La Cour princière de Târgoviste
C’est une ville paisible avec des musées intéressants, mais aussi avec un vieux centre-ville plein de terrasses et de restaurants. Mais ce qui impressionne le plus les touristes de tous les coins du monde, c’est la Cour princière, explique Irina Cârstina, muséographe au Musée d’histoire de Târgovişte. Sachez donc que la ville de Târgovişte a été résidence princière et capitale de la Valachie de 1396 à 1714, détenant pendant pas moins de trois siècles le statut de principal centre économique, politique, militaire et culturel de la région. Ecoutons Irina Cârstina, muséographe au Musée d’histoire de Târgovişte : « C’est la rue la plus importante de la ville, qui s’appelle « la Voie princière ». Donc, si vous vous arrêtez devant la Cour princière, vous allez constater que le Musée d’art et le Musée d’histoire de la ville se trouvent juste à côté. En passant par la porte d’entrée, vous allez découvrir un domaine s’étalant sur 30 mille mètres carrés que les voïvodes valaques ont légué il y a 600 ans. C’est un héritage historique riche, structuré sur plusieurs siècles et styles architecturaux. D’abord, vous verrez une plaque en marbre, sur laquelle sont écrits les noms des voïvodes ayant régné à Târgovişte et qui ont émis des documents concernant cette ville. La Cour princière est composée de la chancellerie princière, l’endroit où étaient écrits les documents les plus importants avant d’être signés et de recevoir le sceau princier. »
Daniel Onea, 19.02.2021, 15:02
C’est une ville paisible avec des musées intéressants, mais aussi avec un vieux centre-ville plein de terrasses et de restaurants. Mais ce qui impressionne le plus les touristes de tous les coins du monde, c’est la Cour princière, explique Irina Cârstina, muséographe au Musée d’histoire de Târgovişte. Sachez donc que la ville de Târgovişte a été résidence princière et capitale de la Valachie de 1396 à 1714, détenant pendant pas moins de trois siècles le statut de principal centre économique, politique, militaire et culturel de la région. Ecoutons Irina Cârstina, muséographe au Musée d’histoire de Târgovişte : « C’est la rue la plus importante de la ville, qui s’appelle « la Voie princière ». Donc, si vous vous arrêtez devant la Cour princière, vous allez constater que le Musée d’art et le Musée d’histoire de la ville se trouvent juste à côté. En passant par la porte d’entrée, vous allez découvrir un domaine s’étalant sur 30 mille mètres carrés que les voïvodes valaques ont légué il y a 600 ans. C’est un héritage historique riche, structuré sur plusieurs siècles et styles architecturaux. D’abord, vous verrez une plaque en marbre, sur laquelle sont écrits les noms des voïvodes ayant régné à Târgovişte et qui ont émis des documents concernant cette ville. La Cour princière est composée de la chancellerie princière, l’endroit où étaient écrits les documents les plus importants avant d’être signés et de recevoir le sceau princier. »
Continuant notre itinéraire, nous quittons l’allée principale et à droite on voit la Grande église de la Cour princière, érigée en 1584 par le voïvode Petru Cercel. Ecoutons Irina Cârstina, muséographe au musée d’Histoire de Târgovişte : « C’est une église imposante, dont les dimensions étaient du jamais-vu à l’époque de sa construction : 14 fois 30 mètres. Elle est construite sous la forme d’une croix grecque inscrite d’après le modèle de l’église métropolitaine de Târgovişte. Elle a été préservée dans de très bonnes conditions et accueille les portraits de pas moins de neuf voïvodes roumains. Entre l’église et le palais princier se trouve un passage unique par le biais duquel les princes régnants, à commencer par Petru Cercel, qui a régné entre 1583 et 1584, pouvaient accéder à l’église. Ensuite, ils arrivaient dans un balcon de l’église et descendaient les marches jusqu’au fauteuil princier. Voici dont une innovation architecturale assez atypique pour les églises orthodoxes à retrouver à la Cour princière de Târgovişte. »
En sortant de l’église, on peut apercevoir les ruines du palais princier qui était lui aussi une construction de l’époque de la Renaissance, s’étalant sur trois niveaux. A l’heure actuelle, les seuls à avoir survécu dans une forme identique à celle d’époque sont les celliers, ainsi qu’une partie du rez-de-chaussée. Irina Cârstina :« Les salles étaient nombreuses. Il s’agissait d’espaces où se déroulaient les activités administratives, et l’étage était destiné exclusivement au prince régnant. Tous ces endroits sont facilement visitables via une galerie. Continuant l’itinéraire via ce passage, les touristes peuvent aussi voir la partie la plus ancienne du palais, la Tour de Chindia, qui défend la Cour princière et la ville tout entière, offrant une belle perspective sur les murailles qui entouraient la ville. On peut voir aussi les jardins de la Cour princière, aménagés actuellement sous la forme d’un parc de la ville, et de l’autre côté de la colline, le monastère de Dealu, qui accueille la nécropole princière de la Valachie. »
Pour ce qui est de la Tour de Chindia, la construction initiale a évidemment joué un rôle de défense. Mais son histoire, vraiment intéressante, c’est Irina Cârstina, Muséographe au Musée d’Histoire de Târgovişte qui nous la raconte. « Au 17e siècle, lorsque les invasions ne sont plus aussi fréquentes, cette tour jouait un rôle différent. Toute la vie de la ville était pratiquement organisée autour de cette construction. C’est au sommet de cette tour que montait un soldat avec une trompette et au coucher du soleil, il annonçait la fin des activités diurnes. Pratiquement, tous les négoces, tous les marchands, tous les gens qui sillonnaient la ville étaient obligés de suspendre leur activité. Durant le règne de Matei Basarab, la ville était assez développée et en plus elle passait par une période d’essor ; c’est pourquoi elle était une cible pour les voleurs nuitamment. Ce qui plus est, le risque d’incendie était plus élevé durant la nuit. Au son de la trompette, les portes de la ville se fermaient. C’était une construction imposante qui a même impressionné le prince régnant Gheorghe Bibescu, lors d’une visite au monastère de Dealu. Ce fut en 1847 qu’il ordonna que la tour soit remise à neuf et même rehaussée. Et c’est ainsi que la Cour princière est arrivée à posséder actuellement une tour haute de 27 mètres, à trois étages, avec un escalier en colimaçon. »
Voici autant de raisons de faire une incursion dans l’histoire médiévale de la Roumanie et découvrir cette ancienne capitale valaque, qui se trouve tout près de Bucarest.