer à bicyclette vers son travail. Une option que nous encourageons fortement, ne serait-ce que pour réduire la pollution et améliorer son état de santé. Alors, ce que nous avons essayé de faire, ce sont des chemises qui restent fonctionnelles et décentes en toute occasion. Leur coupe a été conçue de façon à pouvoir y attacher maints accessoires : portefeuille, téléphone, une bouteille d’eau permettant de se désaltérer tout en roulant. En plus, ces chemises sont légères et laissent la peau respirer, empêchant ainsi la transpiration. Quant aux accessoires réfléchissants, obligatoires quant il s’agit de rouler de nuit, ils sont plus discrets que ceux de l’équipement cycliste dans sa version sportive. »
Andrei Botescu n’hésite jamais à proposer des projets innovants dont un des plus récents est celui qui vise le renouvellement du parc de vélos de Roumanie. Les cyclistes prêts à envoyer leur vieux vélo à la casse se verront allouer une remise de 30% sur le prix d’un vélo Pegas flambant neuf. (Trad. Alex Diaconescu)