Fest(in) sur le Boulevard, chez « Nottara »
Ces jours-ci, la comédie théâtrale récupère tous ses droits sur le boulevard Magheru, le plus connu des avenues de Bucarest, mais aussi l’une de la trentaine d’artères urbaines les plus chères au monde. Le Théâtre « Nottara », sis justement au 20, Boulevard Magheru, est l’organisateur du Festival international de théâtre « Fest(in) sur le Boulevard », dont la première édition a commencé le 12 octobre et sera clôturée une semaine plus tard, le 19 octobre.
România Internațional, 15.10.2013, 13:30
Ces jours-ci, la comédie théâtrale récupère tous ses droits sur le boulevard Magheru, le plus connu des avenues de Bucarest, mais aussi l’une de la trentaine d’artères urbaines les plus chères au monde. Le Théâtre « Nottara », sis justement au 20, Boulevard Magheru, est l’organisateur du Festival international de théâtre « Fest(in) sur le Boulevard », dont la première édition a commencé le 12 octobre et sera clôturée une semaine plus tard, le 19 octobre.
Deux sections se disputent l’attention du public : la première, celle de la compétition, porte un titre rimant avec les temps qui courent, « Quelle crise terrible, mon cher! », tandis que la seconde est tout simplement celle du « Boulevard de la comédie ». Marinela Ţepuş, critique de théâtre et directrice de la compagnie Nottara : « Pourquoi avoir pensé à deux sections? Parce que nous avons imaginé un festival de niche, qui nous permette, d’ici quelques années, d’attirer un financement européen. Nous avons donné ce nom au festival, « Le Boulevard de la comédie », parce que nous avons constaté que le public roumain est friand de comédies. Et également, parce que, depuis 1990, la comédie est très présente dans les deux salles du Théâtre Nottara. En fait, ce Boulevard de la comédie, qui est à fréquenter constamment dans notre salle principale, sera inauguré à l’occasion de ce festival. La compagnie Nottara se donne pour tâche de remettre à l’honneur la comédie boulevardière, qui n’est pas un genre mineur, comme on aurait pu le croire. »
Les spectacles en compétition, venus de France, Autriche, Serbie, Bulgarie et Roumanie, parlent de la crise dans tous ses états: économique, sociale, politique, sexuelle ou identitaire. Le gagnant sera choisi par un jury dont le président est le comédien Emil Boroghină, directeur du très réputé Festival international « Shakespeare », de la ville de Craiova (sud de la Roumanie).
Le Fest(in) sur le Boulevard a été officiellement inauguré par un événement inédit, appelé « Tartine au théâtre” », proposé par le metteur en scène Mihai Lungeanu : « Cette proposition s’appuie sur l’idée de faire descendre le théâtre dans la rue, non pas comme manifestation mais comme une sorte de captatio benevolentiae. La plupart des gens passent devant le bâtiment, les directions de déplacement étant clairement parallèles. Moi, j’ai essayé de les pousser à se croiser. Pour que le chemin du passant s’arrête, pendant une minute ou deux, entre deux rideaux de scène ; dans cet espace, il a l’occasion d’apercevoir des extraits de spectacles festivaliers et reçoit une tranche de pain et une brochure-programme, dans l’idée de redéfinir le public. Celui-ci n’est pas une masse amorphe mais un rassemblement de spectateurs. Je crois que ce festival a besoin de cette ouverture non-conformiste, afin d’attirer l’attention du passant. »
Le metteur en scène Mihai Lungeanu coordonne aussi la section spectacles – lecture du festival, où sont lus des textes dramatiques contemporains roumains consacrés, bien évidemment, à la crise. Le Théâtre « Nottara » accueille également, en marge du Festival international de théâtre Fest(in) sur le Boulevard, le colloque « Quelle crise terrible, mon cher! », une réunion des directeurs de festivals de Bucarest et des régions, des lancements de livre de théâtre et l’exposition « Acteurs, acteurs, acteurs! », où les photographes Maria Ştefănescu et Sorin Radu proposent des portraits de comédiens de la compagnie Nottara. (trad. : Ileana Taroi)