Le château de Bran
Arrêtons-nous aujourd’hui dans la belle province vallonnée de Transylvanie, pour regarder de plus près le célèbre château de Bran, l’un des objectifs les plus convoités par les touristes, qu’ils soient roumains ou étrangers. Covid-19 oblige, le château ne s’est rouvert au public que le 5 juin dernier, le temps que les mesures de sécurité sanitaire soient mises en place. Bogdana Balmuș, responsable du bureau de presse du château, nous parle des dernières attractions introduites au bénéfice des visiteurs, depuis que le château a changé de statut, entrant dans le giron de ses anciens propriétaires, et fermant de la sorte la longue parenthèse communiste.
Daniel Onea, 29.07.2020, 13:00
Arrêtons-nous aujourd’hui dans la belle province vallonnée de Transylvanie, pour regarder de plus près le célèbre château de Bran, l’un des objectifs les plus convoités par les touristes, qu’ils soient roumains ou étrangers. Covid-19 oblige, le château ne s’est rouvert au public que le 5 juin dernier, le temps que les mesures de sécurité sanitaire soient mises en place. Bogdana Balmuș, responsable du bureau de presse du château, nous parle des dernières attractions introduites au bénéfice des visiteurs, depuis que le château a changé de statut, entrant dans le giron de ses anciens propriétaires, et fermant de la sorte la longue parenthèse communiste.
En effet, depuis 2009, l’archiduc Dominic de Habsbourg et les archiduchesses Maria-Magdalena Holzhausen et Elisabeth Sandhofer, soit les enfants de la princesse Ileana de Roumanie, ont recouvert la nue-propriété du château de Bran et du domaine attenant, nationalisés en 1948 par le régime communiste. Depuis lors, le château a fait peau neuve.
Débutons notre parcours dans ses jardins, guidés par Bogdana Balmuș : « Le parc est plutôt grand et bien entretenu. Les touristes peuvent se prélasser sur les pelouses pendant la belle saison, et même y organiser leur pique-nique. Le restaurant du château, sis dans les jardins, peut d’ailleurs fournir le nécessaire. En longeant l’allée qui traverse le parc du château, l’on arrive devant l’entrée principale. La première salle, celle des gardes, conserve ses traits austères, à caractère militaire. Deux orifices qui transpercent les murs laissaient passer les cordes qui actionnaient l’échelle mobile, permettant autrefois l’accès à l’intérieur de la vieille forteresse médiévale. Le château de Bran a été érigé en 1377. Mais le système de l’échelle mobile était déjà en fonction avant l’apparition de l’actuelle tour, qui n’a été bâtie qu’en 1622, lorsque l’on avait également fait construire l’escalier d’accès, en pierre sculptée. Une fois franchi le petit passage qui suit, l’on se retrouve dans le vestibule qui donne sur la cour intérieure du château, où un banc invite déjà au repos les visiteurs exténués. »
De là, on arrive au salon de la princesse Ileana, sœur cadette du roi Carol II et tante du roi Michel 1er, le dernier roi de Roumanie. A l’époque médiévale, cette pièce faisait la jonction entre l’entrée du château et la prison.
Bogdana Balmuș : « Après 1920, lorsque la reine Marie prit possession du château, offert à la souveraine par le Conseil municipal de la ville de Brasov en hommage au rôle joué par la reine dans le processus d’union de la Transylvanie avec le royaume de Roumanie, cette pièce est devenue le salon royal du château. Plus tard, sa fille, la princesse Ileana, héritière du château, aménagea la salle de façon à y donner des bals, des réceptions, des réunions de famille. Enfin, nous entrons dans la cour intérieure, sur laquelle donnent les autres chambres du rez-de-chaussée. Voici, par exemple, les cuisines royales. »
Mais parcourir l’ensemble du château est une affaire d’une journée entière, précise Bogdana Balmuș, la responsable du bureau de presse du musée du château : « Des aménagements inédits attendent le visiteur. Au premier étage, par exemple, lorsque nous avons démarré les travaux de réfection de la salle de Conseil, nous y avons découvert un escalier dérobé, taillé dans la roche. Passage étroit, aux allures d’une catacombe, il relie le premier étage au troisième. C’est là que le visiteur découvrira le salon de musique de la reine Marie, où le bien connu compositeur et violoniste George Enesco jouait souvent ses aires, et où la reine Marie invitait encore à se produire la célèbre pianiste Cella Delavrancea. Au 4e étage du château, l’on a aménagé une salle totalement inédite, où 7 personnages du folklore transylvain, 7 sortes d’ogres, présents dans la mythologie populaire de la région, ont élu domicile. Une autre exposition inédite présente au public des instruments de torture médiévaux. Itinérante au départ, elle est devenue une exposition permanente du château de Bran. Cependant, pour pouvoir la visiter, il faut avoir au moins 16 ans. N’oublions pas non plus le « Tunnel du temps », installation interactive, unique en son genre dans le paysage muséal européen. C’est là que vous risquez d’avoir à faire à des personnages du quotidien tout comme à des personnages historiques, ceux qui ont marqué l’histoire, longue de 640 ans, du château de Bran. »
Espérant avoir réussi à susciter vos envies de découvertes médiévales transylvaines, sachez encore que l’eau de vie de la région de Bran bénéficie d’une très bonne réputation, jamais démentie jusqu’à présent. (Trad Ionuţ Jugureanu)