Quelles sont les régions les plus propres et les plus polluées de Roumanie ?
Voilà les conclusions d’un rapport sur « la qualité de l’air dans les Balkans et en Roumanie », réalisé par la start-up polonaise Airly, chargée d’évaluer la qualité de l’air. Les données récoltées au sujet de la pollution de l’air dans les rues ont aussi été exploitées au printemps dernier par Octavian Berceanu, Commissaire Général de la Garde de l’Environnement, récemment démis de ses fonctions, dans le cadre d’une action de lutte contre la pollution générée par l’incinération de déchets aux alentours de Bucarest.
Ștefan Baciu, 04.10.2021, 08:14
Voilà les conclusions d’un rapport sur « la qualité de l’air dans les Balkans et en Roumanie », réalisé par la start-up polonaise Airly, chargée d’évaluer la qualité de l’air. Les données récoltées au sujet de la pollution de l’air dans les rues ont aussi été exploitées au printemps dernier par Octavian Berceanu, Commissaire Général de la Garde de l’Environnement, récemment démis de ses fonctions, dans le cadre d’une action de lutte contre la pollution générée par l’incinération de déchets aux alentours de Bucarest.
L’incinération de pneus usagés, de câbles ou autres matériaux est devenue monnaie courante dans certaines localités des environs de la capitale. L’objectif ? Que ceux dont les revenus sont faibles récupèrent les métaux pour ensuite les revendre à des centres spécialisés dans la valorisation des déchets. Le renforcement du contrôle au cours des six derniers mois a permis de lutter contre ce phénomène et a conduit à une amélioration de la qualité de l’air.D’autre part, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la qualité de l’air en Roumanie est modérément nocive. Elle se détériore de manière significative en hiver, principalement à cause des systèmes de chauffage, ainsi que des centrales thermiques et des émissions de véhicules.
La semaine dernière, l’OMS a établi des seuils plus stricts pour les principales sources de pollutions atmosphériques, dont les particules en suspension qui sont, chaque année, responsables de sept millions de décès prématurés, surtout dans les pays à plus faible revenu. C’est en 2005 que l’OMS a actualisé pour la première fois les directives internationales en matière de pollution de l’air. Depuis, les données révélant les conséquences de la pollution de l’air sur la santé n’ont fait que se multiplier. C’est pour cette raison que l’OMS a décidé d’abaisser de manière significative tous les seuils de référence, qui concernent principalement les sources de pollution classiques : les particules en suspension, l’ozone, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre et le monoxyde de carbone. Ces nouvelles directives ne sont pas juridiquement contraignantes, mais elles offrent aux états un cadre permettant de protéger leur population.La Roumanie est aussi surveillée par la Commission Européenne sur la question de la qualité de l’air. L’année dernière, la Commission a adressé une lettre au gouvernement roumain, lui demandant, entre autres, de sensibiliser sa population et d’effectuer des rapports sur la pollution de l’air.
La Commission a souligné que la Roumanie n’avait pas réussi à respecter les seuils imposés pour le dioxyde d’azote dans les villes de Bucarest, Brasov, Iasi, Cluj-Napoca et Timisoara, et qu’elle n’avait pas non plus pris les mesures nécessaires pour réduire les périodes au cours desquelles ces seuils avaient été dépassés. Les particules en suspensions (PM10) peuvent provoquer de l’asthme, des infections cardiovasculaires, des cancers du poumons et être à l’origine de décès prématurés. Selon une étude menée par l’Alliance Européenne de la Santé Publique, Bucarest se trouve au second rang des villes de l’Union Européenne ayant les dépenses de santé les plus élevées dues à la pollution (décès prématurés, arrêts maladie et absences au travail). On estime que chaque année, un bucarestois perd environ 3000 euros à cause de la pollution atmosphérique, alors que la moyenne européenne est de 1250 euros. (Charlotte
Fromenteaud)