La semaine du 15 au 21 mai
Le président Klaus Iohannis a participé au Sommet du
Conseil de l’Europe
Daniela Budu, 21.05.2023, 12:27
Le président Klaus Iohannis a participé au Sommet du
Conseil de l’Europe
Le chef de l’Etat roumain, Klaus
Iohannis, a participé mardi et mercredi au quatrième Sommet du Conseil de
l’Europe, qui s’est tenu à Reykjavik, en Islande, avec le but précis d’afficher
une unité européenne. Sous le slogan « Unis autour de nos valeurs, unis
pour l’Europe » la réunion a mis les projecteurs sur le contexte créé par
la guerre en Ukraine. L’occasion pour le chef de l’Etat roumain de réaffirmer
que les pays démocratiques soutiennent l’Ukraine et ses citoyens. « La guerre en Ukraine est une attaque
aux valeurs et aux principes communs. Mais, cette crise, la plus sévère depuis
la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous a poussés à rester unis et
déterminés à défendre notre mode de vie démocratique », a ajouté le dirigeant
de Bucarest.
Et c’est toujours à Reykjavik qu’il a
présidé, aux côtés du premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, la table
ronde « Protéger la démocratie en
des temps difficiles – risques, résilience et réengagement », précisant
que, ces dernières années, le continent a dû relever de nombreux défis, à
commencer par la lutte contre la pandémie de Covid-19, jusqu’à une vague
massive de désinformation qui a permis au nationalisme exacerbé de refaire
surface. Klaus Iohannis :
« Les discours qui incitent à la haine,
notamment sur les réseaux sociaux, la désinformation, la manipulation, la
violence envers les journalistes, les influences malignes – ce ne sont que
quelques exemples des effets de ces crises sur l’Europe entière. Les valeurs
démocratiques, l’espace civique, la liberté de la presse, la diversité et la
démocratie libérale – toutes sont en train de subir des pressions sur le
continent européen. »
Pour Bucarest, cette participation au
Sommet en Islande a eu une signification à part, étant donné que cette année la
Roumanie marque ses 30 ans d’adhésion en tant que membre de pleins droits au
Conseil de l’Europe.
Un Forum sur la sécurité à Bucarest
Les conséquences de la guerre en Ukraine ont également fait
débat, cette semaine, à Bucarest, dans le cadre du Forum de sécurité dans la
région de la mer Noire et des Balkans. A cette occasion, le Premier ministre
roumain, Nicolae Ciucă, a plaidé pour le renforcement de la présence de l’OTAN
dans la région de la mer Noire, où, à cause des menaces de Moscou, les libertés
de circulation maritime et aérienne sont mises en danger. Les responsables
présents à l’événement se sont accordés sur le fait que tous les pays libres et
démocrates devaient s’impliquer dans la reconstruction de l’Ukraine après la
guerre, ce qui pourrait se traduire aussi par une éventuelle reconstruction de
la République de Moldavie voisine. Présent au Forum de Bucarest, le chef du Législatif
moldave, Igor Grosu, a mis en lumière la dynamique des réformes assumées par
son pays et a exprimé son espoir que l’UE donne, d’ici la fin de l’année, son
feu vert au démarrage du processus d’adhésion. Il a aussi salué l’aide
constante que la Roumanie a offerte à Chisinau, aspect confirmé aussi par le Premier
ministre moldave, Dorin Recean, lui aussi présent au forum.
Grève générale dans l’enseignement roumain
En Roumanie, les syndicats de l’Education nationale ont
décidé de déclencher la grève générale à compter du lundi 22 mai, après avoir
déjà observé une grève d’avertissement de deux heures, ce mercredi. Ils
dénoncent l’échec des négociations avec les responsables de Bucarest, qui n’ont
pas abouti sur des solutions à leurs revendications. Mécontents de vivre avec
des revenus compris entre 2000 et 2600 lei par mois (environ 400 – 520 euros),
les professeurs roumains demandent d’urgence un meilleur positionnement de
leurs postes dans la future grille unique des salaires dans le secteur public.
Estimant que le salaire d’un enseignant doit refléter son importance au sein de
la société, ils demandent que leurs revenus soient différenciés en fonction des
études effectuées, de l’ancienneté et du niveau hiérarchique. Il faut aussi que
les salaires soient alignés annuellement sur le taux d’inflation, estiment-ils
encore. Les syndicats demandent aussi le paiement des heures supplémentaire
déjà effectuées par le personnel didactique et non-didactique, ainsi que des
investissements annuels dans l’Education nationale, afin d’améliorer la
dotation des écoles et leurs infrastructures.
De son côté, la ministre de l’Education, Ligia Deca,
estime que la structure de l’année scolaire en cours et le processus
éducationnel ne devraient aucunement être mis en danger par ces protestations et
promet de lutter pour des salaires décents pour les professeurs, ainsi que pour
un bon déroulement des cours et des examens.
Lundi, jour de grève générale, le Sénat de Bucarest
donnera son vote final aux nouvelles lois sur l’Education, en tant que chambre
décisionnelle.
Les prévisions économiques du printemps
Selon les prévisions les plus récentes de la Commission
Européenne, la Roumanie s’enorgueillit d’une des meilleures croissances
économiques de cette année, par rapport aux autres Etats-membres de l’Union,
ainsi que d’un taux de chômage à la baisse. Plus encore, l’économie roumaine
est stable et en voie de récupération, notamment grâce à la réduction des
tarifs de l’énergie, mais aussi compte tenu de la consommation et des
investissements. Concrètement, pour la Roumanie, la CE table sur une croissance
de 3,2 % du PIB cette année et de 3,5 % l’année prochaine. Quant à l’inflation,
qui était de 12 % l’année dernière, elle devrait baisser à un seul chiffre
cette année. La CE prévoit également un taux de chômage de 5,4 % en 2023 et de
5,1 % en 2024. Enfin, elle s’attend aussi à une baisse du déficit budgétaire de
la Roumanie en dessous de la moyenne européenne, soit 4,7 % cette année et
environ 4,4 % l’année prochaine.
75 ans de relations diplomatiques entre la Roumanie et
Israël
Cette semaine encore le Parlement de Bucarest a marqué,
par une séance solennelle, les 75 ans de relations diplomatiques entre la
Roumanie et l’Etat d’Israël. Pour la première fois, un président du Parlement
israélien a tenu un discours devant les sénateurs et députés de Roumanie. Amir
Ohana a souligné les liens profonds qui existent entre les deux pays et le fait
que, ces 75 dernières années, les relations bilatérales ont été renforcées dans
plusieurs domaines, tels la technologie, le tourisme ou l’économie. Il a aussi
apprécié le fait que la Roumanie a été le seul pays de l’ancien bloc communiste
à ne pas interrompre les relations diplomatiques avec son pays, bien que l’Etat
d’Israël se soit trouvé en permanence dans un milieu hostile. A son tour, la
présidente par intérim du Sénat de Bucarest, Alina Gorghiu, a souligné que la
Roumanie était un exemple régional en matière de lutte contre l’antisémitisme
et aussi concernant le processus d’assumer la responsabilité de l’Holocauste.
De même, le président de la Chambre de députés de Roumanie, Marcel Ciolacu, a
mis en évidence la relation spéciale entre les deux pays, fondée sur la
tradition, l’amitié et le respect réciproque. Des membres du gouvernement
étaient également présents à cette réunion solennelle du Parlement de Bucarest,
ainsi que des diplomates accrédités à Bucarest et des représentants de la
communauté juive de Roumanie. (Trad. Valentina Beleavski)