L’invité du jour – le réalisateur Tudor Jurgiu
« Je ressens le besoin de m’exprimer d’une certaine façon et m’intéresse à certains thèmes que je souhaite explorer. Le milieu cinématographique me semble le plus intéressant et approprié. Avec chaque nouveau film je tente d’apprendre davantage sur moi-même. Cet environnement est pour moi un défi. Il a quelque chose d’incitant. A cela ajoute le plaisir de collaborer avec les acteurs, de travailler en équipe ».
Corina Sabău, 24.07.2013, 14:15
« Je ressens le besoin de m’exprimer d’une certaine façon et m’intéresse à certains thèmes que je souhaite explorer. Le milieu cinématographique me semble le plus intéressant et approprié. Avec chaque nouveau film je tente d’apprendre davantage sur moi-même. Cet environnement est pour moi un défi. Il a quelque chose d’incitant. A cela ajoute le plaisir de collaborer avec les acteurs, de travailler en équipe ».
Voilà comment le réalisateur roumain Tudor Jurgiu explique son choix du cinéma. Cette année, son court-métrage « Dans l’aquarium » a été distingué du troisième prix au Festival de Cannes, dans la section Cinéfondation, consacrée aux films d’école de cinéma. Cette distinction, il l’a partagée avec le Slovaque Matus Vizar.
Georges et Christine voudraient se séparer, mais ils n’y arrivent pas, semble-t-il. Voilà la trame du film : « Après chaque dispute et chaque réconciliation, ils retrouvent l’équilibre et renouent avec la routine du couple. J’ai l’impression qu’il manque quelque chose à leur relation et qu’ils essaient de combler ce vide par le tragisme. Les gens recherchent l’émotion par le biais des attitudes, mais dans la plupart des cas ce ne sont pas des sentiments réels, justifiés et durables. Ces émotions, ils se les procurent en se chamaillant », affirme Tudor Jurgiu.
Avant d’être retenu au festival de Cannes, le court-métrage « Dans l’aquarium » de Tudor Jurgiu a participé au Festival international du court et du moyen métrage NexT, organisé à Bucarest en avril dernier : « Tout a commencé à partir de plusieurs histoires de couples que j’ai recueillies au fil des années. Je ne savais pas trop que faire avec, mais je les trouvais intéressantes. Et au bout d’un certain temps j’y ai trouvé des constantes. Par exemple, dans beaucoup de ces couples, les gens ne cessaient de se séparer et de se réconcilier. J’ai donc tenté de construire l’histoire autour de ce noyau narratif, celui d’un couple qui vit une telle situation, une histoire qui puisse être résumée en une vingtaine de minutes. »
Tudor Jurgiu affirme être l’adepte d’un lien aussi libre et interactif que possible avec les acteurs : « Ce genre de rapprochement avec mes acteurs, je l’ai essayé dans le film Dans l’aquarium”. J’ai voulu construire, dans l’économie du film, quelques moments traités de manière réaliste et certains autres où les acteurs rompent avec la convention réaliste et où le spectateur soit saisi par leur réaction démesurée. En effet, ce contraste m’intéressait beaucoup. Vous voyez, la tension à l’intérieur du couple détermine les gens à se conduire autrement qu’à l’accoutumée. C’est donc sur ce contraste, qui pousse les gens à sortir de la normalité, que je me suis penché. »
Tudor Jurgiu nous a préparé une surprise pour l’automne prochain. Il s’agit de la première de son long-métrage « Le chien japonais » , où l’acteur Victor Rebengiuc – un des monstres sacrés du théâtre roumain – joue le rôle principal.