Le vélo-cargo au secours du recyclage
Pourtant, un système de tri sélectif cohérent et fonctionnel tarde à être institué à l’échelle nationale. Selon les chiffres d’Eurostat, l’office statistique des communautés européennes, la Roumanie ne fait recycler actuellement qu’1% des déchets ménagers, alors que l’objectif est de 50% à l’horizon 2050. Sur cette toile de fond, plusieurs ONGs et associations ont mis sur pied des projets visant à mieux collecter ces déchets mais aussi à sensibiliser la population. Car, c’est surtout l’information qui manque au sein de la population, une formation bien claire en la matière, sans compter l’infrastructure et la législation déficitaire.
România Internațional, 22.12.2014, 15:23
Pourtant, un système de tri sélectif cohérent et fonctionnel tarde à être institué à l’échelle nationale. Selon les chiffres d’Eurostat, l’office statistique des communautés européennes, la Roumanie ne fait recycler actuellement qu’1% des déchets ménagers, alors que l’objectif est de 50% à l’horizon 2050. Sur cette toile de fond, plusieurs ONGs et associations ont mis sur pied des projets visant à mieux collecter ces déchets mais aussi à sensibiliser la population. Car, c’est surtout l’information qui manque au sein de la population, une formation bien claire en la matière, sans compter l’infrastructure et la législation déficitaire.
Le projet « Recicleta » – « Recyclette » – vient apporter une bouffée d’air frais en ce sens. Et il ne s’agit d’aucun jeu de mots – l’empreinte carbone en est zéro. La « Recyclette » assure la collecte des déchets papier et carton des compagnies et des entreprises de la capitale roumaine, grâce à des vélos-cargo menés par des personnes défavorisées, ayant ainsi l’occasion d’exercer un travail rémunéré.
Voici les explications de Teia Gavrilescu, fondatrice et directrice de l’organisation « Viitor Plus » – « Avenir Plus »:« C’est pour la première fois que le vélo-cargo fait son apparition sur le marché roumain. Au début, nous avons utilisé de tels véhicules d’occasion importés de France, parce qu’en Roumanie on n’en produit pas. Le vélo-cargo est une variété de bicyclette assez spéciale, parce qu’elle comporte un coffre arrière, dont le volume est d’un mètre cube. On peut transporter toute sorte de marchandises avec, mais nous avons choisi les déchets papier. Au départ, nous avons délimité une zone-pilote, de sorte que les distances parcourues ne soient pas trop grandes. Les quantités de déchets n’étaient pas non plus importantes et elles étaient entreposées, par la suite, dans un point de collecte dit de transit – c’était une sorte de caravane avec une capacité totale de une à deux tonnes de déchets. Les personnes qui travaillent avec ces vélo-cargos sont en difficulté. Prenez Alex, par exemple. Il est le plus ancien dans ce programme – il a cinq enfants et il le seul à travailler dans sa famille. Ce projet est son premier emploi stable, en CDI. C’est là une partie de la dimension sociale de la « Recyclette », car, après, le projet non seulement ne pollue pas, à son tour la ville – car il n’utilise pas des carburants, mais il représente une solution réelle, viable, pour le tri sélectif à Bucarest. Nous ne collectons à présent que le papier, un déchet des plus sensibles. En Roumanie, nous avons un gros problème avec le défrichage et le rétrécissement des forêts sur des espaces de plus en plus importants. Recycler le papier est une des solutions à cette situation, car une tonne de papier collecté sauve une quinzaine d’arbres. La « Recyclette » a collecté jusqu’à présent plus de 230 tonnes de déchets papier et carton ».
Un exploit qui a été distingué du prix du meilleur projet européen d’environnement en 2013, dans le cadre d’une compétition organisée par la Banque européenne d’investissements.