Nouvelle Turquie
Une nouvelle Turquie est en train d’émerger aux portes de l’Europe. Elle surgit de cette masse de fumée et d’interrogations que fut le putsch militaire avorté de la nuit du 15 au 16 juillet 2016. Dans l’est du Vieux Continent, cet événement a très vite relégué l’attentat de Nice au second plan. Le coup d’Etat manqué, les prises de position et les mesures ultérieures des responsables turcs se sont fait la part belle dans les médias de la région et le traitement de l’information a été plutôt alarmiste, la presse roumaine n’y faisant pas exception. Et pour cause, la Turquie est quasiment voisine à la Roumanie, un partenaire commercial de poids, l’allié otanien le plus important de la région, sur lequel Bucarest compte pour mettre en œuvre ses projets sécuritaires à la mer Noire. Toutefois, ces projets restent-ils d’actualité, dans ces nouvelles conditions, alors qu’Ankara hausse le ton face notamment aux Etats-Unis ? Quelles conséquences de cette crise pour la Roumanie et sa région ? En fin de compte, la situation est-elle si « délicate », voire « grave », voire même « apocalyptique », comme les médias la présentent ?
Andrei Popov, 20.07.2016, 19:29
Une nouvelle Turquie est en train d’émerger aux portes de l’Europe. Elle surgit de cette masse de fumée et d’interrogations que fut le putsch militaire avorté de la nuit du 15 au 16 juillet 2016. Dans l’est du Vieux Continent, cet événement a très vite relégué l’attentat de Nice au second plan. Le coup d’Etat manqué, les prises de position et les mesures ultérieures des responsables turcs se sont fait la part belle dans les médias de la région et le traitement de l’information a été plutôt alarmiste, la presse roumaine n’y faisant pas exception. Et pour cause, la Turquie est quasiment voisine à la Roumanie, un partenaire commercial de poids, l’allié otanien le plus important de la région, sur lequel Bucarest compte pour mettre en œuvre ses projets sécuritaires à la mer Noire. Toutefois, ces projets restent-ils d’actualité, dans ces nouvelles conditions, alors qu’Ankara hausse le ton face notamment aux Etats-Unis ? Quelles conséquences de cette crise pour la Roumanie et sa région ? En fin de compte, la situation est-elle si « délicate », voire « grave », voire même « apocalyptique », comme les médias la présentent ?
Pistes de réflexion avec deux spécialistes des relations internationales — Stefan Popescu, chargé de cours associé à l’Ecole d’études politiques et administratives de Bucarest, et, par téléphone, Sergiu Miscoiu, maître de conférence à la Faculté d’études européennes de l’Université Babes-Bolyai de Cluj, dans le centre ouest de la Roumanie.