Diana Lupu en dialogue avec les ados
Diana Lupu est une jeune psychothérapeute qui s’est proposée de créer un espace de dialogue sécurisant pour les adolescents et adapté à leurs besoins. Ainsi, en compagnie de Raluca Anton, Diana Lupu mène actuellement un projet inédit dans plusieurs lycées de Bucarest, qui encourage les élèves à s’exprimer sur les principaux problèmes émotionnels auxquels ils sont confrontés à leur âge.
Monica Chiorpec, 28.02.2020, 14:01
Diana Lupu est une jeune psychothérapeute qui s’est proposée de créer un espace de dialogue sécurisant pour les adolescents et adapté à leurs besoins. Ainsi, en compagnie de Raluca Anton, Diana Lupu mène actuellement un projet inédit dans plusieurs lycées de Bucarest, qui encourage les élèves à s’exprimer sur les principaux problèmes émotionnels auxquels ils sont confrontés à leur âge.
Diana Lupu : Le projet Love Is Fun but Complicated est né il y a un an, porté par Raluca Anton et moi-même, et a impliqué une ouverture au public. Nous avons cherché à communiquer avec les gens, à appréhender leur rapport à l’intimité, avec eux-mêmes, et leurs questions à ce sujet. Nous demandons toujours à nos invités ainsi qu’au public quel message ils ont reçu, lorsqu’ils étaient enfants, au sujet de l’intimité et des relations, et ce que leur ont transmis leurs parents en ce sens. Systématiquement, les personnes interrogées nous ont répondu qu’elles n’avaient jamais abordé cette question ou qu’elles avaient eu honte d’aborder ce sujet avec leurs parents. De là nous nous sommes interrogés sur le rôle que nous pouvions jouer dans une situation qui tire son origine dans l’enfance ou dans l’adolescence. Nous nous sommes penchés sur l’adolescence, car il s’agit d’une période tumultueuse, pleine de questions et marquée par l’anxiété.
C’est avec les élèves du Collège national Gheorghe Lazăr de Bucarest que Diana Lupu a débuté le projet. Les participants et les organisateurs se sont mutuellement surpris par leur courage et leur sincérité.
Diana Lupu : Nous avons lancé le projet Love Is Fun but Complicated s’invite dans ton lycée avec le Collège national Gheorghe Lazăr de Bucarest, où nous avons eu la surprise de rencontrer 250 élèves. Ils nous ont impressionnés car ils ont fait preuve de curiosité et de courage en osant prendre la parole au micro devant tous leurs camarades. Ils ont parlé de leurs relations amicales, de leurs relations avec leurs professeurs, avec leurs parents et de comment ils abordent certains sujets sensibles avec eux. Cette expérience a été surprenante. Si nous leur offrons un espace dans lequel ils se sentent en sécurité, ils viennent à notre rencontre et se dévoilent. Un tel espace leur offre la possibilité de parler, de s’exprimer et d’obtenir des informations de la part de spécialistes.
En plus d’instaurer un dialogue avec les adolescents, la psychothérapeute Diana Lupu participe à d’autres projets à impact social. Le plus important est celui qui vient en aide aux femmes victimes d’abus de toutes sortes.
Diana Lupu : En plus de Love Is Fun, je travaille actuellement sur un autre projet qui me tient à cœur et qui s’intitule Si eu reusesc (Moi aussi j’y arrive), avec l’Association pour la liberté et l’égalité de genre. Ce projet cherche à mettre en avant l’idée de réussite chez les femmes qui ont été victimes de violences et s’en sont sorties, car souvent les médias véhiculent des informations négatives. Ce qui nous préoccupe c’est qu’en Roumanie, une une femme puisse être victime de violences aussi bien physiques que psychologiques, ou encore d’abus financiers, et qu’on lui dise qu’elle ne peut rien y changer. Grâce à ce projet, l’année dernière, nous avons réussi à mettre en place notre premier groupe de soutien, composé de 25 femmes qui sont parvenues à surmonter leur condition et à rompre la spirale de la violence.
Diana Lupu est persuadée que nous sommes, en général, de plus en plus attentifs aux problèmes auxquels sont confrontés les gens qui nous entourent. Il est cependant essentiel d’agir. Plus nous sommes nombreux à apporter notre soutien, plus nous sommes en mesure d’aider ceux qui en ont le plus besoin.
Diana Lupu : Il est essentiel que la société en prenne conscience, mais je pense qu’ensuite il faut agir. C’est ce que nous tentons de faire avec ce projet, agir et donner l’impulsion, car cela produit un effet boule de neige. Au depart elle est petite, puis à mesure qu’on la fait rouler elle grandit, jusqu’à devenir énorme. Il en est de même avec les gens. Nous ne nous rendons pas compte que la violence existe. C’est terrible de rester sans rien faire.
Le pouvoir de faire évoluer les mentalités dans notre société réside dans la volonté des jeunes générations à s’impliquer activement dans leurs communautés respectives.
Quelle est la façon la plus utile de s’impliquer ? Diana Lupu : Le conseil que je donne est basé sur mon expérience personnelle : le bénévolat. Il faut trouver une association ou une organisation qui partage vos valeurs et vos idées. Dans laquelle vous pourrez vous épanouir et constater que vous pouvez faire quelque chose. Il est important de prendre conscience que ce qui semble être une action minime pour le bénévole est en fait d’une importance capitale. Le bénévolat apporte énormément en termes de développement personnel et de connaissance de soi.
Depuis le lycée, la psychologue et coach Diana Lupu s’est consacrée à des activités en lien avec l’éducation et l’intégration sociale. Sa mission se poursuit encore aujourd’hui après des adolescents pour qui elle est une amie de confiance. (Trad : Charlotte Fromenteaud)