Le tri sélectif des déchets, pour l’instant : rien que de bonnes intentions
La loi de la gestion des déchets non-dangereux compostables est désormais en vigueur en Roumanie (le 20 février 2021). Elle oblige les pouvoirs locaux à mettre en place le tri sélectif des déchets biodégradables et à élargir la collecte sélective des bio-déchets en milieu urbain. De nouvelles normes techniques sont introduites par cette loi, alors que d’un point de vue pratique elle s’est traduite par la création de toute une infrastructure de collecte sélective, qui n’est offerte ni par les autorités locales ni par les compagnies actives dans le domaine. Par exemple, dans une tentative de s’adapter en quelque sorte à la nouvelle législation, une étiquette a été collée sur les conteneurs de déchets du 6e secteur de la capitale roumaine, Bucarest, pour préciser qu’ils contiennent des déchets humides. Mais des conteneurs pour le tri sélectif des déchets en papiers, en métal ou en plastique, n’ont pas été livrés aux Associations de copropriétaires ou aux compagnies.
Ștefan Baciu, 22.02.2021, 15:55
La loi de la gestion des déchets non-dangereux compostables est désormais en vigueur en Roumanie (le 20 février 2021). Elle oblige les pouvoirs locaux à mettre en place le tri sélectif des déchets biodégradables et à élargir la collecte sélective des bio-déchets en milieu urbain. De nouvelles normes techniques sont introduites par cette loi, alors que d’un point de vue pratique elle s’est traduite par la création de toute une infrastructure de collecte sélective, qui n’est offerte ni par les autorités locales ni par les compagnies actives dans le domaine. Par exemple, dans une tentative de s’adapter en quelque sorte à la nouvelle législation, une étiquette a été collée sur les conteneurs de déchets du 6e secteur de la capitale roumaine, Bucarest, pour préciser qu’ils contiennent des déchets humides. Mais des conteneurs pour le tri sélectif des déchets en papiers, en métal ou en plastique, n’ont pas été livrés aux Associations de copropriétaires ou aux compagnies.
Selon les données officielles, à l’heure où l’on parle, seulement 14% des déchets collectés en Roumanie sont recyclés. Qui plus est, depuis son adhésion à l’UE, en 2007, le pays n’a pas réussi, à ce jour, à trouver une solution pour les décharges publiques où finissent tous les types de déchets confondus. A Bucarest, par exemple, où le tri sélectif n’a pas été encouragé par les autorités, les habitants animés par l’esprit citoyen et soucieux de l’environnement sont obligés à parcourir de grandes distances pour déposer séparément leurs déchets en papier, plastique ou métal, pour qu’ils soient recyclés.
Toujours selon les statistiques, seulement 20% du total des déchets produits par la population devrait se retrouver dans les décharges publiques, alors que le reste de 80% consiste, en proportions égales, de déchets recyclables secs – plastic, papier, verre, carton, métal – et de déchets biodégradables. Malheureusement, la Roumanie est aussi championne du gaspillage alimentaire, avec 24% de la nourriture préparée arrivant à la poubelle, tout comme 24% des fruits achetés, 21% des légumes et 20% du pain. Sur cette toile de fond, les représentants du ministère de l’Environnement, ceux de la Municipalité de la capitale et des mairies des 6 secteurs de Bucarest se sont réunis en février pour analyser la collecte de déchets.
A l’issue des discussions, le maire général de Bucarest, Nicuşor Dan, a fait savoir que les autorités locales avaient abouti à une « vision commune » de la manière dont il faut traiter le problème des déchets, et du tri sélectif. Vu que la gestion des déchets a été « longuement ajournée », une nouvelle stratégie et un nouveau plan d’action seront mis sur pied. De même, une association qui s’occupera du développement intercommunautaire verra le jour, a promis le maire général de Bucarest. Sa mission sera de mettre en place la stratégie de collecte et de traitement séparés des déchets de la capitale. Pour ce faire, elle se servira des fonds européens de l’exercice 2014-2020, qui étaient disponibles depuis déjà 2014, mais qui n’ont pas été utilisés, a conclu Nicuşor Dan, l’édile en chef de Bucarest. (Trad. Valentina Beleavski)