La semaine du 19 au 25 avril
La vaccination contre la Covid-19 reste prioritaire pour la coalition au pouvoir en Roumanie
Corina Cristea, 24.04.2021, 12:47
La première crise de confiance récemment traversée par la coalition de centre-droit au pouvoir en Roumanie s’est enfin achevée, les leaders des trois formations – PNL, USR/PLUS et UDMR – étant parvenus à s’entendre. Le scandale a été déclenché par la révocation par le premier ministre Florin Cîtu du ministre de la Santé, Vlad Voiculescu, en l’absence de toute consultation avec les partenaires au pouvoir. Du coup, l’alliance USR/PLUS dont Voiculescu est issu s’est déclarée prête à rester au pouvoir à condition que Florin Cîtu quitte le fauteuil de premier ministre. Finalement, au bout de plusieurs échanges de répliques acides et d’accusations réciproques, tous les partenaires de la coalition ont signé un avenant à leur accord politique. Il prévoit que pour révoquer un ministre, le chef de l’Exécutif doit informer au préalable la formation dont le responsable en question est issu et débattre de cette question au sein de la coalition. A l’heure où l’on parle, la vaccination contre la Covid-19 constitue une priorité pour la coalition, peut-on lire dans le document mentionné. Cette campagne est également prioritaire pour la nouvelle ministre de la Santé, Ioana Mihaila, membre du même parti, USR/PLUS. Lors de la cérémonie d’investiture, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a souligné qu’elle assumait le portefeuille d’un ministère très compliqué, et durant une période particulièrement difficile. Le président a appelé les responsables gouvernementaux à se disputer moins et à échanger davantage. La priorité numéro 1, c’est d’endiguer la pandémie et de sauver le plus de vies possibles, a tenu à préciser le leader roumain. Il a exhorté les Roumains à utiliser tous les moyens dont ils disposent pour se faire vacciner : la plate-forme en ligne, les centres mobiles ou ceux mis en place par les compagnies. Selon les autorités, en Roumanie, la capacité de vaccination se monte actuellement à 120 000 personnes par jour et l’objectif, c’est d’avoir 5 millions de Roumains vaccinés d’ici le 1er juin, soit 35 % de la population active. Selon une enquête menée récemment par le réseau médical privé MedLife, l’intention de vaccination chez les Roumains de plus de 16 ans n’est que de 30 % jusqu’à la fin de l’année, un taux inférieur aux estimations initiales. C’est la peur des effets secondaires à long et à court terme qui pousse les gens à refuser le vaccin. D’autre part, la même enquête place l’éducation en tête des principaux facteurs qui influencent l’intention de se faire immuniser. A l’heure où l’on parle, 3 millions de Roumains ont reçu déjà une première dose de vaccin. Les chiffres indiquent une baisse du taux de contamination, a indiqué Florin Cîtu, tout en rappelant que la situation demeure compliquée dans les unités de soins intensifs, et que les ressources allouées à ce secteur continuent d’être importantes.
Trilatérale sur des sujets de sécurité Roumanie-Pologne-Turquie, à Bucarest
Après avoir participé en début de semaine à la réunion de ses homologues communautaires organisée en visioconférence, le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a accueilli à Bucarest les participants à la Trilatérale sur des thèmes de sécurité Roumanie-Pologne-Turquie. Les discussions ont porté sur les principaux moyens de coopération dans ce format, avec un accent particulier sur la situation sécuritaire dans le Voisinage oriental de l’OTAN, sur l’idée de devancer l’agenda de sécurité régional et sur les préparatifs en vue du sommet de l’Alliance prévu cette année. La Roumanie n’est pas directement menacée par les évolutions de la situation dans la région de la mer Noire, mais cette situation devrait être réglée, a tenu à préciser le responsable de Bucarest. Bogdan Aurescu s’est dit préoccupé par le déploiement de troupes russes à l’intérieur et autour de l’Ukraine, le plus important depuis 2014, tout comme par le comportement de Moscou dans la région de la mer Noire qui a mis en alerte aussi bien l’OTAN que les Etats-Unis et l’UE. Bogdan Aurescu a précisé que ce contexte complexe est marqué par des évolutions régionale inquiétantes qui affectent toute la zone située entre la mer Noire et la mer Baltique. Jeudi, le chef de l’Etat roumain a d’ailleurs annoncé son intention de convoquer une réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie la semaine prochaine pour débattre de la situation dans la région de la mer Noire et du déploiement des troupes russes à la frontière ukrainienne. Selon les estimations occidentales, ces dernières semaines, la Russie a envoyé une centaine de milliers de soldats à la frontière avec l’Ukraine, en Crimée et en mer Noire. Les chancelleries occidentales ont réclamé à l’unisson le retrait des troupes russes, ce qui a poussé Moscou à faire un premier pas, jeudi, vers une désescalade des tensions. Ainsi, tout en affirmant que « leurs troupes avaient fait la preuve de leur capacité à assurer une défense digne de confiance du pays », le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé leur retrait d’ici le 1er mai.
La Roumanie réitère son soutien au parcours européen de la République de Moldova dont elle reste le principal partenaire
La Roumanie reste le principal partenaire de la République de Moldova qui a bénéficié de l’aide consistante de Bucarest pour mieux gérer la pandémie de Covid-19. C’est ce qu’a déclaré le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, à l’issue d’une entrevue qu’il a eue mardi avec son homologue de Chisinau, Maia Sandu. Les deux responsables politiques ont examiné l’état de mise en œuvre des projets convenus à l’occasion de la visite que le leader de Bucarest avait entreprise le 29 décembre 2020. Depuis le début de l’année, la Roumanie a offert à son voisin moldave plus de 200 000 doses de vaccin et des équipements médicaux de protection contre la Covid-19 d’un montant de 2,3 millions d’euros. Klaus Iohannis a réitéré son message ferme de soutien à l’agenda des réformes mises en place par la pro-occidentale Maia Sandu, dans l’esprit du Partenariat stratégique bilatéral et des relations privilégiées entre les deux pays. Et le leader roumain de réitérer le soutien accordé par la Roumanie au parcours européen de la République de Moldova. A son tour, Maia Sandu a remercié Bucarest pour son soutien, notamment dans l’actuel contexte pandémique, et a réitéré son engagement de poursuivre les réformes dans un esprit démocratique et européen. (trad. Ioana Stancescu)