Protéger les esturgeons
Les eaux du Danube, les canaux du delta danubien et la mer Noire abritent quatre espèces d’esturgeons: la morue, l’esturgeon étoilé, l’ossetra et le sterlet. La Bulgarie et la Roumanie disposent des seules populations viables d’esturgeons sauvages d’Europe. Ces espèces rares, en voie d’extinction, sont protégées par la loi. Après l’Iran et la Russie, la Roumanie, comptait, à l’époque communiste, parmi les principaux exportateurs de caviar vers le marché occidental. Jusqu’au XIXe siècle, des esturgeons géants migraient vers l’amont du Danube, jusqu’à Vienne et même plus loin. Ils étaient une importante source de nourriture pour bien des communautés de pêcheurs. Les esturgeons étaient par le passé les poissons les plus précieux du bassin inférieur du vieux fleuve. Malheureusement, au bout de longues années de pêche excessive, leurs effectifs ont sensiblement diminué.
România Internațional, 02.07.2015, 13:22
Les eaux du Danube, les canaux du delta danubien et la mer Noire abritent quatre espèces d’esturgeons: la morue, l’esturgeon étoilé, l’ossetra et le sterlet. La Bulgarie et la Roumanie disposent des seules populations viables d’esturgeons sauvages d’Europe. Ces espèces rares, en voie d’extinction, sont protégées par la loi. Après l’Iran et la Russie, la Roumanie, comptait, à l’époque communiste, parmi les principaux exportateurs de caviar vers le marché occidental. Jusqu’au XIXe siècle, des esturgeons géants migraient vers l’amont du Danube, jusqu’à Vienne et même plus loin. Ils étaient une importante source de nourriture pour bien des communautés de pêcheurs. Les esturgeons étaient par le passé les poissons les plus précieux du bassin inférieur du vieux fleuve. Malheureusement, au bout de longues années de pêche excessive, leurs effectifs ont sensiblement diminué.
A présent, 4 espèces d’esturgeons du Danube sont sérieusement menacées de disparition, deux autres, à savoir l’esturgeon européen et l’esturgeon bâtard s’étant déjà éteintes. Les effectifs de ces 4 espèces ne cessent de s’amenuiser. Il y a plusieurs raisons à cela, dont notamment la destruction de leur habitat, l’interruption des trajets de migration et le braconnage. En 2006, les autorités roumaines ont démarré une programme gouvernemental de repeuplement du Danube avec plus de 430 mille alevins. La pêche de l’esturgeon a également été interdite pour une dizaine d’années.
Cela fait plusieurs années déjà que l’Université du Bas Danube de la ville de Galaţi déroule un projet européen visant à la refonte des effectifs d’esturgeons dans le fleuve et dans la mer Noire.
Radu Suciu, chercheur à l’Institut national Le Delta du Danube, de la ville de Tulcea, détaille ce projet : En 2013, nous avons relâché dans le Danube 90 mille esturgeons. Malheureusement, à cette époque-là, nous ne disposions pas d’ alevins d’esturgeons sauvages pour les libérer dans les eaux du fleuve et de la mer Noire. Voilà pourquoi, on a eu recours à des poissons d’élevage. Comme ils étaient âgés de trois ans, on avait des doutes quant à la réussite de leur acclimatation. Pourtant, les tests effectués l’année dernière ont prouvé qu’ils s’étaient bien adaptés aux conditions de vie de la mer Noire. Ils se nourrissent, ont grandi et on a même pu faire une évaluation comparative des alevins d’esturgeons sauvages qui y vivent , et de ceux provenant des fermes d’aquaculture. La conclusion que nous en avons tirée c’est que les alevins d’élevage s’étaient bien adaptés. Nous avons récemment entamé la deuxième étape du repeuplement expérimental. Quelque 45 mille alevins d’ossetra, nés l’année dernière, ont été libérés dans le Danube. Mes collègues de l’Institut National « Lee Delta du Danube », de Tulcea, procèdent à présent au marquage du deuxième lot d’ossetra, avant le relâchement de ces poissons dans un autre endroit du fleuve, déjà établi.
Ce projet a bénéficié de la collaboration de spécialistes des pays riveraine de la mer Noire – Ukraine, Géorgie, Turquie, Bulgarie et Serbie. En septembre prochain, lorsque le projet aura été finalisé, seront élaborés un rapport comportant les résultats et une proposition de réglementation de la sauvegarde des esturgeons. Cette dernière sera soumise aux spécialistes travaillant dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite CITES, à la Direction générale de la Pêche de la Commission européenne et au sein de la Société mondiale de conservation des esturgeons. Une fois validé, le texte se retrouvera parmi les réglementations européennes. (Trad.: Mariana Tudose)