La ferme piscicole de Ciocăneşti (sud)
Ici, la nature vit à son propre rythme, les pratiques d’aquaculture sont amicales avec l’environnement, c’est pourquoi la qualité du poisson n’a pas sa pareille, tandis que la biodiversité est de plus en plus riche.
România Internațional, 07.07.2015, 14:39
Ici, la nature vit à son propre rythme, les pratiques d’aquaculture sont amicales avec l’environnement, c’est pourquoi la qualité du poisson n’a pas sa pareille, tandis que la biodiversité est de plus en plus riche.
Plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux, dont 30 espèces protégées au niveau européen et 18 au niveau national y trouvent les meilleurs endroits pour vivre. Tout cela, à la ferme piscicole de Ciocăneşti, au département de Călăraşi du sud du pays, qui a ouvert ses portes à tous les amateurs de nature, qu’ils soient passionnés de pisciculture, d’observation des oiseaux ou de cyclotourisme. A leur intention, un observatoire d’oiseaux a été aménagé, un sentier thématique, qui peut être parcouru à pied ou en vélo, et un centre de visites ont été ouverts. La ferme est un modèle de développement durable des affaires en la matière, de préservation des bénéfices fournis par les zones humides, tels que la biodiversité, la qualité de l’eau, les possibilités de loisirs et pas en dernier lieu, le poisson. Cette ferme multi fonctionnelle fait partie d’un site Natura 2000. L’organisation écologiste WWF Roumanie l’a incluse dans un projet européen et envisage d’élaborer pour cette zone un schéma privé fondé sur l’éco tourisme et l’observation des oiseaux. Ils ont déjà contacté un voyagiste de la région, à même de mettre en place de tels projets à cet endroit. Ainsi, les touristes auront accès à ce coin de paradis et une partie des recettes sera destinée au maintien des services d’environnement, assurés par une gestion durable de la ferme piscicole.
Cristina Munteanu, gestionnaire de projets eaux douces chez WWF Roumanie : « La ferme a 230 ha et une trentaine de bassins, la plupart d’entre eux étant petits, destinés à la reproduction, mais aussi d’autres, plus grands, pour l’élevage du poisson destiné à la consommation. Vu que la superficie des bassins est assez grande, et que la profondeur n’est pas aussi grande, comme dans le cas d’un lac naturel ou artificiel, les oiseaux peuvent arriver plus vite à la nourriture, surtout ceux qui se nourrissent de poisson. L’on rencontre beaucoup d’oiseaux dont le cormoran pygmée, une espèce protégée, et le grand cormoran. On peut y voir beaucoup de hérons, d’aigrettes et d’oiseaux qui ne se nourrissent pas nécessairement de poisson, mais qui y trouvent de la tranquillité, parce qu’en général, la technologie de production ne dérange pas beaucoup. On y retrouve des grèbes, des guiffettes, des fuligules nyroca et des pélicans. Une autre espèce que l’on y rencontre, c’est la loutre, elle aussi protégée au niveau européen, qui y trouve de la nourriture en abondance et y trouve abri dans les berges des canaux. Vu que la ferme est à proximité du Danube, et sur l’autre rive, en Bulgarie, il y a une autre réserve naturelle, Sreberna, le lien entre elles étant très étroit. Il n’y a pas, à Sreberna, d’activité humaine, donc on ne fait pas d’aquaculture, et les oiseaux y sont très tranquilles. Ils nichent en Bulgarie mais viennent en Roumanie pour se nourrir. C’est pourquoi leur nombre est très grand et ils peuvent être observés lorsqu’ils viennent se nourrir de poisson dans les bassins. En ce qui concerne la végétation, on trouve dans la ferme tant des plantes communes, à commencer par les orties et la bourse-à-pasteur, la laîche des sables, jusqu’à des plantes typiques aux zones humides, aux plantes aquatiques – le roseau et les massettes. L’aspect est typique pour les plans d’eau de la lande danubienne. »
Cette ferme peut servir de modèle pour d’autres fermes piscicoles sises le long du Danube inférieur, où, comme à Càlàrasi, on trouve des zones humides de valeur dont les bénéfices vont bien au delà de la production piscicole. (Trad. Ligia Mihaiescu)