Rivières de montagne protégées
Le gouvernement a dressé la liste de ces cours d’eau dans le contexte des efforts pour clore la procédure d’infraction ouverte en 2015 par la Commission européenne. En cause : 27 mini centrales hydrauliques sises dans des aires protégées et qui auraient détruit les écosystèmes présents dans plusieurs rivières de montagne. Les écologistes contestent toutefois cette décision et attirent l’attention que cet acte règlementaire continuera de permettre la destruction irréversible de la nature.
România Internațional, 26.03.2020, 17:38
Le gouvernement a dressé la liste de ces cours d’eau dans le contexte des efforts pour clore la procédure d’infraction ouverte en 2015 par la Commission européenne. En cause : 27 mini centrales hydrauliques sises dans des aires protégées et qui auraient détruit les écosystèmes présents dans plusieurs rivières de montagne. Les écologistes contestent toutefois cette décision et attirent l’attention que cet acte règlementaire continuera de permettre la destruction irréversible de la nature.
Diana Cosmoiu, coordinatrice nationale de politiques publiques chez WWF Roumanie, explique :« Théoriquement, à partir de 1500 m d’altitude et au-delà, pour quelques sections de rivières, qui totalisent moins de 1% des rivières roumaines, des régularisations, des constructions hydro énergétiques ou d’autres activités à impact sur l’eau ne pourront plus être réalisées. Le problème, c’est de savoir qu’est-ce qui va se passer pour les autres, celles qui sont à moins de 1500 m d’altitude, et qui sont des rivières de valeur. Selon nous, cet acte règlementaire, longuement attendu, aurait dû protéger tous les secteurs de rivières encore en bonne santé. Il s’agit des secteurs de rivières dépourvus de digues, qui ne sont pas barrés, sont sis dans des aires naturelles protégées, en bon état écologique ou en très bon état de ce même point de vue, ou même des secteurs de rivières abritant des habitats piscicoles naturels. Il ne s’agit pas seulement des secteurs situés à plus de 1500 m d’altitude, mais de l’ensemble du territoire du pays. Voilà un peu ce que nous aurions souhaité de cet acte règlementaire… »L’arrêté gouvernemental n’est pas une nouveauté pour les activistes d’environnement.
Entre 2010 et 2013, il y a eu une vague d’approbations et de constructions de mini centrales hydrauliques sur les rivières de montagne. A ce moment-là, WWF Roumanie a lancé une campagne d’information publique et a demandé aux autorités d’environnement de rédiger un acte règlementaire, qui aurait dû fixer des zones de non-intervention, mais aussi des zones où seules quelques activités devaient être permises, les zones-tampon. A cette époque-là, plus de 500 mini centrales hydrauliques attendaient l’aval des autorités pour être construites ou pour fonctionner. Plus d’un quart étaient dans des aires protégées ou aux confins de ces aires.
Les écologistes exigent que les dispositions légales en vigueur soient complétées de manière à ce que les restrictions s’appliquent aussi aux secteurs de rivières du réseau Natura 2000 et d’autres types d’aires naturelles protégées, ainsi qu’aux secteurs de rivières qui constituent des habitats piscicoles naturels. Ils demandent également que le critère de l’altitude supérieure à 1500 m soit supprimé. (Trad. Ligia)