Juan-Carlos Negretti Briceño (Venezuela)
En 2011, il a remporté le prix de l’Annuel de l’Architecture Bucarest dans la catégorie « logement ». Pourtant il est actuellement musicien percussionniste et participe à plusieurs projets musicaux. Il nous a raconté le contexte de son arrivée à Bucarest : « Bonjour et bienvenue sur Radio Roumanie Internationale ! Je suis arrivé à Bucarest en tant que boursier de l’Etat Roumain, ayant passé par le bureau de Coopération Internationale, rattaché à un ministère de mon pays. Ce bureau gérait les bourses offertes par différents pays. A ce moment-là, il y avait deux bourses offertes par la Roumanie, dont une avait déjà été accordée à une étudiante. Une amie de mon père travaillant dans ce bureau nous avait informés qu’il leur restait une place disponible. C’est là que mon père a décidé de me proposer ce plan et c’est comme ça que j’ai envoyé mon CV, qui a été ultérieurement évalué par l’Etat roumain. C’était 1994 et à l’époque ce type de bourse me permettait de choisir la faculté que je voulais. Je savais très bien que je voulais étudier l’architecture. En 1994, Bucarest était une ville très différente de celle d’aujourd’hui. J’y suis arrivé en hiver et donc mes premières impressions étaient liées directement à l’aspect gris de l’une ville sans végétation. Moi, je venais d’un Venezuela exubérant et j’étais arrivé en décembre, lorsque tout semblait être l’extrême opposé. En plus, je suis arrivé le 31 décembre et la ville était quasi vide. C’était donc un grand choc pour moi de voir la ville ainsi, mais depuis Bucarest a beaucoup changé ».
Hildegard Ignătescu, 07.06.2023, 13:49
En 2011, il a remporté le prix de l’Annuel de l’Architecture Bucarest dans la catégorie « logement ». Pourtant il est actuellement musicien percussionniste et participe à plusieurs projets musicaux. Il nous a raconté le contexte de son arrivée à Bucarest : « Bonjour et bienvenue sur Radio Roumanie Internationale ! Je suis arrivé à Bucarest en tant que boursier de l’Etat Roumain, ayant passé par le bureau de Coopération Internationale, rattaché à un ministère de mon pays. Ce bureau gérait les bourses offertes par différents pays. A ce moment-là, il y avait deux bourses offertes par la Roumanie, dont une avait déjà été accordée à une étudiante. Une amie de mon père travaillant dans ce bureau nous avait informés qu’il leur restait une place disponible. C’est là que mon père a décidé de me proposer ce plan et c’est comme ça que j’ai envoyé mon CV, qui a été ultérieurement évalué par l’Etat roumain. C’était 1994 et à l’époque ce type de bourse me permettait de choisir la faculté que je voulais. Je savais très bien que je voulais étudier l’architecture. En 1994, Bucarest était une ville très différente de celle d’aujourd’hui. J’y suis arrivé en hiver et donc mes premières impressions étaient liées directement à l’aspect gris de l’une ville sans végétation. Moi, je venais d’un Venezuela exubérant et j’étais arrivé en décembre, lorsque tout semblait être l’extrême opposé. En plus, je suis arrivé le 31 décembre et la ville était quasi vide. C’était donc un grand choc pour moi de voir la ville ainsi, mais depuis Bucarest a beaucoup changé ».
Heureusement, Juan Negretti a vite découvert un autre côté de la capitale roumaine et il se souvient avec plaisir de ses débuts à Bucarest, de la façon dont il a été accueilli et dont il s’est intégré dans ce nouveau pays qui allait devenir son nouveau chez soi. Ecoutons-le : « Durant les premiers jours après mon arrivée, les autres étudiants avaient commencé à retourner des vacances scolaires. J’étais logé à l’Université d’Agronomie, là où il y avait ce qu’on appelait un foyer de transit pour les étudiants étrangers. J’ai rencontré quelques Mexicains qui voyageaient en Roumanie et qui avaient réussi à y trouver un logement, même si techniquement ils n’étaient pas étudiants. Ils étaient accompagnés d’un guide, un Roumain, qui parlait espagnol et qui les aidait avec différents aspects administratifs. Je les ai vite rejoints et grâce à ce nouveau groupe, j’ai commencé à rencontrer beaucoup de gens et à sortir souvent. J’étais tout à fait fasciné. A un moment donné, un représentant du ministère est venu me rappeler que j’étais quand même obligé à participer aux cours, car l’Etat roumain ne m’avait pas offert la bourse pour faire la fête. Plus tard, j’ai rencontré un gars d’Ecuador qui faisait ses études à Galați (est) et qui avait plein d’amis à Bucarest. Il m’a présenté à ses amis roumains et m’a intégré au groupe. Même si je ne parlais pas encore la langue, on arrivait toutefois à s’entendre, et je reste toujours en contact avec beaucoup d’entre eux après tant d’années. »
Aujourd’hui, Juan Negretti est un musicien professionnel Cela fait 7 ans déjà qu’il a renoncé à l’architecture, pour se consacrer entièrement à la musique. Il fait partie de plusieurs groupes musicaux, il a chanté aux côtés des groupes Abis, Einuiea et il fait actuellement partie d’un nouveau projet, le trio Torsan Juan Bălan. Comment trouve Juan Negretti la vie de musicien en Roumanie ? Voici sa réponse : « La vie de musicien en Roumanie est très dure, mais je me sens très bien dans cette position. J’ai de très bons amis avec qui j’ai eu l’occasion de chanter toute sorte de genres musicaux : de la pop, de la musique traditionnelle tsigane, de la musique expérimentale et même de la bande originale de film. Je n’ai vraiment pas à me plaindre, car ma carrière musicale assez intéressante. En plus, c’est justement le fait de m’être consacré entièrement à la musique qui m’a permis de voyager beaucoup, dans des conditions typiquement très bonnes.J’ai réussi à bien connaitre la Roumanie ; je suis allé dans les régions de Bucovina, de Maramureș et de Transylvanie et de visiter les villes de Calafat, Sulina et Timișoara. Je suis allé presque partout et j’ai tout aimé à chaque fois. Mais si je devais choisir un endroit préféré en Roumanie, cela serait sans doute le Delta du Danube. »
En tant qu’architecte, Juan Negretti a pu connaître la capitale d’une autre manière, il a pu la regarder d’un oeil professionnel. Il apprécie beaucoup les endroits non conventionnels, mais il y ferait quand même quelques changements. Alors, s’il était maire de Bucarest, quels changements ferait-il en premier ? « Je ferais construire des logements sociaux et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour décourager l’utilisation des voitures en ville, en améliorant les transports en commun, le métro et les pistes cyclables. Cela, parce que Bucarest me semble être un grand parking, il y a beaucoup trop de voitures qui polluent, qui font de bruit et qui déshumanisent la ville. »
Notre invité a beaucoup voyagé en Roumanie et il apprécie beaucoup la nature. Il nous dit ce qu’il mettrait en avant de notre pays et de Bucarest : « Au fil du temps, je me suis rendu compte que les gens ont des intérêts différents et que pour bien connaitre un pays, il faut vraiment voyager partout. Il ne faut pas se limiter au Château de Bran ou à la Maison du Peuple (Palais du Parlement), comme le font la plupart des touristes étrangers. La Roumanie est bien plus que ces deux endroits. D’ailleurs, je ne les leur recommanderais pas du tout. Personnellement, quand je fais le guide à Bucarest pour mes amis, je les emmène voir juste l’extérieur du Palais du Parlement, et ensuite je les emmène plutôt dans des bars que je fréquente, ou dans des restaurants des quartiers, car j’essaye de leur montrer des endroits plus authentiques. En revanche, vaudrait mieux aller à Sighișoara, à Brașov, à Sulina… mais bon, après, ça dépend aussi de ce que chacun souhaite voir. Je ne dirais pas que j’ai un endroit préféré…si ! Savez-vous quel est mon endroit préféré ? C’est le Lac Morii (le Lac du Moulin) de Bucarest, car j’adore y admirer les couchers de soleils. J’ai aussi une relation spéciale avec le lieu, car c’est là que j’allais avec quelqu’un de très proche. On s’achetait une bière au supermarché, on s’asseyait sur un banc et on parlait jusqu’au coucher du soleil. C’est un endroit magnifique, rempli de bons souvenirs pour moi. »
Voilà donc les éléments qui ont déterminé Juan Negretti de rester en Roumanie, sa nouvelle patrie. (Trad. Rada Stănică)