A la Une de la presse roumaine 31.01.2013
Le nouveau rapport du Mécanisme de coopération et de vérification en matière de justice, et surtout une des affirmations qui y sont faites, est le sujet le plus amplement commenté dans la presse roumaine du jour.
România Internațional, 31.01.2013, 13:35
Le nouveau rapport du Mécanisme de coopération et de vérification en matière de justice, et surtout une des affirmations qui y sont faites, est le sujet le plus amplement commenté dans la presse roumaine du jour.
Il donne d’ailleurs la une de România liberă, qui titre : « La Commission européenne demande à la Roumanie des mesures contre l’intimidation de la justice par l’intermédiaire de la presse ». La Commission constate que sept sur les dix recommandations du précédent rapport ont été mises en application par le gouvernement roumain, mais « les engagements concernant l’indépendance du système judiciaire et concernant la réponse aux décisions en matière d’intégrité n’ont pas été de remplis de manière appropriée ».
En première, la Commission attire l’attention sur « les campagnes médiatiques de harcèlement » et les pressions exercées par les médias sur le système judiciaire et exige « la révision des normes » en matière de liberté de la presse, lit-on dans România liberă. La Justice n’est pas libérée de pressions de la part du politique ; Bruxelles recommande à la classe politique de ne plus miner la crédibilité des magistrats – c’est ce que Evenimentul zilei a retenu du Rapport MCV.
Le Rapport est aussi à la une de Jurnalul naţional, qui estime que « le Rapport MCV semble écrit comme une dictée : celui qui l’a écrit a eu l’oreille rivée aux « voix les plus stridentes du «băsisme » – mot inventé, venant du nom du président de la République, Traian Băsescu. Même pour l’éditorial de Adevărul, la mention de la presse en tant que facteur de pression sur la Justice constitue la plus grande surprise du Rapport. Plus tranchant, Adevărul titre : « la presse a harcelé la Justice ». Un nouveau rapport de la Commission européenne est attendu avant la fin de l’année ; le journal présente également les points que celui-ci visera.
Comment voit-on de Roumanie le rapport en matière de Justice ? România liberă synthétise ainsi les réactions : « La Commission européenne a le droit de mettre la Roumanie au coin ou au contraire, le texte est une attaque à l’adresse du pays, et les officiels de l’UE sont mal informés ».
Les hommes politiques roumains interprètent chacun le contenu suivant son orientation politique. Ainsi, Evenimentul zilei croit savoir que Crin Antonescu, co-président de l’USL, au pouvoir en Roumanie, ne l’a pas lu, Victor Ponta l’a critiqué, et les leaders de l’Opposition ont trouvé un prétexte pour attaquer le gouvernement ». Elena Udrea, du PDL, d’opposition, considère que c’est le rapport le plus négatif depuis l’entrée du pays dans l’Union européenne. « Ce qui est, en grande mesure, alarmant dans le rapport de la Commission européenne, porte sur la liberté d’expression ». « Muselière pour la presse ? » s’interroge Jurnalul naţional. Il est admis que la presse peut critiquer le gouvernement, et le Parlement. Pourquoi pas la Justice ?, se demande le quotidien cité.
L’absence de certains médicaments de chimiothérapie du marché roumain fait un grand débat en Roumanie et préoccupe Evenimentul zilei, qui lui consacre deux pages : « Les personnes atteintes de cancers, obligées de faire du trafic de médicaments chimio thérapeutiques ». Chacun se débrouille comme il peut, c’est la conclusion de ce reportage; les médicaments oncologiques se vendent comme des petits pains sur Internet, apprend-on dans ce journal. Le ministre de la Santé affirme, lui, que le dépôt de médicaments du ministère dispose déjà de 14 des 18 médicaments en question, et qu’ils ne sont pas arrivés aux patients « par manque de communication ».