La semaine du 1er au 7 février 2021
La
campagne de vaccination anti-Covid en Roumanie
Bogdan Matei, 06.02.2021, 13:11
La
campagne de vaccination anti-Covid en Roumanie
La Roumanie occupe la 4e
place dans l’UE en termes de vaccination anti-Covid, avec un taux
d’immunisation de 3,75%, a déclaré le président du Comité national de
coordination des activités visant la vaccination contre le Covid-19, le médecin
militaire Valeriu Gheorghiţă. La moyenne européenne est de 2,95% a-t-il encore
précisé. Jusqu’ici environ
650 000 Roumains se sont fait vacciner. Quelque 570 000 autres personnes ont pris
rendez-vous pour recevoir leur première dose entre le 3 février et le 14 avril,
alors que plus de 900 000 personnes recevront la seconde dose du vaccin anti-Covid.
Par contre, le calendrier des livraisons des vaccins est très en retard, comme
partout en Europe, mais les producteurs promettent d’accroître le nombre de
doses livrées à compter de la mi-février. Selon le secrétaire d’Etat au ministère
de la Santé, Andrei Baciu, la Roumanie recevra 1,3 millions de doses du vaccin
anti-Covid produit par AstraZeneca pour les mois de février et mars. Ce vaccin sera
administré uniquement aux personnes entre 18 et 55 ans.
Derniers préparatifs pour le retour en classe
Les cours reprendront en présentiel à
compter du lundi du 8 février, soit le premier jour du second semestre de cette
année scolaire. Le retour en classe se fera selon des normes strictes de
protection sanitaire, dont le port obligatoire
du masque et une distance d’un mètre entre les élèves. De même, l’accès des
tiers dans les établissements scolaires sera interdit. On suivra trois
scénarios correspondant au taux d’incidence des cas de contamination de chaque
localité. Là où ce taux est inférieur à un cas par mille habitants en 14 jours,
tous les élèves se rendront en classe, y compris à la maternelle. Dans les localités
où le taux d’incidence est entre un et trois cas par mille habitants cumulés en
14 jours, seuls les élèves du primaire et des années terminales de collège et
de lycée feront des cours en présentiel, alors que le reste continuera à
étudier en ligne. Enfin, selon le 3e scénario, là où il y a plus de trois
cas de coronavirus confirmés par mille habitants, seules les maternelles et les
classes du primaire pourront accueillir des élèves. Pour rappel, cela fait
presqu’une année que les élèves roumains font des cours en ligne, à l’exception
de deux mois à la rentrée d’automne dernier, un aspect qui a suscité beaucoup
de mécontentement parmi les parents, les enseignants et les élèves aussi, tout
comme parmi les ONG activant dans le domaine de l’éducation.
Procureurs européens délégués en Roumanie
Le ministère de la Justice de Bucarest a
sélectionné six candidats pour les fonctions de procureur européen délégué en
Roumanie. Leur mandat consiste à agir pour le Parquet européen dans leur pays
d’origine, avec les mêmes compétences que les procureurs nationaux, c’est-à-dire
mener des enquêtes et engager des poursuites pénales. Fondé à l’initiative de
l’ex-députée européenne et ex-ministre roumaine de la Justice Monica Macovei et
dirigé par l’ancienne procureure en chef du Parquet roumain anti-corruption,
Laura Codruța Kövesi, le Parquet européen est une structure de l’Union
européenne. Il a été créé en 2017 via la procédure de coopération renforcée,
qui s’applique uniquement aux Etats membres qui le souhaitent. A présent, 22
Etats y adhèrent, dont la Roumanie. Le rôle de la structure, dont le siège se
trouve à Luxembourg et qui devrait devenir opérationnelle le mois prochain, est
de permettre une meilleure coordination pour enquêter et poursuivre en justice
les infractions pénales portant atteinte aux intérêts financiers de l’Union
européenne, telles la fraude, la corruption ou le blanchiment d’argent.
Première condamnation à de la prison pour négationnisme
Une juridiction de Bucarest a rendu
jeudi un jugement historique pour la justice roumaine : la première
condamnation pénale pour négation de la Shoah. Le lieutenant-colonel de réserve
Vasile Zărnescu, ancien agent du Service roumain de renseignements, a été
condamné à 13 mois de prison avec sursis pour avoir publié plusieurs textes qui
niaient l’existence de l’Holocauste, l’extermination de six millions de Juifs
par l’Allemagne nazie et ses alliés. Une ordonnance d’urgence adoptée par le
gouvernement roumain en 2002 disposait que la négation, la contestation,
l’approbation, la justification ou la minimisation grossière, par n’importe
quel moyen et de manière publique de la Shoah ou de ses effets seraient punis
d’une peine de prison de six mois à trois ans ou d’une amende. Mais avant
février 2021, aucune juridiction roumaine n’avait prononcé une condamnation
définitive en ce sens. Aux dires du député libéral Alexandru Moraru, le représentant
spécial du gouvernement pour la Mémoire et la lutte contre l’antisémitisme et
la xénophobie, cette première condamnation à la prison pour négationnisme envoie
un signal de fermeté de la Justice. Cette affaire montre aussi, estime Alexandru
Moraru, que l’antisémitisme est bien présent dans notre société et qu’il faut
le combattre avec fermeté.
Dénouement à Cancun
Les autorités mexicaines ont résolu la
situation des ressortissants roumains bloqués sur l’aéroport international de
Cancun, suite à l’échange téléphonique de mercredi soir entre le chef de la
diplomatie roumaine Bogdan Aurescu et son homologue mexicain Marcelo Ebrard
Casaubó. Les citoyens roumains bloqués à Cancun ont pu entrer sur le sol
mexicain, à l’exception de cinq personnes, renvoyées en Roumanie en raison d’une
alerte de sécurité. L’affaire avait été relevée par des articles de presse qui faisaient
état de 114 touristes roumains retenus pendant quelques jours sur l’aéroport
international de Cancun, sans explications et dans des conditions humiliantes.
Visite officielle à Paris de
la présidente moldave Maia Sandu
La présidente de la République de Moldova,
la pro-européenne Maia Sandu, a effectué cette semaine une visite officielle à
Paris. Jeudi, elle a rencontré son homologue français Emmanuel Macron, qui a
exprimé son soutien pour la nouvelle présidente moldave, l’exhortant à faire
des « réformes courageuses » afin de renforcer l’Etat de droit dans cette
ex-république soviétique. Emmanuel Macron a également exprimé l’intention de
Paris d’aider Chisinau à résoudre le conflit de la région séparatiste pro-russe
de Transnistrie, sise dans l’est de la République de Moldova. Il a aussi fait
part de son soutien catégorique pour la souveraineté et l’intégrité de ce pays,
entre les frontières reconnues au niveau international. Par ailleurs, Maia
Sandu a rencontré plusieurs hauts responsables français et des représentants du
milieu des affaires français, dans une tentative d’élargir et de diversifier la
coopération économique entre les deux pays. D’ailleurs, par la voix de son
président, la France s’est engagée à soutenir Chisinau par des projets
d’investissements, notamment dans l’infrastructure et le développement durable
et à l’aider dans sa réforme de la gouvernance et de la justice. A son tour,
Maia Sandu a affirmé que l’engagement pro-européen de son pays, assumé en 2014
par la signature de l’accord d’association avec l’UE, était la voie la plus
rapide vers la démocratie et la prospérité. « La République de Moldova est
un Etat européen non seulement du point de vue géographique ; nous sommes
des Européens par notre culture, notre histoire, notre langue et par nos
aspirations à la démocratie, à l’équité et à l’Etat de droit. Deux tiers de
notre commerce extérieur se fait avec des Etats membres de l’UE », a précisé la
présidente moldave Maia Sandu, citée par la correspondante de Radio Roumanie à
Paris. Notons que Mme Sandu détient aussi la nationalité roumaine. (Trad. Elena
Diaconu, Valentina Beleavski)