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Franco-Mania 19.01.2017

Bienvenue dans ce magazine de débat de la jeunesse francophone, qui relaie les idées, les opinions et les préoccupations de la jeune génération. Cette émission est réalisée devant un public étudiant, avec le soutien des Lectorats de français de l’Ecole Polytechnique, de l’Université technique de constructions et, bien sûr, de l’Université de Bucarest qui nous accueillent dans ses locaux, ici dans la capitale. Par Skype, nous sommes rejoints par des étudiants du Lectorat de français de l’Université « Lucian Blaga » de Sibiu, quinzième ville roumaine, de quelque 170 mille habitants, située au centre de la Roumanie.

Franco-Mania 19.01.2017
Franco-Mania 19.01.2017

, 19.01.2017, 14:32

Bienvenue dans ce magazine de débat de la jeunesse francophone, qui relaie les idées, les opinions et les préoccupations de la jeune génération. Cette émission est réalisée devant un public étudiant, avec le soutien des Lectorats de français de l’Ecole Polytechnique, de l’Université technique de constructions et, bien sûr, de l’Université de Bucarest qui nous accueillent dans ses locaux, ici dans la capitale. Par Skype, nous sommes rejoints par des étudiants du Lectorat de français de l’Université « Lucian Blaga » de Sibiu, quinzième ville roumaine, de quelque 170 mille habitants, située au centre de la Roumanie.



C’est un paradoxe — alors que la Roumanie enregistre un des taux de chômage les plus bas en Europe, soit 5,7% en novembre dernier, selon les derniers chiffres disponibles, le nombre de jeunes âgés de moins de 25 ans qui ne travaillent pas ne cesse de croître. En novembre 2016, le taux de chômage parmi eux se montait à 20,4%, à savoir deux points de plus par rapport à la moyenne européenne. Le taux de chômage de longue durée parmi les jeunes avoisine les 60%. Certes, à l’échelle continentale, la Roumanie est mieux placée que d’autres pays, notamment du sud, mais les chiffres qui viennent d’être dits ne prennent pas en compte aussi ces jeunes qui ne souhaitent pas avoir un emploi, qui n’entreprennent aucune démarche en ce sens et qui n’ont pas l’intention de le faire dans un proche avenir — ces gens ne figurent pas dans les statistiques. Trouver un emploi quand on est étudiant, est-ce facile ? Quels atouts doit-on avoir ? Quoi privilégier, étude ou travail ? Les étudiants sont-ils vraiment prêts et surtout préparés pour la confrontation supposée par le marché de l’emploi ?



Cette émission a également été réalisée avec le soutien du Bureau Europe Centrale et Orientale de lAgence universitaire de la francophonie, de lInstitut français de Roumanie et de lantenne roumaine de l’Union internationale de la presse francophone.




Ada Hurezeanu (Université de Bucarest) – entretien avec Ancuta Argeseanu (Roumanie)




Cristina Dulgheru (UTCB) – entretien avec Khalid Zerzouri (Maroc)





Andreea Anton (UTCB) – Les jeunes et le travail




Andreea Manaicu (UTCB) – Travailler en tant quétudiant





Cristina Dulgheru (UTCB) – Les jobs étudiants





Mirjam Strucl Rojko (Ecole Polytechnique) – Le marché du travail en Slovénie : situation des jeunes



Le taux de chômage en Slovénie était de 7,6 %1 en octobre 2016, il est plus bas de celui de l’ensemble des pays de l’UE (qui est de 8,3 %2 ). Le taux de chômage en Slovénie diminue peu à peu depuis 2013. En 2008, le taux de chômage était de 4,4 %3 et a augmenté entre 2009 et 2013 pour 4,2 % (les taux de chômage : 5,9 % en 2009 ; 10,1 % en 2013) à cause de la crise économique. En 2009, 15,4 %4 des jeunes était au chômage. Ce taux était le plus élevé5 en 2013 (21,6 %6 ). Il commence à diminuer régulièrement à partir de 2013 et le taux en 2015 s’élevait à 16,3 %7 .



Les experts cherchent les raisons du chômage des jeunes dans la prolongation des études, la diminution de nombre des jeunes et les jeunes avec des expériences professionnelles obtenues pendant leurs études. En effet, en Slovénie, il existe des agences avec la fonction similaire à celle du pôle-emploi étudiant (ou agences d’intérim) en France. Il s’agit des intermédiaires entre les employés-étudiants et les employeurs. C’est un point important à relever puisque 66% des étudiants en Slovénie travaillent à travers ce « programme » (Cargo, 2010 : 16-21)8 .



Un étudiant slovène qui travaille à mi-temps pendant ses études a un statut spécifique en tant qu’employé9 . Il ne signe pas un contrat de travail avec son employeur ; le « contrat » est en effet une démarche qui se fait de façons très diverses ; le plus souvent, il s’agit d’un accord oral entre l’étudiant et son employeur sur la rémunération, sur les obligations et sur les heures de travail. L’absence d’un système défini par la loi apporte des nombreux avantages et inconvénients. Pour l’employeur, le grand avantage est la main d’ouvre peu couteuse et la flexibilité des travailleurs- étudiants. En plus, la seule obligation d’un employeur est de payer l’étudiant. Mais en effet, il n’existe pas de réglementations pour assurer qu’un étudiant sera payé. Tout repose donc sur la confiance.


Les agences obtiennent une permission officielle de la part du Ministère du travail, de la famille et des affaires sociales pour leur fonctionnement. Elles sont responsables d’obtenir et de payer les cotisations de la somme d’argent reçue de la part de l’employeur. Elles publient également la liste des entreprises qui ne payent pas aux étudiants10. De cette façon, elles aident les étudiants à éviter de travailler dans ces entreprises (souvent dans la situation de faillite). Elles doivent, au moment de la transmission des informations sur les emplois disponibles et avant le début du travail, fournir un document officiel pour l’employeur qui assure que le travail est légal (il s’agit d’un document où sont affichés les noms, les adresses et les numéros fiscaux de l’employeur et de l’étudiant).



La loi pour l’équilibre des finances publiques11 a été modifiée en 2015 et a inclus le travail des étudiants dans le système de l’assurance-vie et retraite et impose le taux horaire minimum. Dès lors, un étudiant doit payer 15,50% de son revenu pour l’assurance-vie et retraite. Pour tous les 833,58€ gagnés, l’étudiant obtient le droit à un mois de retraite. Les avantages pour les étudiants sont l’accumulation des expériences (ses expériences ne sont pourtant pas reconnues officiellement, même si, dans les documents officiels, la reconnaissance est explicite), tellement précieuses à la fin des études, et le fait que les étudiants n’ont pas besoin de payer des charges sociales. Si un jour l’étudiant décide de ne plus aller au travail, son employeur n’a pas de moyens pour le pénaliser. Tout repose donc sur l’absence d’obligations et de droits en même temps. Les jeunes diplômes se retrouvent en concurrence avec les étudiants expérimentés et leur recherche de travail se complique. Il existe un conflit dans cette structure : le travail à mi-temps d’un étudiant augmente ses possibilités pour une insertion professionnelle réussie mais contribue en même temps au chômage des jeunes.



En Slovénie, les dispositifs pour l’insertion professionnelle ne sont pas développés (stages !) et les jeunes se trouvent souvent perdus dans le marché de travail où ils sont en position de concurrence avec l’ensemble de la main d’œuvre forcément plus expérimentés des jeunes diplômés sortis d’une formation théorique.



1Source du pourcentage : EUROSTAT http://ec.europa.eu/eurostat/statisticsexplained/index.php/File:Unemployment_rates,_seasonally_adjusted,_October_2016.png


2Source du pourcentage : EUROSTAT http://ec.europa.eu/eurostat/statisticsexplained/index.php/File:Unemployment_rates,_seasonally_adjusted,_October_2016.png


3 Source du pourcentage : EUROSTAT http://pxweb.stat.si/pxweb/Dialog/Saveshow.asp (Institut national des études statistiques de la Slovénie)


4 D’après le mémoire de CARGO, Elena (2010), disponible sur http://www.cek.ef.unilj.si/u_diplome/cargo4191.pdf (page 18)


5 Le rapport annuel de 2012 ; Agence national pour l’emploi, disponible sur http://www.ess.gov.si/_files/5082/letno_porocilo_2012.pdf


6 Source du pourcentage : EUROSTAT http://ec.europa.eu/eurostat/statisticsexplained/index.php/File:Table_1_Youth_unemployment,_2015Q4_(%25).png


7 Source du pourcentage : EUROSTAT http://ec.europa.eu/eurostat/statisticsexplained/index.php/File:Table_1_Youth_unemployment,_2015Q4_(%25).png


8 CARGO, Elena (2010). Brezposelnost mladih na trgu dela (« Le chômage des jeunes au marché du travail en Slovénie »). Disponible sur http://www.cek.ef.uni-lj.si/u_diplome/cargo4191.pdf.


9 Son statut est défini avec la « loi de recrutement et assurance pour le cas de chômage » : ZZZPB Zakon o zaposlovanju in zavarovanju za primer brezposelnosti, adopté en 1991, complétée et modifiée plusieurs fois, disponible sur http://www.pisrs.si/Pis.web/pregledPredpisa?id=ZAKO1239


10 Exemple d’une telle liste : http://www.neplacniki.info/


11 Zakon o spremembah in dopolnitvah Zakona za uravnoteženje javnih financ – ZUJF-C (Uradni list RS, št. 95/14), ki dopolnjuje ureditev na področju začasnega in občasnega dela dijakov in študentov (velja od 1.2.2015) http://www.pisrs.si/Pis.web/pregledPredpisa?id=ZAKO7048




Marinela (Ecole Polytechnique) – La situation de lemploi jeune en Albanie



J’ai recherché sur Internet des articles par les mots clés en albanais « le recrutement des jeunes diplômés Albanais » et les résultats étaient frappants, voire choquants. Tous les titres des articles retrouvés étaient pleins de désespoir et de problèmes, par exemple « La génération perdue », ou « Selon les statiques les jeunes de plus en plus au chômage et découragés », ou « Le nombre des jeunes au chômage toujours en croissance », etc.


Même à partir de ces résultats, nous pouvons dire que la situation économique en Albanie se présente difficile surtout pour les jeunes. Selon les données, ils changent très souvent de statut : demployé à au chômage et vice-versa. Ils entrent dans le marché de travail en ayant en général un poste peu qualifié, qui en fin de compte nest pas en lien direct avec leurs diplômes. En outre, la structure industrielle du pays et la crise économique ont abouti à une incohérence entre la demande et loffre du marché de travail. Il n’y pas d’études menées par les institutions responsables du marché de travail, ce qui résulte en un très grand nombre de diplômés d’un domaine particulier au chômage et cela même pour longtemps. En outre, les statistiques montrent que 87,5% des jeunes avouent chercher du travail en utilisant leurs connaissances : proches, famille, amis, etc., et 62% des entreprises enquêtées avouent quelles recrutent à partir de recommandations venant de liens familiaux ou amicaux[1]. Alors, à la fin on a une grande difficulté pour les jeunes qui nont pas de « connaissances » et qui ne seront pas embauchés aussi facilement que ceux qui en ont.


Selon une étude effectuée en 2015[2], les auteurs ont démontré entre autres, quen Albanie le marché de travail est tantôt « flexible » tantôt « séquentiel » : « flexible », car les lois en vigueur donnent une liberté aux employeurs de recruter et de licencier les employés très facilement ; et « séquentiel » car ce nest quaprès les études que les étudiants peuvent pratiquer leur profession. Il y a une très faible, pour ne pas dire du tout, implication des compagnies, des employeurs, dans la formation pratique des jeunes. Les instruments dont les politiques actuelles disposent pour l’embauchage actif des jeunes jusquà 25 ans sont : 1- les centres d’apprentissage (pour les apprentis), 2- les formations et 3- les stages dans de différentes compagnies ou entreprises. De par cette étude, les chercheurs ont observé que la plupart des compagnies en Albanie recrutent les jeunes pour une période inférieure à 12 mois. En plus, les compagnies participant à létude, ont avoué quelles acceptent un nombre très bas de stagiaires. Ce ne sont que les grandes entreprises qui montrent des signes dune implication active à la formation de leurs employées futurs.


Malheureusement, les chiffres montrent qu’en 2014 le taux de chômage pour les jeunes entre 15 et 29 ans avait atteint 33.9%[3]. Ce qui montre clairement que les étudiants doivent attendre pour une période relativement longue avant dêtre embauchés. Récemment, on a introduit des centres de carrière, mais il faudra du temps afin de voir les résultats.



[1] HACKAJ, A., 2015, « Trendet e punësimit rinor në Shqipëri : çfarë kërkon tregu? », Tirana, Friedrich-Ebert-Stiftung, p. 22-23.


[2] Ibidem, p.19.


[3] Ibidem, p.14.



Ilkin Babayev (Ecole Polytechnique) – Lemploi jeune en Azebaïdjan



L’Azerbaïdjan comme d’autres pays d’ex union soviétique a connu une longue période de crise économique.


Après la chute de l’URSS le pays devait se former en tant qu’un pays indépendant et manquait d’experts pour exploiter son premier ressource de revenu — le pétrole. Alors, en 1994 l’ex président Heydar Aliyer a signé un « contrat de siècle » avec 8 compagnies pétrolières les plus puissants du monde. Ce contrat permettait aux experts étrangers créer de nouveaux lieux d’emplois mais aussi tirer des profits. L’Azerbaïdjan a également largement profité de ce contrat et continue à en profiter. En quelques années l’économie azerbaïdjanaise a donné des effets positifs et l’économie voyait la croissance jusqu’à l’année 2015 où la devise a subi sa première dévaluation. La deuxième dévaluation peu après la première a réduit la devise à 35%.



Les jeunes et l’éducation.


Le pays compte plusieurs universités publics et privées. A la fin du lycée les jeunes passent les examens de baccalauréat et pour l’entrée en université le comité d’éducation auprès de l’état organise le concours d’entrée à l’université.


Les universités qui compte le plus d’étudiants sont l’université d’Etat de Bakou, l’université d’économie, l’académie de pétrole et l’université des langues.


L’éducation est payant, mais selon les points d’entrée les étudiants peuvent bénéficier de la gratuité de l’éducation et peuvent avoir une bourse d’études.


Malgré plusieurs réformes en matière de l’éducation, le niveau d’études reste relativement faible en comparaison avec les universités d’occident. De ce fait, les étudiants partent faire leurs études à l’étranger surtout dans des pays d’occident, comme l’Allemagne, Le Royaume Uni, Les Etats — Unis ou encore la France.


Le gouvernement a élaboré un programme de bourse d’études 2010-2015 pour les étudiants voulant continuer leur parcours au niveau de licence et de master à l’étranger et a signé plusieurs contrat de coopération avec les établissements d’étude supérieur étrangers. Du coup, il y a eu de nombreux étudiants qui ont pu bénéficier de cette bourse d’études qui prévoit tout le financement.



Les jeunes et l’emploi.


Les jeunes azerbaïdjanais font les premiers dans la vie du travail dès les premières années de l’université. Ici, on pourrait les diviser en deux groupes. Ceux qui viennent faire leurs études à Bakou d’autres villes azerbaïdjanaises sont plus souvent obligés de travailler parallèlement aux études.


Les étudiants de Baku continuent à vivre avec leurs parents et n’ont pas souvent de problèmes d’argent.


Les dernières dix années on a vu implanter en Azerbaïdjan plusieurs organisations internationales pour les jeunes qui favorisent les échanges entre les étudiants de différents pays. Les jeunes participent aux projets organisés et ainsi cumulent des expériences.


Moi personnellement, mes années universitaires ont été très riches en raison des évènements internationaux qui ont eu lieu à Bakou (l’Eurovision, le forum humanitaire mondial, Le Fifa 17 étc).


Les jeunes sont attirés par l’Etat dans l’organisation de ces grands évènements.


Pourtant, il y a aussi des problèmes, le pays se trouve en situation de guerre depuis son indépendance. Les hommes azerbaïdjanais sont obligés d’effectuer le service militaire à partir l’âge de 18 ans et pour une durée d’un an. Les jeunes hommes après leurs études sont convoqués et n’ont le droit à la suite des études masterales après le service militaire.


On est dans 21 ème siècle et les critères d’embauche évoluent très vite. Pour se garantir un bon futur l’éducation supérieur complète est primordiale dans le monde entier comme en Azerbaïdjan. Les jeunes arrivés de service militaire pour la plupart des cas perdent la motivation des études et préfèrent travailler.


Les députés au parlement sont divisé en ce sujet et n’arrivent pas à une meilleure issue qui serait de permettre aux jeunes voulant continuer leurs études au niveau de master d’être libéré.


L’emploi.


Personnellement, j’ai trouvé le travail après mes études de Master effectués en France dans un centre privé de langues où j’ai enseigné et je vais enseigner après mon départ de Roumanie. Dans mon entourage je ne connais personne qui quitte le pays pour aller travailler ailleurs. Le nombreux sont ceux qui partent à l’étranger pour continuer leurs études.


Ce qui est demandé aux jeunes au moment de l’embauche c’est une bonne connaissance de la matière et si nécessaire la maîtrise des langues étrangères, russe ou anglais en majorité.

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