La semaine du 10 au 16 octobre 2022
La Roumanie et
l’Espace Schengen
Roxana Vasile, 16.10.2022, 12:03
La Roumanie et
l’Espace Schengen
La question de l’adhésion de la Roumanie à l’Espace
Schengen a été remise sur le tapis dans le contexte de la visite de mercredi, à
Brasov, du premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Les Pays Bas sont restés
le seul pays européen encore réticent à l’entrée de la Roumanie dans l’Espace
de libre circulation. Depuis 2011, année où Bucarest a réussi à répondre à tous
les critères techniques censés lui permettre de pousser la porte de l’Espace
Schengen, plusieurs pays s’y sont opposés. Cependant, à l’heure actuelle, seuls
les Pays-Bas restent campés sur leurs positions. « Nous n’avons rien
contre l’adhésion de Bucarest à l’Espace européen de libre circulation, une
fois que votre Justice est réformée et l’état de droit, respecté » a fait
savoir le responsable néerlandais. L’échec n’est pas une option, a pour sa part
affirmé le président roumain, Klaus Iohannis, en parlant du processus
d’adhésion à Schengen. En attendant, des experts de la Commission Européenne
ont visité cette semaine la Roumanie et vérifier la manière dont la police des
frontières fait son devoir, les politiques d’asile et de rapatriement et le
respect par la loi roumaine des normes de libre circulation au sein de l’UE.
Une fois membre Schengen, la Roumanie pourra permettre à ses citoyens et aux
marchandises de circuler librement sans contrôles aux frontières intérieures,
ce qui facilitera les échanges touristiques et commerciaux, tout en multipliant
les opportunités d’affaires.
Bucarest condamne
l’escalade des violences en Ukraine
La Russie a lancé cette semaine des attaques missiles
contre des infrastructures civiles en Ukraine, faisant des morts et des blessés
dans plusieurs provinces du pays. Cette escalade des violences sert de
représailles à la Russie suite à la destruction partielle samedi, du pont de
Crimée, construit par les Russes en 2014 pour relier à la péninsule au
continent. Dans un message sur Twitter, Klaus Iohannis a sévèrement condamné
les bombardements. « Les crimes de guerre perpétrés contre les innocents
doivent cesser » a-t-il martelé, avant de réitérer le soutien de Bucarest
aux efforts de Kiev pour lutter contre Moscou. Pour sa part, le chef de la
diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a annoncé que le personnel diplomatique
roumain de Kiev était sain et sauf après qu’un missile russe a frappé à
seulement 850 mètres des locaux de l’ambassade.
La France renforce
sa présence militaire en Roumanie
La France déploiera en Roumanie des véhicules blindés et
des chars de combat Leclerc. Les nouveaux moyens techniques appuieront les efforts
militaires du Groupement tactique multinational mis en place par l’Alliance à
Cincu, dans le centre de la Roumanie. Ce groupement a été constitué au mois de
mai, par la transformation des éléments multinationaux alliés au sein de la
Force à très haut niveau de réactivité de l’OTAN. Le bataillon français déployé
en Roumanie forme le groupement tactique sur le territoire national, intégrant,
par rotation, des effectifs de Belgique et des Pays-Bas. Le groupement contribue
au renforcement de la coopération militaire entre la Roumanie et la France et
contribue, implicitement, au renforcement du niveau de sécurité sur le Flanc
Est de l’OTAN.
La présidente de la
Géorgie a visité la Roumanie
La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a visité
Bucarest, cette semaine, à l’occasion du 30ème anniversaire des
relations diplomatiques bilatérales. Lors d’un entretien, son homologue de Bucarest,
Klaus Iohannis, a insisté sur la nécessité prioritaire de construction d’une
ligne électrique entre la Roumanie, la Géorgie et l’Azerbaïdjan, qui relierait
la région de la Mer Caspienne à celle de la Mer Noire et à l’espace
communautaire européen. Aux dires de Klaus Iohannis, un autre câble sous-marin
de fibre optique entre la Roumanie et la Géorgie servira au développement de
l’interconnexion numérique entre l’UE, la Géorgie et l’Asie centrale. Par
ailleurs, Bucarest et Tbilisi œuvrent conjointement à rendre opérationnel un couloir
de transport des marchandises entre la Mer Noire et la Mer Caspienne et une ligne
régulière de ferry entre leurs pays. La Roumanie demeure l’un des partisans les
plus importants de l’intégration européenne et euroatlantique de la Géorgie, a
fait savoir Klaus Iohannis, lors des discussions avec son homologue de Géorgie.Les deux responsables ont signé une déclaration commune
de partenariat stratégique roumano-géorgien.
La Roumanie et
l’inflation
Le taux annuel
d’inflation poursuit sa hausse passant de 15,3 % en août à 15,9 % en septembre.
Parmi les produits ayant enregistré les plus grandes majorations de prix,
mentionnons les gaz naturels dont le prix a augmenté de 70 %, suivis par le
sucre et l’huile avec un prix majoré de 50 % et les pommes de terre, de 43 %.
Selon la Banque centrale de Roumanie, l’inflation continuera sa courbe
ascendante, mais de façon plus lente. Dans le contexte mondial actuel, les
prévisions de croissance économique sont elles aussi, placées sous le signe de
l’incertitude. La BNR appelle la Roumanie à ramener à l’équilibre ses
politiques macroéconomiques et à effectuer les réformes structurelles
nécessaires, en utilisant si besoin, des fonds européens, pour stabiliser son
économie afin de résister aux évolutions défavorables. (trad : Ioana Stancescu)