La semaine du 12 au 17 octobre 2020
Bogdan Matei, 17.10.2020, 00:39
Ce que l’on appelle, par un euphémisme, la « nouvelle normalité
», causée par la pandémie de COVID-19, a été prolongée, en
Roumanie, pour 30 nouveaux jours, sous la forme d’un état
d’alerte. Mises en place par le gouvernement en mai dernier, aprèsdeux
mois d’état d’urgence, les
restrictions précédemment proposées par le Comité pour les
situations d’urgence sont maintenues, sur la toile de fond d’une
explosion des cas de contamination – plus de quatre mille par jour.
Le masque est obligatoire dans des espaces encombrés, dans des zones
où l’incidence est entre zéro et trois cas d’infection par
millier d’habitants et à 50 mètres de l’entrée des écoles.
Dans les zones avec une incidence supérieure à trois pour mille, le
masque doit également être porté dans tous les espaces ouverts. Le
secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur, Raed Arafat, a
précisé que
les événementsprivéstels
queles
mariages, les baptêmes ou les anniversaires
sont interdits,et
que
les événements de la prochaine campagne électorale peuvent avoir
lieu avec un maximum de
20 personnes à l’intérieur et50
à l’extérieur. Il a également indiqué que les Directions de la
santé publique sont tenues de tester le personnel des centres
résidentiels une fois par semaine.
Le
Président au sommet
A
La pandémie et les futures relations entre l’Union européenne et
le Royaume-Uni ont constitué les principaux points à l’agenda du
Conseil européen de Bruxelles. La Roumanie y a été représentée
par le président Klaus Iohannis. Il a plaidé pour une coordination
accrue entre les États membres de l’Union, dans le contexte de
l’accroissement du nombre de cas d’infection au COVID-19 sur
l’ensemble du continent. Le chef de l’État roumain souhaite
également que les flux transfrontaliers
d’approvisionnement restent
ouverts. Un cadre flexible, censé permettre aux États membres
d’identifier les solutions les plus appropriées pour assurer la
transition verte – voilàun
autre enjeu pour la Roumanie, a déclaré le président Iohannis.
La
Roumanie entre les élections
Le Bureau électoral central a annoncé les résultats définitifs
des élections
locales du 27
septembre. Initialementprévu
en juin et reporté en
raison de la pandémie,
le scrutin a eu pour enjeux41
postes de présidents de Conseil départementaux, plus de 1 300 de
conseillers départementaux, 40 000 de conseillers locaux et environ
3 200 de maires. Considéré comme éminemment politique, le vote
pour les listes de conseillers confirme la suprématie actuelle du
PNL (au pouvoir), avec34%.
A une distance de 4%, on retrouve le PSD, d’opposition, alors que
l’Alliance USR-PLUS arrive en 3e
position, avec moins de
7%.
En revanche,
les
sociaux-démocrates ont remporté 20 conseils départementaux, contre
17 seulement pour les libéraux et quatre pour l’UDMR. À Bucarest,
le mathématicien et militant civique Nicuşor Dan, candidat
indépendant soutenu par le PNL et l’USR, a remplacé la maire
générale sociale-démocrate Gabriela Firea. La droite a également
gagné trois des six mairies d’arrondissement, et la gauche – les
trois autres. Les élections législatives devraient avoir lieu le
6 décembre, mais leur date fait déjà l’objet de différends
politiques
dans le contexte de la crise sanitaire
actuelle. Un député non affilié a déposé un
projet de loi
qui
sera débattu en urgence, préconisant que le scrutin soit organisé
le 14
mars prochain. Le pouvoir a toutefois rétorqué que rien n’est sûr
que les choses se passeront mieux en mars.
Faux,
blanchiment d’argent et tournerie
L’ancien président de l’Office national roumain de prévention
et de lutte contre le blanchiment d’argent, Laurentiu Baranga, a
été assigné à résidence surveillée pendant 30 jours, accusé
par les procureurs d’usage de faux documents d’études, qui ont
ensuite été supprimés par les tribunaux. Selon les enquêteurs, le
préjudice créé aux institutions où il a travaillé dépassent un
demi-million de lei, soit l’équivalent de plus de cent mille
euros. Tourneur de son état, Baranga a démissionné de ses
fonctions de président de l’Office, qu’il avait reprises le mois
dernier, après avoir été accusé d’avoir falsifié son diplôme
de baccalauréat, obtenu à 32 ans. Le Premier ministre libéral
Ludovic Orban a déclaré qu’il n’avait aucune information sur
ses faux diplômes et que toutes les procédures d’évaluation de
sa candidature avaient été observées avant son investiture. Le
président par intérim du Sénat, le social-démocrate Robert
Cazanciuc, affirme que le Premier ministre devrait démissionner,
parce qu’il a nommé un faussaire à un poste permettant de
contrôler les transactions financières de la Roumanie.
Or
en aviron, désastre en football
Avec quatre médailles d’or, une d’argent et une de bronze,la
Roumanie a terminé troisième au classement par nations aux
Championnats d’Europe d’aviron qui ont eu lieu dans la ville
polonaise de Poznan, étant dépassée seulement par les Pays-Bas et
l’Italie. Par contre, la sélection nationale de football poursuit
sa série de contre-performances. Dimanche,
les Roumains ont été surclassés, 0-4, en déplacement, par la
Norvège, et mercredi ils se sont inclinés 0-1 devant l’Autriche,
à domicile, dans le Groupe 1B de la Ligue des nations. La semaine
dernière, la Roumanie avait également raté la participation au
tournoi final continental prévu l’année prochaine, où Bucarest
sera l’un des hôtes, après avoir perdu, en déplacement, 1-2, le
match contre l’Islande, dans les demi-finales du barrage de
qualification. (Trad. : Ligia)