La semaine du 24 au 30 mai 2021
La pandémie de coronavirus en Roumanie
Leyla Cheamil, 29.05.2021, 13:15
La pandémie de coronavirus en Roumanie
La pandémie de coronavirus continue à reculer en Roumanie. Les chiffres des rapports officiels quotidiens en témoignent. Par exemple, les nouveaux cas de contamination dépistés de mercredi à jeudi dernier ont été d’environ 300, soit la moitié du nombre rapporté la semaine précédente. La campagne de vaccination démarrée fin 2020 y a sans doute contribué. Jeudi, le premier ministre roumain Florin Cîţu a lancé une campagne de sensibilisation sur la vaccination anti-Covid-19, sous le slogan « Ensemble, nous vaincrons la pandémie ! Quelle est la composition du vaccin ? », une campagne mise en œuvre par l’Exécutif, avec la participation de l’UNICEF et d’autres organisations partenaires. Son objectif est de parler de la signification des vaccins anti-Covid-19 pour le retour à la vie d’avant la pandémie, une vie sans masques de protection, sans distanciation physique. Onze vidéos seront donc diffusées par les médias roumains dans les semaines à venir. Une partie s’adresse au grand public et les autres sont dédiées à des publics spécifiques – élèves, parents, personnes âgées, jeunes etc. « On a besoin de vous tous dans cette campagne. Quiconque peut persuader une autre personne à se faire vacciner. C’est notre effort commun ; ce n’est qu’ensemble que nous pouvons vaincre cette pandémie. On se fait vacciner et on regagne notre vie d’avant. Allez, on peut le faire ! », a lancé le premier ministre.
Le gouvernement assouplit les restrictions
Sur cette toile de fond de recul de la pandémie en Roumanie, les autorités ont décidé d’assouplir les restrictions en place actuellement. Lors de la réunion de jeudi du gouvernement de Bucarest, le premier ministre Florin Cîțu a annoncé que l’état d’alerte avait de nouveau été prolongé d’un mois, à compter de ce 31 mai. Pourtant, après le 1er juin, les activités culturelles, artistiques et de divertissement, déroulées dans des espaces clos pourront réunir jusqu’à un millier de personnes. Celles-ci devraient porter un masque de protection et seront tenues de garder une distance physique de deux mètres entre elles. Les participants seront surtout des personnes ayant bénéficié des schémas de vaccination complets contre la Covid, 10 jours avant l’événement. Les participants non-vaccinés sont tenus de présenter le résultat négatif d’un test PCR de dépistage ou bien le résultat négatif d’un test antigénique rapide ou encore la preuve de l’infection par le passé au SARS-CoV 2. Ce qui plus est, les organisateurs d’un concert, par exemple, peuvent décider d’accueillir jusqu’à mille spectateurs vaccinés. Également à partir du 1er juin, les mariages, baptêmes et autres événements privés peuvent réunir jusqu’à 50 personnes à l’intérieur et jusqu’à 70 à l’extérieur. Là aussi, une dérogation existe : le nombre des participants peut être agrandi, si l’intégralité des personnes présentes sont vaccinées. Selon une autre mesure, les spectacles déroulés à l’intérieur peuvent réunir un public allant jusqu’à 70% de la capacité d’accueil maximale des salles. Le taux d’occupation des espaces d’hébergement sur la côte de la mer Noire augmente lui aussi jusqu’à environ 85%, alors que les bars, clubs et discothèques seront ouverts, de 5 heures à 24 heures, aux personnes vaccinées.
Décisions européennes à Bruxelles
Réunis en Conseil extraordinaire à Bruxelles, les leaders des 27 Etats membres de l’UE ont approuvé cette semaine l’introduction d’un certificat sanitaire censé permettre la réouverture des frontières et faciliter les voyages à l’intérieur du bloc communautaire. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a déclaré que l’infrastructure visant le pass numérique serait prête avant le 1er juin et que les Etats membres pourraient se connecter au système à la mi-juin. Présent à la réunion, le président roumain, Klaus Iohannis, s’est déclaré favorable à l’implémentation rapide et unitaire de ce système, tout en insistant sur le fait que le document numérique ne devrait pas toucher au droit fondamental des citoyens à la libre circulation. D’autres sujets ont figuré à l’ordre du jour de la réunion des dirigeants européens : la coordination de la lutte contre la pandémie, les objectifs de l’Union concernant le climat, les relations avec la Russie et le Royaume Uni ou encore l’incident aéronautique du Bélarus et la situation au Moyen Orient. Les Roumains peuvent désormais circuler librement au sein de l’UE.
La Roumanie a testé avec succès l’interconnexion au système européen des certificats numériques Covid
L’essai a été réalisé par le Service des télécommunications spéciales en coopération avec le groupe technique de l’UE. Les certificats numériques européens, qui faciliteront la libre circulation dans l’espace communautaire pendant la pandémie, contiennent, entre autres, des données d’identification essentielles, telles que le nom, le prénom, la date de naissance ou encore l’État membre émetteur, mais aussi des données médicales sur la catégorie pour laquelle ils sont délivrés. Les certificats sanitaires seront délivrés en format numérique, avec la possibilité d’être affichés sur les téléphones intelligents, mais ils pourront aussi être présentés en format papier. Selon le calendrier de travail européen, les certificats numériques seront introduits début juillet, les spécialistes du Service des télécommunications spéciales allant assurer la mise en service du système informatique en Roumanie, conformément à ce calendrier.
Débats au Parlement au sujet du Plan national de redressement et de résilience
Réformes, investissements et une meilleure gestion de l’argent public, voilà les objectifs du gouvernement de Bucarest qui doit appliquer le Plan national de relance et de résilience que le premier ministre roumain, Florin Cîţu, a présenté au Parlement de Bucarest. Les quelque 30 milliards d’euros, que la Commission européenne mettra à la disposition de la Roumanie, arriveront dans tous les coins du pays, afin de contribuer à la récupération de 30 ans gaspillés, a promis le chef de l’Exécutif de Bucarest. Florin Cîţu a précisé qu’en vertu de ce plan, la Roumanie devrait recevoir des fonds pour des investissements notamment dans les transports, l’éducation et la santé, des domaines qui doivent pourtant subir plusieurs réformes. Néanmoins, il faut également mettre au point une stratégie d’élimination du gaspillage de l’argent public. Selon le premier ministre Cîţu, tous les investissements devraient s’achever avant 2026, autrement l’intégralité des fonds européens serait perdue. Ce projet a suscité le mécontentement de l’opposition, qui a, évidemment, critiqué le document et accusé le gouvernement de vouloir introduire des mesures d’austérité. C’est pourquoi, le principal parti d’opposition, le PSD a annoncé son intention de déposer une motion de censure. Le coprésident de l’Alliance pour l’union des Roumains, George Simion, a également déclaré que les élus de son parti soutiendraient toute motion contre le Cabinet dirigé par Florin Cîţu. Ce 31 mai, la Roumanie devrait déposer son plan national dans le système informatique de l’UE avant sa publication intégrale le 2 juin.