Assurer la connectivité écologique de la faune
Le développement des infrastructures routières et ferroviaires a certes
une importance primordiale pour notre vie de tous les jours, mais cela ne
manque jamais d’impacter le bien-être de la faune qui vit dans l’aréal affecté.
Un réseau dense d’autoroutes et de routes auquel s’ajoute l’expansion vertigineuse
des agglomérations urbaines réduit comme peau de chagrin les domaines vitaux
des animaux sauvages qui s’y trouvent. L’initiative intitulée « Frontières ouvertes pour la faune sauvage des
Carpates », menée par la filiale Maramureş du Fonds mondial pour la
nature Roumanie, en collaboration avec des experts d’Ukraine, de Slovaquie et
de Hongrie, vise à échanger les informations qui servent à assurer la gestion
durable de grands carnivores, ainsi qu’à identifier et à protéger des corridors
écologiques dans les Carpates.
Ștefan Baciu, 15.08.2022, 12:43
Le développement des infrastructures routières et ferroviaires a certes
une importance primordiale pour notre vie de tous les jours, mais cela ne
manque jamais d’impacter le bien-être de la faune qui vit dans l’aréal affecté.
Un réseau dense d’autoroutes et de routes auquel s’ajoute l’expansion vertigineuse
des agglomérations urbaines réduit comme peau de chagrin les domaines vitaux
des animaux sauvages qui s’y trouvent. L’initiative intitulée « Frontières ouvertes pour la faune sauvage des
Carpates », menée par la filiale Maramureş du Fonds mondial pour la
nature Roumanie, en collaboration avec des experts d’Ukraine, de Slovaquie et
de Hongrie, vise à échanger les informations qui servent à assurer la gestion
durable de grands carnivores, ainsi qu’à identifier et à protéger des corridors
écologiques dans les Carpates.
Car, définie comme étant le degré de connexion
entre les divers milieux naturels présents au sein d’un même paysage, au niveau
de leurs composantes, de leur répartition spatiale et de leurs fonctions
écologiques, la connectivité écologique demeure une condition essentielle à la
survie de nombreuses espèces, tant animales que végétales. Actuellement, la
fragmentation du paysage limite considérablement les déplacements des espèces, menacées
ainsi dans leur existence même. Construire dans ce contexte des réseaux
écologiques viables c’est assurer de fait la connectivité écologique et la
sauvegarde de ces espèces dans leur milieu naturel. Aussi, dans le département
de Maramureș, une superficie d’environ 7.000 hectares a été identifiée comme
faisant partie du réseau des corridors écologiques, qui traversent des régions
roumaines, ukrainiennes, slovaques et hongroises.
Alexandra
Puşcaş, responsable du projet « Ouvrir les frontières pour la faune des
Carpates » pour le Fonds mondial pour la nature Roumanie, souligne sur
nos ondes l’importance vitale de ces corridors écologiques: « Ces corridors écologiques constituent des structures paysagères, très
diverses en termes de tailles, de formes et de la végétation présente, mais qui
ont tous pour mission d’assurer la connectivité entre des réservoirs de
biodiversité, offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement,
et à l’accomplissement de leur cycle de vie. Ils peuvent relier, mais sans s’y
limiter, des aires protégées. On peut les assimiler à des routes vertes, empruntées
par les espèces sauvages, indispensables à la survie et au développement de ces
dernières, des routes leur permettant de s’abriter, se nourrir ou s’accoupler. Lorsque
l’on parle de ces corridors écologiques, il faut comprendre leur importance, car
l’on parle de paysages anthropisés, qui se voient affectés par la présence de l’être
humain et de son action. Ces corridors s’avèrent en effet indispensables pour
maintenir la connectivité écologique entre les différents habitats. S’ils n’existaient
pas, l’on pourrait se retrouver avec une surpopulation de certaines espèces
dans certaines aires isolées, ou l’on pourrait encore constater les dégâts
produits par le processus de consanguinité au sein de certaines espèces. Aussi,
dans notre projet, nous allons nous concentrer sur les grands fauves, car ils
rendent très bien compte de l’efficacité de la méthode pour l’ensemble des
espèces sauvages. »
Nous a assuré Alexandra Puşcaş, responsable du projet « Ouvrir les
frontières pour la faune des Carpates » pour le Fonds mondial pour la nature
Roumanie
Les spécialistes ont ainsi identifié 3 corridors écologiques dans la
région de Maramureş. L’un des corridors présents dans cette région est bien le
corridor de Cavnic, qui relie les monts Gutâi aux monts Ţibleş. Il traverse une
ancienne zone minière, où des infrastructures touristiques en cours de
développement le mettent en danger. Le projet « Frontières ouvertes pour la
faune sauvage des Carpates », lancé à l’automne 2019, est développé à travers le
partenariat scellé entre le Fonds mondial pour la nature Roumanie, l’organisation
RakhivEcoTur d’Ukraine, l’administration du parc national hongrois Aggtelek et
SOS BirdLife de Slovaquie. Les participants à la rencontre internationale
récemment accueillie dans la ville de Baia Mare, dans le Maramureş, ont pu
constater l’efficacité des travaux de restauration entrepris dans les zones
destinées à l’alimentation de la faune dans la la forêt de Strâmbu Băiuţ.
(Trad. Ionut Jugureanu)