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Michele Bressan

Michele
Bressan est né en Italie, en 1980, à Trieste et il habite en Roumanie depuis
1991. Il s’est installé donc dans son enfance à Bucarest, ville où il a étudié
la photographie à l’Académie des Beaux-Arts de Bucarest, section Photographie
et de Vidéo. Il est artiste visuel et il s’intéresse beaucoup à la Roumanie post-communiste,
un pays qu’il a découvert dès son adolescence. Dans son CV on voit mentionnés
plusieurs endroits emblématiques pour tout artiste. Ses œuvres ont été exposées
deux fois à la Biennale d’Art de Venise – en 2011 et en 2015. Parmi les
endroits les plus importants ou il a été exposé ses créations mentionnons aussi
le musée Tate Modern à Londres, le Palais
de Tokyo à Paris ou encore le Louvre. C’est toujours à Paris que Michele
Bressan a bénéficié de la bourse Constantin Brâncuși à la Cité Internationale
des Arts – et d’une résidence. Une année auparavant il avait été récompensé du prestigieux
prix pour la photographie, ESSL Award, pour ses innovations dans le domaine. Il
est actuellement maitre de conférences et doctorant à l’Université des Beaux-Arts
de Bucarest.

Michele Bressan
Michele Bressan

, 09.11.2022, 13:19

Michele
Bressan est né en Italie, en 1980, à Trieste et il habite en Roumanie depuis
1991. Il s’est installé donc dans son enfance à Bucarest, ville où il a étudié
la photographie à l’Académie des Beaux-Arts de Bucarest, section Photographie
et de Vidéo. Il est artiste visuel et il s’intéresse beaucoup à la Roumanie post-communiste,
un pays qu’il a découvert dès son adolescence. Dans son CV on voit mentionnés
plusieurs endroits emblématiques pour tout artiste. Ses œuvres ont été exposées
deux fois à la Biennale d’Art de Venise – en 2011 et en 2015. Parmi les
endroits les plus importants ou il a été exposé ses créations mentionnons aussi
le musée Tate Modern à Londres, le Palais
de Tokyo à Paris ou encore le Louvre. C’est toujours à Paris que Michele
Bressan a bénéficié de la bourse Constantin Brâncuși à la Cité Internationale
des Arts – et d’une résidence. Une année auparavant il avait été récompensé du prestigieux
prix pour la photographie, ESSL Award, pour ses innovations dans le domaine. Il
est actuellement maitre de conférences et doctorant à l’Université des Beaux-Arts
de Bucarest.








Dans
quel contexte Michele Bressan est-il arrivé en Roumanie ? Voici sa réponse: « Mon contexte est né suite à une situation
sociale commune, c’est-à-dire le divorce de mes parents. Je suis parti avec ma mère
en Roumanie et c’est depuis 1991 que j’ai fait mon choix d’y habiter. Pourtant,
le pays m’était déjà familier, car j’avais déjà passé mes vacances d’été ou
d’hiver chez mes grands-parents maternels. J’étais ainsi habitué avec la
langue, le paysage et je dois avouer que petit à petit, l’alternative de vivre
en Roumanie m’a beaucoup attiré, car même si venais de l’Occident et d’un
milieu privilégié, j’ai été très attiré par les contrastes offerts par la
Roumanie communiste et postcommuniste. Ultérieurement, en demeurant ici, je me
suis intégré et le pays m’a entièrement métabolisé. »









En
tant qu’artiste, notre invité d’aujourd’hui a voyagé partout dans le monde
depuis son adolescence. Comme nous l’avons déjà mentionné, ses œuvres ont été
exposées dans les 4 coins du monde : en France, en Italie, en Roumanie, aux
Etats-Unis, à Cuba, en Autriche, en Allemagne, en Israël, en République Tchèque
et au Royaume Uni.








Nous
avons demandé Michele Bressan de nous raconter comment il est tombé sous le
charme des pays post-communistes : « Il
faut avouer le fait qu’à la lumière de ce que j’ai vu quand j’étais enfant, les
choses se situaient dans un autre plan, disons, plus ou moins éloigné d’un plan
objectif et réaliste. Pourtant, ce qui m’a attiré en premier lieu – autant que
je pouvais le comprendre et apercevoir à l’époque – c’étaient notamment ces contrastes
que normalement la majorité de gens évite ou stigmatise. Les points intéressants
pour moi ont été surtout les coupures d’électricité en plein milieu des dessins
animés à la télévision ou encore les épiceries vides. J’étais fasciné surtout
parce que je venais d’un milieu où tout était à ma disposition, où les désirs
et les caprices étaient vraiment démesurés. Et c’est exactement pour cette
raison que la réalité de Roumanie, qui impliquait un style de vie beaucoup plus
spartiate, plus minimal, m’a tout de suite attiré. Au début, je ne
comprenais pas le vrai drame derrière ces insuffisances. C’est à peine plus
tard que j’en ai compris tous les
aspects. Mais à l’époque, pour moi, ce contexte était rempli de vie. Pour
vous donner un exemple : je me suis installé en Roumanie dans mon
adolescence, et j’étais confronté avec un contexte social très différent,
inexistant en Italie : la réalité du « juste devant chez toi ».
Les seules interactions que j’avais avec d’autres camarades en Italie étaient les
sorties, parfois, pour manger une pizza ensemble, surveillés par les
parents de l’un d’entre nous. Alors qu’en Roumanie j’ai passé mon enfance dans
le quartier de Giulești. C’est vraiment toute une autre offre de possibilités,
je ne sais pas… les bombes de carbure, les tubes aux cornets, l’idée de
rester dehors avec tes amis, l’idée même d’appartenir à un collectif, c’étaient
vraiment des manières différentes de se divertir. »







Pour
mieux comprendre, il faut dire qu’à l’époque communiste et au début des années
90, les enfants n’avaient pas trop d’endroits pour se divertir. Les musées
étaient en train de se réinventer, les clubs n’existaient pas, les galeries
marchandes non plus, les parcs aussi étaient quasi jetés à l’oubli. Du coup
leur seule distraction était de jouer avec d’autres enfants devant leurs
immeubles. Toutes sortes de jeux naissaient de leur interaction, des souvenirs
inoubliables qui ont marqué l’enfance des adultes roumains d’aujourd’hui. C’est
de cette réalité que parlait Michele Bressan.


Après
avoir passé plusieurs décennies déjà en terre roumaine, pense-t-il rentrer un
jour en Italie ? Notre invité répond : « Je n’ai jamais eu le désir de rentrer. Quand j’ai rendu visite à mon
père, c’était comme si tout s’était inversé. Au lieu de passer mes vacances en
Roumanie, je les passais en Italie, mais à chaque fois que j’y allais, j’avais
hâte de rentrer chez moi, en Roumanie,
car c’était là que ma vie s’était construite. Tous mes repères concernant l’amitié,
les études et pratiquement toute ma réalité étaient liés à Bucarest et non plus
à l’Italie. »









Bucarest
est donc très vite devenu le nouveau chez soi de Michele Bressan. Il nous dit
ce qu’il aime dans cette ville : « Bucarest
est une ville à part ; soit tu l’aimes, soit tu la détestes, soit les deux en même
temps. Moi, je me suis très bien habitué et adapté. Et j’ai surtout très bien compris
cette ville, car je l’ai beaucoup explorée. L’expérience acquise pendant mes
voyages de mon adolescence m’a beaucoup aidé en ce sens, tout comme l’art et la
photographie. En me baladant dans la ville, j’ai pu métaboliser les endroits et
mieux les connaitre. D’ailleurs, je me sens comme chez moi ici et, normalement,
l’endroit que tu considères comme chez toi n’est pas censé être moche. Tu
devrais l’aimer. »









Que
montrerait-il avant tout à un étranger qui ne connait pas très bien la ville de
Bucarest ? Que lui raconterait-il sur la
capitale roumaine ? Michele Bressan répond : « Je pense que le mieux serait de ne plus propager des idées reçues.
Vaut mieux laisser les gens explorer eux-mêmes la ville. C’est une pratique que
moi-même j’adopte, quand je suis dans un pays étranger, dans une ville que je
ne connais pas. J’ai certainement quelques repères connus grâce aux médias ou à
la mémoire collective, mais je préfère découvrir les endroits tout seul, et me
renseigner davantage uniquement après les avoir vus. Sans doute, Bucarest
réunit plusieurs repères incontournables tels la Maison du Peuple ou l’Arc de
Triomphe, ou encore ses parcs qui souvent manquent dans d’autres villes. Il
faut aller voir tout cela. Mais, personnellement, je pense que Bucarest vit
notamment entre ces points-repères, et non pas autour d’eux. Je pense que le cœur
de la ville réside dans les espaces de transit et surtout dans les grands
quartiers. S’il fallait donc faire une recommandation pour découvrir la ville,
ce serait justement ces quartiers. »







Bucarest vit par
ces quartiers, Bucarest vit dans ce mélange d’ancien et nouveau que l’on voit à
chaque pas. Bucarest vit par les gens qui l’animent. Tout cela fascine Michele
Bressan depuis son adolescence et l’a déterminé de choisir la Roumanie comme sa
nouvelle patrie. (Trad. Rada Stanica)

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