La semaine du 11 au 17 janvier
La Roumanie sous le signe du nouveau coronavirus
Leyla Cheamil, 16.01.2021, 00:04
La Roumanie sous le signe du nouveau coronavirus
En Roumanie – coup d’envoi, vendredi, de la deuxième étape de la campagne de vaccination contre le coronavirus. Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, s’est fait lui-même immuniser pour marquer le début de cette deuxième phase durant laquelle sont visés les résidents des centres pour personnes âgées, les seniors de plus de 65 ans, les adultes souffrant de maladies chroniques et les personnes travaillant dans des domaines clé. Le nombre de personnes potentiellement bénéficiaires du vaccin durant cette deuxième étape pourrait dépasser les 6 millions. Rappelons-le, entamée le 27 décembre, la première étape d’immunisation a concerné le personnel soignant et des services sociaux. Le premier ministre, Florin Cîtu, prévoit un rythme accéléré de vaccination durant cette deuxième étape, ce qui pourrait permettre à la Roumanie d’immuniser d’ici septembre plus de dix millions de personnes. Depuis le début de la pandémie, la Roumanie a enregistré quelque 700 mille cas de contamination et plus de 17 000 décès des suites du Covid-19. Par conséquent, sur recommandation du Comité national pour les situations d’urgence, le gouvernement a décidé de prolonger l’état d’alerte de 30 jours. La décision, en vigueur depuis jeudi dernier, prévoit le maintien des restrictions déjà mises en place par les autorités telles le port du masque et le couvre-feu pendant la nuit. S’y ajoutent l’interdiction des meetings, des manifestations ou des concerts mais aussi des contraintes visant le déroulement des activités culturelles, artistiques ou sportives. Les activités religieuses ont lieu aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des églises, dans le respect des mesures de protection sanitaire. Les autorités ont également prolongé pour 30 jours l’interdiction visant l’organisation des fêtes en tout genre dans des espaces clos ou en plein air.
Les écoles rouvriront leurs portes le 8 février
La plupart des écoles roumaines devraient rouvrir leurs portes le 8 février prochain, au début du second semestre de cette année scolaire, si la situation épidémiologique n’empire pas d’ici là. L’annonce a été faite par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui a expliqué que le système serait décentralisé, compte tenu du taux d’infection au niveau local. Avant le début du second semestre, il y aura une réévaluation de la situation épidémiologique et la décision finale sera prise le 2 février, a encore expliqué le président. Pour ce qui est des universités, la décision appartient à chaque institution. Actuellement les cours se déroulent exclusivement en ligne partout en Roumanie.
Majorations salariales et mécontentements financiers
Le gouvernement de Bucarest a décidé mercredi de majorer à partir du 1er janvier l’équivalent roumain du SMIC, qui passe de 2 230 lei, soit 455 euros, à 2 300 lei, l’équivalent de 470 euros. Selon le ministère du Travail, cette augmentation de trois pour cent repose sur une formule de calcul qui prend en compte le taux de l’inflation, de 2,2%, et une hausse de 0,8% du taux de productivité par personne en 2020. Selon les chiffres officiels, la Roumanie recense environ un million 400 mille salariés qui touchent le SMIC, soit un quart du nombre total de travailleurs au niveau national. La majoration du salaire minimum ne sera pourtant pas appliquée au personnel ayant des études universitaires dont le montant du SMIC sera gelé à l’équivalent de 480 euros hors primes et autres modulations de salaire. Par ailleurs, mécontents de leurs revenus, les syndicalistes de la police, de l’administration publique, de l’assistance sociale et des prisons ont protesté mercredi dernier devant le ministère du Travail à Bucarest ainsi que devant les préfectures de plusieurs villes du pays. Les protestations ont commencé après la décision de l’exécutif de plafonner les salaires dans le secteur public au niveau du mois de décembre 2020. Les syndicalistes deamndent, entre autres, la suppression des iniquités salariales au sein du système public et la majoration du SMIC en fonction de la hausse des prix. Des protestations ont été également organisées par les syndicats du domaine sanitaire et de l’Education nationale, mécontents du gel des salaires dans la fonction publique.
A quand la hausse des pensions de retraite ?
La Cour constitutionnelle de la Roumanie a rejeté mercredi une saisine du gouvernement qui contestait la loi prévoyant entre autres la majoration de 40% du point de retraite. Par conséquent, le document sera envoyé au Président, qui a deux options : soit le promulguer, soit le retransmettre au Parlement pour réexamen. De son côté, le premier ministre, Florin Cîțu, a de nouveau souligné le fait que, dans le contexte économique actuel, sérieusement touché par la crise sanitaire, il n’y a pas de ressources au budget de l’Etat pour soutenir une telle hausse. Déjà, l’année dernière, les retraites avaient augmenté de 14%, ce qui se traduit par des dépenses de 9 milliards de lei (plus de 1,8 milliards d’euros) supplémentaires, cette année, au budget de l’Etat, a précisé le premier ministre. Pour l’instant, le gouvernement est en train d’élaborer le budget et il n’a pas encore pris une décision au sujet des retraites. Depuis l’opposition, le PSD affirme que l’argent existe pour cette hausse et qu’il peut le prouver et demande qu’il soit procédé à la majoration figurant dans la loi en vigueur.
L’ancien premier ministre Călin Popescu Tăriceanu – accusé de corruption
Mercredi dernier, le président roumain, Klaus Iohannis a entériné la demande du Parquet national anticorruption de lancer des poursuites pénales contre Călin Popescu Tăriceanu, ex premier ministre entre 2004 et 2008. Celui-ci est accusé d’avoir accepté 800 000 dollars de pots-de-vin durant son mandat à la tête du gouvernement. Selon les procureurs, M. Popescu-Tăriceanu aurait reçu indirectement, des représentants d’une société autrichienne, cette somme d’argent sous la forme d’honoraires pour des services de conseil. Tariceanu rejette toutes ces accusations qu’il considère censées projeter sur lui une lumière défavorable. Par ailleurs, l’ancien leader social-démocrate Liviu Dragnea, actuellement incarcéré pour des faits de corruption, est poursuivi en justice dans un autre dossier ouvert par la DNA. (Trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavschi)