Le musée vivant du monastère d’Agapia
Situé dans le nord-est de la Roumanie, dans le département de Neamt, le monastère d’Agapia a érigé entre 1641 et 1643. Il abrite une communauté monacale typique pour la région. Le complexe du couvent comprend l’enceinte monastique proprement dite avec, au milieu, l’église, entourée du cloître, puis le cimetière, avec son église en bois, et le village qui abrite les moniales, et où l’on retrouve une troisième église. Quant au musée vivant d’Agapia érigé sur place, il s’agit d’un ensemble culturel comprenant une maison monacale typique, ses annexes, ainsi que son jardin et son potager. Le musée constitue l’une des attractions touristiques de premier plan de la zone, ce qui montre bien l’intérêt architectural particulier reflété par l’ensemble de bâtiments qui le composent, notamment de par leur style et par les techniques traditionnelles utilisées aux 18 et 19e siècles par les maçons et les artisans locaux qui l’avaient construit.
Ana-Maria Cononovici, 31.08.2019, 13:07
Situé dans le nord-est de la Roumanie, dans le département de Neamt, le monastère d’Agapia a érigé entre 1641 et 1643. Il abrite une communauté monacale typique pour la région. Le complexe du couvent comprend l’enceinte monastique proprement dite avec, au milieu, l’église, entourée du cloître, puis le cimetière, avec son église en bois, et le village qui abrite les moniales, et où l’on retrouve une troisième église. Quant au musée vivant d’Agapia érigé sur place, il s’agit d’un ensemble culturel comprenant une maison monacale typique, ses annexes, ainsi que son jardin et son potager. Le musée constitue l’une des attractions touristiques de premier plan de la zone, ce qui montre bien l’intérêt architectural particulier reflété par l’ensemble de bâtiments qui le composent, notamment de par leur style et par les techniques traditionnelles utilisées aux 18 et 19e siècles par les maçons et les artisans locaux qui l’avaient construit.
La moniale Maria Giosanu, qui nous a reçus avec sa proverbiale bonne humeur, explique. Ecoutons-la :« Le monastère d’Agapia abrite une vieille, respectable et importante communauté monastique orthodoxe. Jusqu’en 1803, c’était un monastère d’hommes. Ensuite, depuis que les moniales en ont pris possession, il s’agrandit de façon importante. Le village monastique a été fondé voilà un peu plus de cent ans. Il compte plus de cent maisons et à ses débuts, fin 19e, début 20e, il abritait déjà 600 nonnes ».
Maria Giosanu nous parle aussi des origines du Musée vivant. Ecoutons-la :« Au fil du temps, Agapia devient assez connu, surtout à l’étranger, grâce à la notoriété qu’acquiert le peintre Nicolae Grigorescu, celui-là même qui avait peint l’ancienne église, entre 1858 et 1861. A l’époque de son séjour à Agapia, Grigorescu était encore ignoré comme peintre. Il se faisait appeler Nico. Et c’est en partie aux fresques peintes à Agapia qu’il doit sa renommée, devenue par la suite internationale. Car il s’agit d’une peinture d’une beauté à couper le souffle. Et puis l’architecture de l’ensemble monastique d’Agapia est totalement atypique. Les gens conçoivent un monastère comme une église entourée d’un cloître avec, éventuellement, un mur d’enceinte. Or, ici, tout est différent. On se retrouve devant un vrai village du 19e. Et devant l’intérêt des touristes, l’higoumène a décidé d’ouvrir aux visiteurs la maison la plus représentative du village monacal, pour que les gens puissent y pénétrer, voir et comprendre ce qu’est la vie monacale à Agapia. Par ailleurs, le cloître garde son architecture d’origine, celle qui date depuis que le couvent abritait des frères. »
La maison du Musée comprend deux niveaux, qui communiquent entre eux par un escalier intérieur. Le rez-de-chaussée, bâti en pierre brute, est l’originel, ne souffrant que de menues interventions de consolidation. Elevé au début du 18e siècle, l’épaisseur de ses murs approche le mètre. Il est organisé à la fois comme espace d’habitation, qui comporte trois chambres à coucher donnant sur une vestibule d’accès, ainsi que des espaces destinés à entreposer les outils et les aliments, mais aussi comme atelier de poterie, qui fait également office de cuisine. Actuellement, le musée reproduit la vie d’une micro communauté, composée de trois frères : le Vieux, l’ermite, qui vit dans la pièce non chauffée et, enfin, son apprenti, logé dans la pièce dotée d’un poêle à four, qui fait office de cuisine.
Au-dessus, le 2e niveau, construit au 19e siècle, comprend un hall au milieu sur lequel donnent 4 pièces, disposées tout autour. C’est une architecture fonctionnelle typique. Les murs sont recouverts de tapisseries brodées, en laine, parfois confectionnées au sein du monastère, parfois reçues en dot par les jeunes filles devenues moniales par la suite. A l’intérieur, on retrouve d’ailleurs nombre de coffres destinés à l’origine aux trousseaux des mariées, ou encore des tissus brodés, de diverses origines. Vous pourriez même admirer des icônes peintes sur du tissu, voire des lithographies admirables. La galerie photo présente à l’intérieur du musée reprend la vie monacale et les activités caractéristiques du quotidien, ainsi que la vie de la communauté. Un endroit charmant et reposant pour le cœur et l’esprit, bien à l’abri des trépidations de notre temps. Qui s’immisce néanmoins quelque peu, à travers les ateliers de poterie, de boulangerie ou de tisserands, destinés aux enfants. (Trad. Ionut Jugureanu)