La semaine du 29 mai au 4 juin 2023
Mihai Pelin, 04.06.2023, 14:06
La
capitale de la République de Moldova, Chișinău, a accueilli le 2e sommet de la
Communauté politique européenne
Jeudi dernier, dans le cadre du 2e sommet de la
Communauté politique européenne, le
président roumain, Klaus Iohannis, a de nouveau parlé de l’importance de
soutenir l’Ukraine, car le pays est toujours la cible des attaques
« impitoyables » de la Russie. Le chef de l’Etat roumain a aussi
déclaré que le sommet accueilli par la République de Moldova illustrait la
vocation européenne de l’Etat et reflétait ses efforts pour réformer afin de
pouvoir adhérer à l’Union Européenne. L’événement constitue aussi la preuve que
tous les yeux sont actuellement rivés sur l’Est et sur la région de la Mer
Noire. Klaus Iohannis a salué la présence au sommet du président ukrainien
Volodymyr Zelensky. Selon le dirigeant de Bucarest, le renforcement de la
République de Moldova est équivalent au renforcement de la résilience
stratégique de l’Europe. Une
cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement européens se sont réunis en
République de Moldova, accueillis par la présidente moldave Maia Sandu. Elle a
précisé que la présence des dirigeants européens était une preuve claire que la
Moldova n’est pas seule. La Commission européenne était représentée en la personne de sa présidente,
Ursula von der Leyen, ainsi que par le chef de la diplomatie, Josep Borrell.
Les dirigeants ont discuté de la sécurité et de la paix, ainsi que du
développement des relations économiques et sociales dans l’espace européen,
mais aussi de la guerre en Ukraine. La Communauté politique européenne est une plateforme
intergouvernementale de débat et de coordination politique des Etats européens
qui se donne pour mission de promouvoir le dialogue et la coopération dans
l’approche des questions d’intérêt commun et de renforcer la sécurité, la
stabilité et la prospérité du continent européen. La première réunion de la
Communauté politique européenne a eu lieu en octobre 2022 à Prague.
La grève générale se poursuit dans le secteur de l’éducation
La grève dans le
secteur de l’Education se poursuivra, après le week-end prolongé de la
Pentecôte orthodoxe, ont fait savoir les représentants syndicaux à la suite des
dernières négociations de jeudi avec l’Exécutif. Ce dernier vient tout juste
d’adopter une ordonnance d’urgence entérinant l’augmentation des salaires des
personnels enseignent et non-enseignent, respectivement de 200 et de 80 euros
brut. Les syndicats considèrent cette mesure insuffisante et rejettent
en même temps la proposition du gouvernement d’introduire progressivement des
augmentations de salaire dans un délai maximum de 3 ans à compter de l’entrée
en vigueur de la nouvelle loi salariale. Selon les autorités, dans la future
grille de salaire, le salaire de l’enseignant débutant sera calculé sur la base
du salaire moyen brut roumain et représentera le point de référence de la
grille salariale dans l’Education. Le président Klaus Iohannis a exprimé son souhait
de voir les enseignants retourner en cours mardi. Il a demandé aux enseignants
de ne pas compliquer davantage les examens nationaux. Outre la grève,
d’importantes manifestations ont eu lieu ces derniers jours, dans la capitale
ainsi que dans de nombreuses villes de Roumanie. De leur côté, les syndicats
réclament une augmentation de 25 % des revenus de tous les salariés du secteur,
et exigent de fixer à environ 800 euros brut le salaire d’un professeur
débutant. Rappelons que les salariés de l’enseignement ont entamé une grève
générale le 22 mai dernier, mécontents du niveau des salaires et des conditions
de travail dans le secteur.
Manifestations en Roumanie
Les salariés du secteur pénitentiaire
se sont joint à ceux de l’Education, entamant à leur tour une grève générale. Ils
refusent le report de l’âge de départ à la retraite désormais fixé à 65 ans, arguant
que l’espérance de vie des salariés du secteur est de 62 ans. Mercredi,
certains ont reporté le démarrage de l’activité, afin d’exprimer leur
mécontentement concernant le niveau des salaires et les conditions de travail.
De leur côté, les greffiers ont annoncé qu’ils se joindraient aux
manifestations organisées par les autres catégories de fonctionnaires. Tous
critiquent le report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans, y compris pour
le personnel auxiliaire des tribunaux. Lundi, à Bucarest, des centaines d’employés
des Chemins de fer ont eux aussi organisé une manifestation. Ils ont dénoncé la dégradation des
conditions de travail et le fait que les salaires au sein de la compagnie
ferroviaire CFR Călători ne soient pas assez élevés pour encourager la performance
et l’efficacité de ses employés. Des représentants
syndicaux du secteur médical se sont également joint aux mouvements de
protestation. Leurs réclamations portent sur l’application des dispositions de
la loi sur les salaires à tous les salariés, l’octroi de chèques vacances et la
modification du système de calcul des indemnités, des gardes et des indemnités
alimentaires.
Les régimes spéciaux de
retraite, sous la loupe des députés.
Les députés roumains sont en train d’examiner le projet de loi sur la
réforme des régimes spéciaux de retraite qui s’appliquent surtout aux
magistrats et aux employés des structures en charge de la défense et de la sécurité nationale. La réforme dans le
domaine est un objectif assumé dans le cadre du Plan National de Relance et de
Résilience. L’Union Sauvez la Roumanie, un parti de l’opposition, a toujours
plaidé pour la suppression des régimes spéciaux de retraite. Le projet de loi a
été amendé par les partis de la coalition, à savoir le PSD (Parti
Sociale-Démocrate), le PNL (Parti National Libéral) et l’UDMR (Union Démocrate
Magyare de Roumanie) avant d’être envoyé à la Chambre des députés. Selon les
amendements, l’âge standard de départ à la retraite sera corrélé au système
public des retraites, afin d’éliminer les régimes d’exceptions. C’est-à-dire,
pour les diplomates et le personnel auxiliaire des tribunaux, l’âge de la
retraite passera à 65 ans. La base de calcul des régimes spéciaux de retraite
est également modifiée afin qu’ils soient alignés sur le système public des
retraites. Actuellement, le montant des régimes spéciaux de retraite est
calculé en fonction des revenus des 12 derniers mois d’activité d’une personne.
Selon le nouveau projet, cette période passera progressivement à 300 mois. Qui plus est, aucun régime spécial
de retraite ne dépassera les revenus obtenus pendant la période d’activité.
Sans surprise, le Conseil supérieur de la magistrature a critiqué le projet des
régimes spéciaux de retraites. Il a averti qu’une augmentation trop rapide de
l’âge du départ à la retraite pour les juges et les procureurs pourrait
entraîner la sortie du système de plus de 1 500 magistrats. (Trad : Andra
Juganaru & Charlotte Fromenteaud)